Vera Molnar Hommage à Kepes_Cyanotype sur papier_45 x 60 cm_2023_courtesy Galerie 8+4.
Galerie 8+ 4, which has moved forward with the opening of its new space at 13, rue d’Alexandrie, Paris 2, is once again taking part to Art Antwerp fair. Its founders Bernard Chauveau and Damien Sausset talk about the advantages of this satellite version of Art Brussels, which is both cutting-edge and on a human scale. They are also devoting their inaugural exhibition in Paris to Vera Molnár, a pioneer of generative art, with 100 new drawings conceived as 100 variations on the theme of the cross as a stylistic figure. The artist, who is celebrating her centenary, will be the subject of a special show at Centre Pompidou.
La galerie 8+ 4 qui franchit un cap avec l’ouverture du nouvel espace au 13, rue d’Alexandrie, Paris 2, participe de nouveau à la foire Art Anvers. Ses fondateurs Bernard Chauveau et Damien Sausset reviennent sur les atouts de cette version satellite d’Art Brussels, pointue et à taille humaine. De plus ils consacrent leur exposition inaugurale à Paris à Vera Molnár, pionnière de l’art génératif avec 100 dessins inédits imaginés comme 100 variations autour du thème de la croix considérée en tant que figure stylistique. Cette artiste dont on fête le centenaire, va bénéficier d’une rétrospective au Centre Pompidou. Bernard Chauveau et Damien Sausset ont répondu à mes questions.
You are taking part to Art Anvers: what were the issues behind this decision ?
BC & DS : Art Antwerp fair remains an incredible opportunity to meet the world of Flemish, Belgian and Dutch collectors. The dates of the fair allow us to share the work of our emerging and established artists with a public of connoisseurs and enthusiasts. At previous fairs, we’ve had to deal with people who were very well-informed, keen to understand our approach and open to discussion. In short, the quality of the exchanges was very high. Antwerp also stands out for its size and organisation. At once a major fair and a human-scale event, it remains surprisingly attractive for spending long hours there. The stands are big, the aisles are wide, and the services are of exceptional quality – all assets for demanding collectors.
Vous participez à Art Anvers : quels enjeux ont-ils motivé cette décision ?
BC & DS : La foire Art Anvers reste une incroyable opportunité pour rencontrer le monde des collectionneurs belges flamands et néerlandais. C’est une foire qui par ses dates permet de faire partager à un public de connaisseurs et de passionnés le travail de nos artistes émergeants ou reconnus. Lors de salons précédents, nous avons eu à faire à des personnes très informées, soucieuses de comprendre les démarches et enclines à la discussion. Bref, la qualité des échanges était vraiment au rendez-vous. Anvers se singularise aussi par sa taille et son organisation. À la fois foire importante mais de taille humaine, elle reste étonnement attractive pour y passer de longues heures. Les stands sont grands, les allées vastes, les services d’une qualité exceptionnelle, bref autant d’atouts pour des collectionneurs exigeants.
Vous avez ouvert un nouvel espace dans le 2ème arrondissement : quels facteurs et critères vous permettent cela ?
Nous avons ouvert ce nouvel espace pour plusieurs raisons. Il nous semblait important de franchir un cap dans notre développement en nous rapprochant du Marais et du secteur des galeries. Nous avions également besoin d’un espace plus apte à présenter les expositions que nous imaginions. La rétrospective actuelle qui fête les presque 100 ans de Vera Molnár, la présentation d’une installation imposante de François Réau (en février 2024) puis au printemps un ensemble d’œuvres sur papier récents de Lionel Sabatté ou les séries de collage de Claire Trotignon (à l’automne 2024) réclamaient que nous soyons à même de leur proposer un espace vaste à la circulation fluide, lumineux. Cette nouvelle adresse s’inscrivait aussi dans la volonté de proposer de nouveaux services aux visiteurs et aux collectionneurs, d’avoir à portée de main un stock d’œuvres.
What is it about Vera Molnár that makes her so compelling ?
Vera Molnár now occupies a singular place in the history of art. After being recognised only by a small circle of specialists in the 1970s, critics and collectors now know that she is to be considered the great pioneer in the relationship between art and computers. From the 1950s onwards, she invented and played around with programmes that shaped the way her works appeared. She was also the first to place notions of chance at the heart of her approach. More recently, the general public has discovered the extent to which she was a forerunner in other fields, anticipating the emergence of NFT and artificial intelligence in the 1970s and 1980s with series that are always tinged with great rigour and a certain humour. Finally, although she denies it, Vera Molnár is one of a very long line of women artists who have been excluded from major institutions in favour of men. What’s new with this exhibition at the gallery is also a tremendous message of hope, reaffirming that at 100, a person is still young, and that it is still possible to have a thousand ideas every day. Which, of course, is the case for him. The Centre Pompidou will be devoting a retrospective to his work from February to September 2024.
Vous mettez en avant Vera Molnár en quoi est-elle si avant-gardiste ?
Vera Molnár occupe désormais une place singulière dans l’histoire de l’art. Après avoir été reconnue uniquement par un cercle restreint de spécialistes dans les années 1970, les critiques et collectionneurs savent désormais qu’il faut la considérer comme la grande pionnière dans les rapports entre art et ordinateur. Dès les années 1950, elle s’invente et se plie avec amusement à des programmes qui conditionnent des formes d’apparitions d’œuvres. Elle est aussi la première à placer au cœur de sa démarche les notions de hasard. Plus récemment, le grand public a découvert combien elle fut précurseur dans d’autres domaines, anticipant dès les années 1970 et 1980 l’apparition des NFT ou de l’intelligence artificielle par des séries toujours teintées d’une grande rigueur et d’un certain humour. Enfin, même si elle s’en défend, Vera Molnár s’inscrit dans cette très longue lignée d’artistes femme qui se sont vues exclues des grandes institutions au profit d’artistes homme. L’actualité de cette exposition à la galerie est aussi un formidable message d’espoir en réaffirmant qu’à 100 ans, une personne reste jeune et qu’il lui est possible encore d’avoir mille idées chaque jour. Ce qui est naturellement son cas. Le Centre Pompidou va d’ailleurs lui consacrer une rétrospective de février à septembre 2024.
A new monography is in preparation, co-published with the Centre Georges Pompidou.
Une nouvelle monographie est en préparation en co-édition avec le Centre Georges Pompidou.
Infos pratiques :
Art Anvers 2023
du 14 au 17 décembre
Read again my interview with Art Brussels/Antwerp director Nele Verhaeren (link to)
Relire mon interview avec la directrice d’Art Anvers/Art Brussels Nele Verhaeren (lien vers)
Actuellement à la galerie :
Vera Molnàr
Jusqu’au 28 février 2024
Horaires
Du mardi au vendredi : 10h-13h 14h-19h
Samedi : 15h-19h
13 rue d’Alexandrie 75002 Paris
Conférence exceptionnelle
Le vendredi 1er décembre à 18h30
Avec
Vincent Baby, Historien de l’art
&
Fabienne Fulchéri, Directrice de l’EAC
Espace de l’Art Concret de Mouans-Sartoux
