Art-o-rama 2024 : interview Delphine Wibaux 

Delphine Wibaux Isthme : trois intervalles sur la crête 2021
Installation, chantier naval Borg, Marseille
Carte blanche proposée par l’association Voyons Voir – Art contemporain et territoire
Montage : Thelma Garcia
crédit photo Delphine Wibaux, Adagp ©

Diplômée de l’Ecole Supérieure d’Arts et de Design Marseille-Méditerranée en 2014, Delphine Wibaux fait partie du Parcours Privé Art-o-rama 2024 parmi ses nombreuses actualités à Marseille où elle s’inscrit en résonance avec le dynamisme de plusieurs structures. Poursuivant un travail d’exploration du territoire à partir de prélèvements et de récoltes photo sensibles d’indices aux frontières du visible, Delphine se partage entre son atelier urbain et sylvestre. Selon un processus d’absorption et de transformation, ces matières vivantes deviennent les « témoins souples » d’une échelle géologique et phénoménologique selon une réalité spatiale donnée. De la Géorgie (TAF) au Château de Servières (Saison du dessin) avec l’exposition La Montagne d’or, du chantier naval Borg avec Voyons voir à Art-o-rama (Prix Show Room 20217) et Salon du Salon, Delphine nous décrypte les enjeux et synergies qui l’anime au sein de l’écosystème bouillonnant marseillais ! Elle participera à la rentrée au Salon Révélation à la Fondation Fiminco (Grand Paris). Delphine a répondu à mes questions.

Marie de la Fresnaye. Vous avez été exposée à l’occasion d’Art-o-rama à plusieurs reprises : quel rôle la foire a-t-elle joué dans votre trajectoire et continue de le faire ?

Delphine Wibaux. Cette foire m’a permis d’aboutir l’installation concernant les Absorptions lunaires* et de façonner l’espace tel que je le rêvais pour ce projet. Recevant le prix des galeries, j’ai été invitée l’année suivante à proposer une autre installation, Esphamora. L’édition d’une monographie a vu le jour, introduite par le texte de Jean-Christophe Bailly, venant situer mon travail.

Art-o-rama m’a amené à rencontrer des personnes ressources et relai ainsi que des lieux d’exposition et de vente tel que Tbili Art Fair (TAF). Je suis allée ensuite plusieurs fois en Géorgie : cela a constitué un lieu fort de résonances dans ma recherche, dont un écho se trouve dans l’exposition La montagne d’or, que je vais évoquer un peu plus bas.

Cette foire a généré un maillage et des interconnexions entre les lieux d’exposition, mon travail ainsi que des explorations inspirantes de nouveaux espaces géographiques.

Les relations avec cette foire demeurent avec ma participation au hors-les-murs d’Art-o-rama (Parcours privé) cette année par exemple. 

Des discussions avec d’autres artistes ayant aussi pris part à des événements en résonance, tel que TAF, International Art Fair in Tbilisi (Georgie) avec Mathilde Nicol notamment, ravivent également ces rebonds.

* Les Absorptions sont des oeuvres vivantes réalisées à partir de temps, d’espace parcouru, de plantes et de soleil. 


Portrait Delphine Wibaux photo prise par Tamar Kalandadze en Géorgie, aux portes du désert

MdF. Vous participez à une performance dans l’artist-run space Salon du Salon sur l’invitation de l’artiste Mathilde Nicol : quels facteurs expliquent-ils selon vous l’éclosion de nombreux espaces d’exposition indépendants et le dynamisme de la scène marseillaise ?

DW. Je ressens à Marseille un besoin de faire, d’exister mais également de relai et de solidarité entre artistes – le Salon du Salon étant lui-même tenu par Philippe Munda, photographe, commissaire d’exposition, éditeur et directeur artistique. La programmation de ce lieu est riche et régulière.

