Stéphane Belzère, Diaquarelle n°139, 2024 courtoisie de l’artiste et de la galerie Jean-Marie Oger
Cette 18ème édition de Drawing Now est un régal de fraîcheur et de surprises, le dessin jouant de ses porosités avec d’autres mediums (vidéo, performance, installation…) et supports (plexiglas, aluminium, papier calque, photo collages..) autour de 70 galeries françaises et internationales. A noter que 43% d’entre elles rejoignent la foire pour la première fois. Les différentes planètes de la galaxie Drawing se réunissent au Drawing Hôtel pour une série d’évènements tandis que le dernier né le Miss Fuller, a ouvert ses portes aux créateurs.
Coups de cœur et immanquables :
Mayura Torri, 22, 48 m²
L’artiste a été révélée à Paréidolie sous l’impulsion de Martine qui lui avait consacrée une importante exposition « Domestique » au Château de Servières (cf notre interview récent à Marseille). Elle vient d’intégrer la galerie 22,48 m² qui lui consacre son stand. Parmi les trouvailles sa façon de détourner les unes de Playboy ou Têtu en montrant les silhouettes de dos. Elle joue du trouble des images comme avec ces cartes à gratter encore immaculées. Le Jackpot n’est pas loin !
Thibaut Huchard, galérie Valérie Delaunay
Fidèle à sa passion pour l’art médiéval et l’héraldisme, Thibaut Huchard nous transporte dans des dédales spatio-temporels comme si Jéronimus Bosch avait croisé des dérives complotistes. C’est un fourmillement de détails à la feuille d’or travaillée au laser. Des télescopages savoureux que j’avais découvert lors de la Biennale de Paname (cf interview avec l’artistes).
Tiziano Foucault-Gini, Galerie C
Prix du dessin contemporain des Beaux-Arts de Paris en 2021, l’artiste franco-italien qui a été exposé au Palais de Tokyo entretient une fascination pour la mythologie et ses héros (Prométhée, Spartacus..) qu’il juxtapose à des scènes très contemporaines.
Dessin et photographie, une sélection par Claire Luna « Dans la nuit que nous traversons »
Au sein du parcours « Light Leak » pour accident en photographie par Claire Luna avec notamment AurelK (galerie Binome) qui fait du dessin sur photographie en noir et blanc à partir de ses recherches sur le Saint Suaire ou le film d’animation de Mbaye Diop autour des réalités changeantes de la ville de Dakar, galerie Selebe Yoon.
Louis Lanne, Paris B
A partir du tableau magnétique Velleda, support inattendu, il créé des accumulations spontanées à partir de son attirance pour la BD. Entre gravure, fanzine, le peintre et dessinateur aime se lancer des défis.

Jean-Luc Verna – I ragazzi, 2023 – Diptyque, transfert de dessin sur papier Bristol rehaussé de pastels secs, fards et posca ; transfert de six readymades sur perfecto noir réinterprétés et rehaussés de crayons de couleur et caparol Courtesy de l’artiste, de la galerie Espace à vendre ainsi que la galerie Ceysson & Bénétière – Photo Marc Domage pour Air de Paris © Jean-Luc Verna / Adagp, Paris, 2024
Jean Luc Verna, Espace à Vendre
On se souvient de la magistrale exposition Pasollini en clair-obscur au Nouveau Musée National de Monaco autour des liens cinéma et beaux-arts et de nombreux artistes dont Jean-Luc Verna et le perfecto truffé de références (club de foot romain, chanson I regazzi, vierge) au cinéaste face à un dessin de mauvais garçon.

Nina Mae Fowler, Paula (Sweet Charity), 2023 courtoisie de l’artiste et galerie Suzanne Tarasiève
Nina Mae Fowler, Galerie Suzanne Tarasiève
L’âge d’or d’Hollywood et ses revers dans le grand dessin noir et blanc qui ouvre le stand de la galerie Suzanne Tarasiève. Les thèmes du succès, de l’illusion et du désenchantement programmé pour ses actrices au visage plein d’effroi. La particularité de l’œuvre est l’incursion de perles ou de verre-miroir. A ne pas manquer également les nouvelles oeuvres de Lucien Murat des cadres de bois calcinés mordent sur le dessin comme une alerte de l’état du monde.
Stéphane Belzère, galerie JM. Oger
L’artiste a inventé le terme de « diaquarelles » pour sa série d’après des fonds d’archives collectées autour de la mémoire et de la transparence d’images analogiques délaissées face à l’arrivée du numérique. Les défauts de ces diapositives apparaissent volontiers.
Alice Gauthier, Dilecta
Artiste et musicienne, révélée lors de l’édition Paréidolie 2023, son mélange de la gouache et de l’aquarelle propose des digressions fragiles sur le vivant. Onirique et contemplatif.
Andrea Mastrovito Wilde Gallery
Il déploie le dessin sur d’autres matériaux hybrides dans des installations immersives a priori réjouissantes. Dans une vitrine rétroéclairée les unes de Playboy carcolent.
Valentine Gardiennet, Traits Libres
Après notre rencontre aux Magasins Généraux bonheur de retrouver l’univers coloré et faussement ludique de l’artiste, résidente au Wonder. Elle revendique le dessin comme un vecteur d’émancipation à l’origine de tout son univers nourri d’autrices littéraires et d’archétypes.

Susanna Inglada, Alboroto , 2025, fusain sur papier coloré, 192 x 182 cm. Avec l’aimable autorisation de Susanna Inglada et Galerie Maurits van de Laar |
A noter que Susanna Ingleda est la lauréate 2025 du Prix Drawing Now.
Cette année, le comité de sélection du salon a choisi de récompenser le travail de Susanna Ingleda exposé sur le stand de la galerie Maurits van de Laar.
« Mon travail explore le pouvoir, l’autorité, la corruption et l’inégalité entre les sexes, en s’inspirant de la culture, de l’histoire etde la politique qui m’entourent …
Infos pratiques :
Drawing Now, 18ème édition
du 27 au 30 mars 2025
de 11h à 20h (jusqu’à 19h le dimanche)
Partenariat avec le Salon du dessin
Tarifs :
Entrée plein tarif : 16 €
Entrée billet combiné 2 salons : 25 €
Le Carreau du Temple
8ème édition du Printemps du dessin