Réclamer la terre : la nouvelle saison poétique et engagée du Palais de Tokyo

Amakaba × Olaniyi Studio, Nono: Soil Temple, 2022 Adaptation environnementale  Réclamer la terre, Palais de Tokyo (15.04.2022 – 04.09.2022).© Aurélien Mole

Décentrer les regards, sortir d’une vision eurocentrique, traverser le vivant, aborder les cycles de la vie, écouter des récits non dominants… autant d’invitations silencieuses et chargées auxquelles nous invitent les artistes de la nouvelle Saison du Palais de Tokyo pour majorité extra occidentaux. Réclamer la terre. Cri de ralliement autant que prise de conscience, cette exposition collective s’appuie sur un constat de sa conseillère scientifique Ariel Salleh : « Rassembler écologie, féminisme, socialisme et politiques autochtones signifie renoncer à la vision eurocentrique pour adopter un regard véritablement global. » Désirant penser le monde par-delà nature et culture, l’exposition suit la trace d’artistes qui travaillent autrement les éléments (eau, feu, air, terre) ou la matière dite « naturelle » (végétaux, minéraux…) comme autant de motifs ou de techniques irréductibles à leur simple matérialité. 

Megan Cope et Judy Watson, 
Exposition Réclamer la terre, Palais de Tokyo (15.04.2022 – 04.09.2022). Photo : Aurélien Mole 

EVA MEDIN
« LE CHANT DES ASTRES »

Eva Medin étudie la relation entre histoire de l’art, récits spéculatifs science-fictionnels, croyances animistes et puissance du sublime.
Elle génère des environnements immersifs rendant manifeste la prise de conscience d’un changement d’ère et de statut.
Le caractère prédictif des grands récits et la puissance évocatrice de la culture populaire, hybridant chair et technologie, terrestre et sacré, consacre les imaginaires de la métamorphose.

HÉLÈNE BERTIN, CÉSAR CHEVALIER
« COUPER LE VENT EN TROIS »

L’agriculture anime aujourd’hui le travail d’Hélène Bertin, comme elle prolonge ses recherches et ses œuvres antérieures. Hélène Bertin et l’artiste et futur vigneron César Chevalier, invité pour l’occasion, composent une partie de l’exposition à quatre mains et se font les passeur·ses parmi d’autres de savoir-faire et d’égards portés à la pratique viticole.

MIMOSA ÉCHARD
« SPORAL »

L’exposition Sporal, projet inédit, s’organise autour des champignons et des myxomycètes – des organismes monocellulaires, uniques par la place qu’ils occupent à la fois dans les sciences de la vie et dans une série d’imaginaires écologiques, futuristes et post-apocalyptiques. Il s’agit pour l’artiste de s’interroger sur les relations particulières qu’ils suggèrent des rapports de l’être humain, de la nature et de l’environnement.

AÏCHA SNOUSSI« NOUS ÉTIONS MILLE SOUS LA TABLE »

Première exposition personnelle de l’artiste tunisienne Aïcha Snoussi au sein d’une institution française, Nous étions mille sous la table lui donne l’occasion de déployer sa pratique tentaculaire, qui prend sa source dans le dessin, pour embrasser la sculpture, l’installation et la composition sonore.

LAURA HENNO
 » GE OURYAO ! POURQUOI T’AS PEUR ! »

L’exposition personnelle de Laura Henno est le fruit de près de dix ans de travail dans l’archipel des Comores. Trois installations vidéo et un ensemble de photographies esquissent les contours mouvants des situations transitoires de personnes qui vivent en marge de la société. Leurs systèmes de survie incluent toutes formes du vivant et se tissent avec l’environnement qu’ils habitent, à la lisière de la forêt, entre la ville et l’océan.

Infos pratiques :

Réclamer la terre

jusqu’au 4 septembre

8 expositions

programmation associée :

https://palaisdetokyo.com/