Le fait de se débrouiller entre artistes pour créer des zones de rencontres et des passerelles génère un espace de soutien de façon complémentaire aux institutions. Comme le souligne Mathilde Nicol en parlant de notre collaboration : « Je pense à la performance « Délier l’espace » que tu (Delphine) as faite dans le cadre du PAC OFF à ton atelier: j’ai trouvé très inspirante ta façon d’accorder une vrai importance et présence aux quelques personnes que nous étions cet après-midi là. Ça m’a fait penser que nous nous mettons au travail dès lors que l’on partage de l’intérêt pour une question, et que l’on s’accorde mutuellement de l’importance pour y réfléchir. Ici c’était la question de l’espace, et on poursuit ensemble cette question au Salon du Salon... »

Marseille est une ville brute avec une énergie de vie, où il est possible de se rassembler pour faire ensemble et créer par ricochets : c’est précieux !

Enfin, l’attractivité des loyers par rapport à Paris par exemple, est également un point à noter, même si cela a significativement augmenté ces derniers temps.

Delphine Wibaux, Migration diurne, Absorption lunaire courtesy de l’artiste, Adagp

MdF. Le son tient une place dans plusieurs de vos installations notamment lors de votre exposition au Château de Servières en 2021 (Saison du dessin, Paréidolie) dans le prolongement de vos voyages en Géorgie : quels mécanismes entrent en jeu ? 

DW. Le son permet d’amener une autre densité à un espace, une tonalité spécifique. Il confie quelque chose à la personne qui regarde : il lui transmet un secret et l’appelle à être attentive. Le son a une présence physique qui ne sollicite pas nos sens de la même façon. La vue étant bien souvent sur-sollicitée, je cherche à proposer d’autres régimes d’attention.

Dans l’exposition La montagne d’or, se trouvait ce renfoncement dans un mur où l’on pouvait s’asseoir : espace entre le dedans et le dehors, avec à l’extérieur des rails de chemin de fer perdus dans de vives et hautes pousses de sumac en pleine croissance. Entre les vibrations des trains que l’on pouvait sentir légèrement au niveau des omoplates en s’appuyant sur le mur, contact léger avec le monde extérieur, un poème de Rati Amaglobeli résonnait en géorgien, lu par l’artiste Tamar Kalandadze, traduisant sa façon d’habiter sa ville Tbilisi. Ce flux sonore était volontairement non traduit en français, afin d’essayer de s’approcher du sens du poème d’une autre façon, plus intuitive, au grès de l’intonation, de l’écriture et des sonorités de cette langue, pour la plupart, inconnue. Il était une présence clandestine dans l’espace d’exposition et ponctuait l’espace de façon imprévisible. Le recoin du lieu d’exposition devenait caisse de résonance discrète : le corps en réceptionnait son écho. 

Delphine Wibaux, Poche de paysage courtesy de l’artiste, Adagp

MdF. Votre démarche s’articule autour du régime d’apparition et de disparition de l’image à travers différents processus (les Absorptions, les Témoins souples et plus récemment Poches de paysage) : pouvez-vous nous en décrire les enjeux ? 

DW. Vaste question à laquelle je vais tâcher de répondre point par point !

Pour moi, il n’y a pas de disparition mais plutôt une transformation de la couleur et une migration des teintes.

En effet, aucune de mes images ne disparait. Les pigments tinctoriaux des Absorptions évoluent et s’éclaircissent mais le papier ne revient pas à son état initial : il reste des indices comme sur un parchemin ayant une mémoire du travail. 

Les Absorptions évoluent plus rapidement que la naissance d’une ride et plus lentement que le passage d’un nuage.

Elles nous amènent à exercer notre attention et à affiner notre regard : comment voir ? Comment apprivoiser quelque chose qui se transforme imperceptiblement sous nos yeux ?

Jean-Christophe Bailly écrit à ce sujet, dans le texte sur mon travail  » qu’à la limite, il n’y a plus que passage, sillage » (1).

Cela m’amène à préciser la question de la temporalité et du caractère vivant de ce travail. D’une part, la notion temporelle est présente en filigrane : le temps de la récolte en lien à ce qui est proche et en présence, celui de la prise de vue, de l’insolation, puis de la  vie de l’oeuvre – sur le fil de notre regard. D’autre part, c’est aussi la question d’être en prise avec des phénomènes vivants que posent ces oeuvres, entre émergence et éclaircissement.

