ASIA NOW, décollage immédiat pour Téhéran !

Tahmineh Monzavi, galerie Félix Frachon

Une 7ème édition très attendue pour cette foire pilotée par Alexandra Fain dont le talent ne s’essouffle pas, au contraire, la foire gardant une identité forte autour d’un prisme élargi à l’Iran cette année et de vrais projets menés par des personnalités extérieures. Sous le thème « les arts de vivre sur une planète endommagée » l’idée est d’élargir nos consciences. Nicolas Bourriaud (désormais curateur indépendant) signe l’exposition Shun autour du Tao, Kathy Alliou (Beaux-Arts de Paris) et la merveilleuse exposition Making World Exists et Asie Maintenant avec Thu Van Tran au Musée Guimet et Odile Burluraux (musée d’art moderne de Paris) autour de vidéos de femmes artistes iraniennes.

Sur l’impulsion de Tatiana Gecmen Waldeck et Anahita Vessier qui précisent que Téhéran compte une cinquantaine de galeries avec un réseau de collectionneurs très actif, la plate-forme iranienne accueille 9 galeries proposant des oeuvres peu vues en France et en Europe. Maryam/ Mimi Amini chez Etemad Gallery est l’un de mes coups de coeur. Artiste de l’ici et maintenant, basée à Téhéran, elle s’impose une vraie discipline de vie autour de ce qui fait l’essentiel dans une quête de spiritualité. De même avec les collages de l’artiste Kamran Diba chez Aaran Gallery. Ancien directeur du musée d’art contemporain de Téhéran, l’artiste est aussi un grand collectionneur. Sa série des Body Parts d’inspiration surréaliste empreinte aussi à Hains. La Saradipour Art Gallery propose notamment l’artiste Moslem Khezri récemment remarqué à l’Armory Show pour sa série “We Keep Reviewing (2019-2020)”. Ses toiles traduisent un climat d’enferment autour d’écoles de garçons.

Parmi les galeries internationales présentant des artistes iraniens je remarque :

Tahmineh Monzavi chez Félix Frachon (Bruxelles)

Photographe et réalisatrice engagée qui documente la situation particulière des femmes dans son pays au risque de sa liberté. Nostalgie devant ce cliché où elle pose au milieu de ruines.

Golnaz Payani chez Praz Delavallade (Paris/Los Angeles) Première participation de la galerie autour d’un solo show de l’artiste franco-iranienne qui aime mêler les mediums, ici la peinture et la broderie comme autant de temporalités.

Nastaran Shabazi, Galerie LJ (Paris)

La peinture est son medium principal. Elle part de scènes de la vie quotidienne et de personnages proches à qui elle injecte les éléments de la fable perse. Des hybridations fantasmagoriques.

Elika Hedayat, Aline Vidal (Paris)

L’iranienne quitte son pays pour intégrer l’atelier d’Annette Messager aux Beaux-Arts de Paris. Ses performances et vidéos grinçantes autour de tentatives d’échapper à la censure se mêlent à des petits théâtres d’objets et de personnages qu’elle invente.

Aka Takano, Perrotin

Les tapisseries de la japonaise, auteure de manga et membre du studio de Murakami sont un nouveau versant de son univers prolifique volontiers punk dans une imagerie de jeunes filles libérées. Des adolescentes souvent qui au-delà d’un aspect kawaï cachent un rapport distancié au monde.

Sepand Danesh chez Nouchine Pahlevan

Je le connaissais par la galerie Backslash. Il instille toujours autant de fantaisie avec ces personnages en cubes façon Lego comme échappés de grandes toiles d’histoire.

Ailleurs sur la foire :

Eser Gündüz et Lin Wenjie, La La Lande galerie

L’artiste turc Eser Gündüz a étudié l’architecture qu’il transpose dans ses dessins aux multiples emprunts. La peintre chinoise à la suite d’une résidence à Mantes-La-Jolie a fait évoluer sa pratique vers moins de naturalisme.

Gongkan, Over The Influence (Hong Kong, Los Angeles, Bankok)

L’artiste thaïlandais influencé par le street art entre Bangkok et New York s’imagine être télétransporté dans d’autres espaces temps. Entre réalisme magique et graphisme publicitaire.

Huong Dodinh par la CMS Collection

Hervé Mikaeloff, Joanna Chevalier et François Sarkozy ont créé CMS Collection. Il exposent l’artiste vietnamienne Huong Dodinh qui bénéficie également d’une exposition au Musée Guimet dans le cadre du programme L’Asie Maintenant. Une oeuvre qui incite à la méditation.

Chiharu Shiota, Templon

L’artiste japonaise a décidé de passer au plus petit format et elle entoure de ses fils tissés de tous petits objets constituant une vaste installation. C’est toujours un ravissement.

La plateforme des conversation est confiée cette édition à Thanks for nothing.

Infos pratiques :

ASIA NOW

21 24 octobre

9 avenue Hoche

ASIA NOW (asianowparis.com)

Billet Plein Tarif : 12€

Projet Hors les Murs : L’Asie Maintenant

Musée Guimet