On file à Ixelles, l’épicentre des galeries. Félix Frachon (né à Paris en 1988) a fêté le 5ème anniversaire de sa galerie en 2020 qui a ouvert un deuxième espace plus expérimental le 26 BY, au 26 de la Rue Saint-Georges pour pouvoir y accueillir les masterclass et les conférences ou des expositions collectives comme en 2019 Voice and Sound Waves autour de 5 artistes japonais emblématiques.
Rendre l’art le plus accessible possible et faire tomber certaines barrières, tel est ce qui anime celui qui se définit comme un révélateur d’histoires. Un passionné et grand voyageur pour qui la diplomatie culturelle passe par la curiosité de l’autre et l’éclectisme. Alors c’est un peu comme si l’on pénétrait dans l’appartement d’André Breton ou du cabinet de curiosités d’un bibliophile et le galeriste vous propose, dans son jardin (le luxe de Bruxelles), une limonade de son invention pleine d’épices et de saveurs. Normal quand on navigue entre l’art chamanique, le surréalisme, les masques africains, la céramique ou la gravure sur bois.. le monde est à sa portée. Il est libre Félix comme dirait la chanson !
Chaque année une exposition est proposée autour d’un continent avec une programmation littéraire en résonance m’explique t-il.
Le premier chapitre était consacré à l’Inde et au Pakistan autour de la frontière, puis l’Afrique et ses diasporas autour de la mémoire, l’Amérique du sud et Brésil autour de la mort et à présent 4ème chapitre autour de l’identité. Des artistes émergents ou plus confirmés, encore peu dévoilés.
Pendant le confinement le galeriste a participé notamment au Luxembourg Art Fair, au Brussels Gallery Week-end qui a été maintenu et a créé les Petites Editions autour d’œuvres à moins de 1000€.
Après une exposition de l’artiste français Pierre-Louis Graizon qui à partir de masques et d’assemblages textiles questionne nos identités, le béninois Dimitri Fagbochoun installé entre Cotonou, Bruxelles et Paris s’attaque à l’iconographie coloniale en la figure du Roi Baudoin ou le photographe autodidacte Nyaba Ouedraogo, finaliste entre autres du Prix Pictet 2010, et son approche documentaire et anthropologique des croyances ancestrales et mutations de l’Afrique, ou l’artiste pakistanais Ehsan Ul Haq, adepte de courts circuits conceptuels aux confins de l’absurde. A présent avec la photographe iranienne Tahmineh Monzavi on prend un upercut en plein cœur autour de ses séries sur les femmes pourchassées en Afghanistan, la vie cachée des transsexuels et la toxicomanie en Iran. Elle a été condamnée en 2012 à 150 coups de fouet et à la prison à Téhéran pour ses clichés de la maison-refuge pour femmes en danger, Grape Alley.
En écoute :
Félix Frachon @FOMO_Podcast 🎧
A ne pas manquer également tout près de la galerie chez Marie-Laure Fleisch, l’exposition de la française Julie Legrand à la suite de sa résidence au Musverre de Sars-Poteries entre 2019 et 2020.
Et dans le nouvel immeuble Rivoli Building l’exposition collective La Mort des Amants par Schönfeld Gallery avec les Monseigneurs , le gantois Thomas Renwart, virtuose de l’art textile, mon artiste coup de coeur Lille 3000 ! A suivre de près…
Chronique spéciale Art Brussels, relire mes interviews de : Sébastien Janssen @Sorry We Are Closed, Rodolphe Janssen, Olivier Meesen, @Meessen de Clercq Irène Laub et Hélène Dumenil @Ballon Rouge Collective.
Save the Date : Brussels Gallery Week-end !
Infos pratiques :
Tahmineh Monzavi Bodies of Nature
jusqu’au 28 août
Les Petites Editions, chapitre II
jusqu’au 28 août
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