Art-o-rama : Le Grand Banquet d’ Emeka Ogboh à La Friche – Fræme pour un week-end effervescent !

Emeka Ogboh, Stirring the Pot, Friche La Belle de Mai courtesy the artist, Fræme photo Jean Christophe Lett

Envie de prolonger un été bien capricieux et anxiogène tout en découvrant des artistes aux horizons multiples dans des lieux inédits sous le soleil et la magie du sud ? Rien de tel que la foire Art-o-rama qui fédère l’ensemble d’un écosystème toujours plus inventif autour d’une 15ème édition très attendue à Marseille et au-delà. Un programme qui s’appuie sur les nombreuses propositions des structures du PAC (associations, galeries..) qui organisent en résonance un nocturne le samedi soir.

La foire Paréidolie, salon du dessin contemporain, est également à l’affiche avec une quinzaine de participants : Maubert galerie, Papillon, Laurent Godin, Michel Rein…

Artagon dans l’ancienne Usine Ricard et Jeune Création à la Cabane Georgina complètent favorablement ce panorama autour de l’émergence, de même que la nouvelle résidence d’artistes Buropolis par Yes We Camp, décrite lors de ma précédente venue (lien vers article, mai 2021).

Les Musées sont également de la partie et depuis que Xavier Rey a été désigné successeur de Bernard Blistène pour la direction du Centre Pompidou l’on mesure d’autant plus à quel point son action a été essentielle. Il m’avait confié lors d’un passionnant interview (relire) à l’occasion de Manifesta, la préparation d’une ambitieuse exposition Le surréalisme dans l’art américain actuellement visible à la Vieille Charité.

C’est le projet Stirring the Pot de l’artiste nigérian Emeka Ogboh porté par Fræme qui donnera le ton de ce palpitant week-end sous la forme d’une performance culinaire, un grand banquet imaginé jeudi soir sur le Toit-Terrasse de la Friche La Belle de Mai dans le prolongement de cette première exposition personnelle en France (Saison Africa 2020).

Emeka Ogboh, Berlin, 2016 photo Michael-Danner

Conçue comme une traversée multi-sensorielle, cette extension de possibles imaginée avec la chef·fe· béninoise Georgiana Viou se place résolument sous le signe de l’hospitalité, valeur inscrite dans l’ADN de la cité phocéenne et du feu, élément fondateur de leurs cultures respectives. Emeka Ogboh a perçu les différents espaces de la Friche comme des lieux d’expérimentations et de frottements entre migrations, cosmopolitismes et globalisation. Les denrées alimentaires sont pour lui un vecteur d’échange et de réflexion sur les territoires et mémoires traversés.

Emeka Ogboh, la bière Uda, brassée dans le Var, performance Friche La Belle de Mai, comme pour la Documenta 13

Relire mon interview de Véronique Collard-Bovy, directrice de Fræme à l’origine de cette carte blanche (lien vers).

Emeka Ogboh est né en 1977 à Enugu, Nigéria, il vit et travaille à Berlin et Lagos. Il a participé à de nombreuses expositions internationales, dont la 56e Biennale de Venise, (2015) ; La Documenta 14 à Athènes et Cassel (2017), le Skulptur Projekte Münster (2017), le Tate Modern à Londres (2018), la Fiac Paris (2019). L’artiste est également le co-fondateur du réseau d’art vidéo Video Art Network Lagos. En 2016, il a reçu le prix Böttcherstraße à Brême. En 2018, il est parmi les finalistes du prestigieux prix Hugo Boss pour l’art contemporain et en 2019 il reçoit avec Otobong Nkanga le prix de la Biennale de Sharjah.

A ne pas manquer également lors de votre visite l’exposition Barzakh de l’artiste Lydia Ourahmane sur une proposition de Triangle France-Astérides. Elle faisait partie de l’exposition collective « En attendant Omar Gatlato. Regard sur l’art en Algérie et dans sa diaspora » dont j’avais interviewée la commissaire, Natasha Marie Llorens (lien vers). Cette installation prend comme point de départ l’appartement de l’artiste à Alger, au 21 Boulevard Mustapha Benboulaid, dont les meubles ont été transposés comme un fantôme réactivé aux multiples strates. Lydia Ourahmane a bénéficié d’une résidence de recherche et de création à Triangle-Astérides entre août 2020 et février 2021.

Lydia Ourahmane, Barzakh, vue d’exposition, Triangle – Astérides, centre d’art contemporain, Friche la Belle de Mai, Marseille, 2021. © Aurélien Mole

Agenda : Discussion entre Lydia Ourahmane et Céline Kopp, commissaire
Vendredi 27 août 2021 – 17h

Lydia Ourahmane (1992, Saïda) vit et travaille à Alger et Barcelone. Diplômée de Goldsmiths University of London depuis 2014, elle a participé à de nombreuses expositions à l’international, parmi lesquelles : « Solar Cry », CCA Wattis Institute (San Francisco, 2020), « Homeless Souls », Louisiana Museum of Modern Art (Danemark, 2019), « Crude », Jameel Art Center (Dubaï, 2019), « Manifesta 12 » (Palerme, 2018), « Droit du sang (blood right) », Kunstverein München (Munich,2018), « New Museum Triennial: Songs for Sabotage », New Museum (New York, 2018), « The You In Us », Chisenhale Gallery (Londres, 2018).

Cette effervescence essaime dans toute la région et se prolonge avec Arles (Luma Fondation), Hyères-Toulon (Design Parade, Villa Noailles), Nice (Villa Arson), Porquerolles (Fondation Carmignac)…selon le programme VIP proposé par Art-o-rama ayant inspiré la création du réseau Plein Sud.

Infos pratiques :

Stirring the Pot, Emeka Ogboh

Le Banquet : le 26 août à 19 h, une proposition de Fræme et les Grandes Tables 

(réservation ici : menu 29,40 €)

L’exposition jusqu’au 24 octobre

4ème étage de la Tour et Panorama

Friche La Belle de Mai, 41 rue Jobin, 13003 Marseille

https://www.lafriche.org/

Emeka Ogboh – Fræme (fraeme.art)

Barzakh Lydia Ourahmane

Art-o-rama Marseille, International fair of contemporary art, Salon International d’art contemporain

Friche la Belle de Mai,

27-29.08. 2021

Exposition jusqu’au 12 septembre

https://art-o-rama.fr/

http://pleinsud.art/