Solo show Thomas Liu Le Lann, Xippas, artgenève 11ème édition
Après Thomas Hug -fondateur artgenève-, Eva Meyer (Paris), Sébastien Carvalho –Galerie Mitterrand-, place à un acteur incontournable de Genève : Pierre Geneston, directeur de Xippas. Dotée d’un double espace, rue des Sabons et plus récemment rue du Vieux-Billard, Xippas qui a fêté ses 10 ans en suisse romande en 2021, concourt au dynamisme d’une scène à la fois locale et internationale. Elle est une galerie fidèle d’art genève dont Pierre Geneston apprécie le format, le positionnement et l’évolution. Il s’est fait remarquer pendant le confinement avec une formule innovante de show room dans son propre appartement qui a porté ses fruits. Le large stand de Xippas pour la 11ème édition d’artgenève propose des artistes de toutes générations, suisses et internationaux aux pratiques variées tels que Vik Muniz, Darren Almond, Takis, Philippe Ramette, Farah Atassi, Kevin Rouillard… ainsi qu’un solo show de l’artiste suisse Thomas Liu Le Lann. Pierre Gesnton a répondu à mes questions.
Avec quel état d’esprit abordez-vous cette 11ème édition d’artgenève ?
Avec beaucoup de sérénité et une certaine excitation, chaque année la foire remportant toujours plus de succès. Nous avons commencé avec un stand de 25m² alors qu’aujourd’hui nous proposons un stand de 90m² et un solo show en plus. Chaque année nous rencontrons de nouveaux collectionneurs, nous réalisons de meilleurs résultats dans un contexte à chaque fois enrichi d’invitations culturelles et institutionnelles. La foire est en train de prendre une vraie place dans le calendrier des dates incontournables, preuve en est cette année avec la venue de nombreuses galeries prestigieuses.
Comment se caractérise la scène genevoise ?
Plutôt qu’une scène genevoise, je parlerai de scène à Genève qui, outre la prestigieuse école de la HEAD et la présence de certains grands noms de l’art contemporain regroupe des fondations, institutions et artists run spaces. Une ville qui attire des artistes de façon temporaire au même titre que Paris, Londres, Berlin ou Zurich. Elle jouit à la fois d’une dynamique locale, européenne et internationale.
Le solo show de Thomas Liu Le Lann
Nous avons rencontré l’artiste l’année où nous avons remis le Prix HEAD galerie qui consiste pour le futur diplômé issu des Masters à bénéficier d’une première exposition personnelle. Un an plus tard en 2019 nous l’avons accueilli à la galerie pour une exposition qui a eu un tel succès que nous avons décidé de continuer ensemble, ce qui est rare par rapport au profil de nos artistes déjà confirmés. Cela a été un vrai coup de foudre. Thomas Liu Le Lann est également co-fondateur et co-gerant de l’artist-run space Cherish, basé à Genève.
Quelle synergie mettez-vous en œuvre entre vos deux espaces ?
Nous les concevons comme une même galerie. Il nous arrive de programmer une exposition dans chaque espace comme cela est le cas à présent avec les artistes Dean Monogenis et Alain Biltereyst ou d’engager une seule et même exposition répartie sur les deux site comme en septembre avec Blair Thurman. Nous procédons aussi à des hors les murs.
Pendant le confinement vous avez ouvert votre appartement en show room, ce qui était inédit, quel bilan et regard portez-vous sur cette période ?
Le bilan est en réalité positif dans la mesure où, grâce à cette formule, nous avons réalisé de nombreuses ventes et repris contact avec plusieurs collectionneurs convaincus par la confiance à venir dans un espace domestique. J’ai lancé plusieurs formules (dîners, cocktails..) ce qui a tissé de nouveaux liens avec les collectionneurs et les artistes. Excepté au tout début du confinement où tout le monde était sous le choc, je suis resté très actif.
Les réseaux sociaux ont joué un rôle pendant la période, c’est indéniable même si les grands collectionneurs ont besoin de venir voir, échanger, toucher parfois, avant de se décider. Ce sont des collectionneurs très fidèles qui tiennent à ce lien avec le galeriste pour beaucoup d’entre eux.
A quand remonte le déclic qui vous a conduit à devenir galeriste ?
Cela remonte à mes 19 ans lors d’un stage chez Sotheby’s Londres quand j’ai compris que le tableau que j’avais en face de moi, habituellement visible dans un musée, était potentiellement accessible. Une émotion de réaliser ce que c’était que posséder quelque chose de beau et de digne d’un musée. Un premier déclic s’est alors produit pour le marché de l’art qui réunissait à la fois mes études de droit et d’histoire de l’art. De plus lors de mon stage à la galerie Georges Philippe et Nathalie Valois, j’ai réalisé qu’il y avait non seulement la vente mais aussi la représentation d’un artiste vivant que l’on défend. Un engagement et une véritable aventure humaine.
Infos pratiques :
artgenève 2023
Heures et jours :
Jeudi 26 janvier: 12 – 19h
Vendredi 27 janvier: 12 – 20h
Samedi 28 janvier: 12 – 20h
Dimanche 29 janvier: 12 – 19h
Tickets :
Full CHF 20.
artgenève – salon d’art (artgeneve.ch)
En ce moment chez Xippas Genève :
Alain Biltereyst
Dean Monogenis
