Power Flower, le 109 © Ville de Nice – inauguration photos Luc Josia-Albertini
La Ville de Nice a inauguré la 5ème édition de sa Biennale des Arts sous le signe des fleurs sous le commissariat général de Jean-Jacques Aillagon avec un ancrage à la fois patrimonial et contemporain, un compromis que choisissent de plus en plus les aglomérations qui ont bien compris le pouvoir d’attraction de l’art contemporain (Lille 3000, le Voyage à Nantes..) mais veulent fédérer un public « le plus large possible ». Cette Biennale propose donc outre l’exposition Nice, reine des fleurs au musée Masséna qui revient à la mythologie et construction de l’image de la ville, l’exposition Les Fleurs du mâle au Musée international d’art naïf qui soulève un certain nombre de questionnements sur le genre et la représentation avec les artistes : Gahda Amer, Djamel Kokene-Dorléans, Thierry Lagalla, Sophie Ristelhueber, Johan Creten…Le Mamac proposera à partir du mois de novembre Devenir fleur, une exposition pluridisciplinaire autour des enjeux écologiques, anthropologiques, géopolitiques des fleurs à travers le regard d’artistes des annes 1960 à nos jours, parmi les 11 propositions au total.
Pour l’heure, ce qui motivait ma visite était la proposition de Marie Maertens, journaliste et curator pour le 109 aux côtés de Cédric Teisseire. Power Flower (et non le contraire) rassemble 42 artistes internationaux dont certaines créations in situ, autour de la prétendue innoncence des fleurs, ses connotations et attributs, explorés par les artistes depuis les origines.
Ainsi, la fleur s’affiche comme outil féministe ou politique, sa forme ayant une connotation sexuelle assumée. Admirée par ailleurs dans son contexte naturel ou urbain, la fleur interroge la modernité et l’avancée écologique, tout en étant une projection vers un monde prospectif ou futuriste.
De la racine au faîte, elle s’élève et crée le lien entre le passé et l’avenir, particulièrement si l’on songe à la transformation de son état de bourgeon à la fanaison. Dans l’art contemporain, elle est tout autant intellectuelle qu’elle réfère aux différents sens et ne dit-on pas que l’odorat demeure celui s’inscrivant le plus durablement dans la mémoire ? La fleur symbolise ainsi la métamorphose et l’évolution du vivant, affichant une forme de prise de pouvoir, bien qu’elle soit douce, subtile, inframince, parfois proche de l’invisible… mais toujours très enivrante.
Avec les artistes Davide Balula, Erica Baum, Jean-Baptiste Bernadet, Andrea Blum, Robert Brambora, Julien Carreyn, Srijon Chowdhury, Morgan Courtois, Johan Creten, Julie Curtiss, Jay DeFeo, Mimosa Echard, Samuel Fasse, Grégory Forstner, Piero Gilardi, Camille Henrot, Ittah Yoda, Rachel de Joode, Bharti Kher, Kapwani Kiwanga, Natacha Lesueur, Michèle Magema, Tony Matelli, Ad Minoliti, Jean-Luc Moulène, Chalisée Naamani, Frédéric Nakache, Daniel Otero Torres, Autumn Ramsey, Julie Real, Caio Reisewitz, Antoine Renard, Loup Sarion, José Maria Sicilia, Moffat Takadiwa, Diana Thater, Solange Triger, Kees Visser, Agnès Vitani, Letha Wilson, Junko Yamasaki, Rina Banerjee.
En contrepoint, Cédric Teisseire propose le Courage des oiseaux, exposition collective autour notions de pollinisation et de fertilisation, rassemblant une quarantaine d’artistes qui essaiment l’ensemble des espaces et dessinent des cartographies et zones de friction passionnantes.
Avec les artistes :
Frédéric Bauchet-Coquatrix, Gillian Brett, Baptiste Caccia, Marc Chevalier, Collection LGR, Claire Dantzer, Noël Dolla, Lena Durr, Quentin Dupuy, Isabelle Giovacchini, Aïcha Hamu, Hippolyte Hentgen, Sandra Lecoq, Ingrid Luche, Béatrice Lussol, Hildegarde Laszak, Coline Lou Ramonet, Zora Mann, Florent Mattei, Olivier Millagou, Nicolas H. Muller, Robin Oakes, Bruno Peinado, Laurent Perbos, Manuel Pomar, Isabelle Rey, Guilhem Roubichou, Omar Rodriguez Sanmartin, Karine Rougier, Lionel Sabatté, Ben Saint-Maxent, Erik Samakh, Mathieu Schmitt, Ian Simms, Sofi Urbani, Jean-Luc Verna, Rémi Voche, Taline Zabounian.
Infos pratiques :
Power flower
Jusqu’au 3 septembre 2022
Le Courage des oiseaux
Jusqu’au 24 septembre
Le 109, Pôle de cultures contemporaines
Biennale des Arts de Nice : les 11 expositions