Doubles Absorptions & étude collective sur la transformation des Absorptions

M’interrogeant sur la façon dont notre regard peut percevoir ces œuvres évoluant sous nos yeux, j’ai développé une étude collective sur leur transformation lentement incontrôlable et notre approche subjective de leur évolution. J’ai pu exposer en 2024 une étape de cette recherche à Cap15 à Marseille, en tant qu’artiste invitée dans l’atelier de Caroline Duchatelet. Cette installation s’intitule « Le mouvement du temps qui passe à la vitesse de celles qui observent ». Je souhaiterais poursuivre la monstration de ce projet en 2025 dans un lieu d’exposition qui s’intéresserait la question de la marge du visible, de l’attention et de l’apprivoisement d’œuvres vivantes. 

De façon conjointe à cette étude, j’ai créé les Doubles Absorptions, dont l’une d’elle a été exposée en face de ma proposition sonore au Château de Servières dans l’exposition La montagne d’or. Dans les Doubles Absorptions, une image se situe derrière l’autre : l’une est visuellement plus présente puis les deux s’accordent ensemble, dans le temps qui passe. Il s’agit de vagues de perceptions, d’émergence et de transformation qui se renouvellent et s’«épluchent» au fil du temps. Chacune retraçant une réalité spatiale dans un paysage donné, en deux types d’habitations différentes géorgiennes : l’une dans le désert dans un espace lisse; l’autre très urbaine, dans un espace rythmé et strié. (2)

Témoins souples :

Si les Absorptions interrogent une dimension temporelle plus courte sur plusieurs années; avec les Témoins souples, il s’agit d’un travail de la sculpture-image ancrée dans la matière avec une pérennité.

Ces sculptures nous ramènent à une échelle géologique d’un temps plus étiré : celui d’une archéologie possible, de traces qui nous perdureront inscrites dans la terre cuite, quoi qu’il arrive autour, même si elles se retrouvent morcellées sur une échelle temporelle plus vaste. Ces oeuvres-mémoire fonctionnent comme des indices de territoire et des fragments de paysage et relatent un ici maintenant, en prévision d’un demain possible envisagé dans différentes circonstances. 

Absorptions et Témoins souples contiennent toutes deux des images et traversent la question d’espace-temps de façon complémentaire : passagère ou pérenne.

Poches de paysage :

Enfin, l’installation des Poches de paysage, inclue verre et céramique, translucidité des teintes en contre-jour, matières récoltées et images captées qui se fondent les unes dans les autres.

Ce projet est issu d’une résidence de recherche au sein du laboratoire Cueillir à la Réunion, sur une invitation de l’artiste Anne Fontaine et soutenu par La Box. 

Cette installation interroge notre regard tout autant que ce que le mot « paysage » peut vouloir dire. 

 » Apprendre à voir  » de Estelle Zhong Mengual résonne avec cette recherche. Estelle nous parle d’un « oeil relationnel : ce que nous percevons du monde vivant émerge de nos pratiques à son égard ». 

Cette proposition est à découvrir dans mon atelier fin août sur rendez-vous à Marseille dans le cadre du Hors-les-murs d’Art-o-rama, Parcours privé. Vous y êtes les bienvenu.e.s !

MdF. Vous proposez une installation au chantier naval Borg avec Voyons Voir : quel bilan de cette expérience  ? 

Cette installation s’inscrivait entre deux bâtiments de ce chantier naval, habité par des personnes travaillant des gestes encore manuels et un savoir-faire, dans l’odeur du bois et de sa sciure.

Etre dans ce chantier naval, dont le bâtiment trempait ses pieds dans la mer et les embruns, a accru ma fascination pour le domaine maritime et celui de l’orientation.

J’y ai proposé différents points de vue venant révéler et activer différentes propriétés : soit par le biais de capteurs mettant en relief les variations présentes dans un environnement donné – la houle, le vent, une corde tendue dans la mer, soit fabriquant un point de vue spécifique rasant l’horizon, entre mer et pierre dorée du rocher en face du chantier naval. Cette fenêtre de visibilité se situait entre les deux bâtiments principaux : une zone auparavant invisibilisée, oubliée, bouchée et contenant des déchets. Cette proposition a mis en exergue mon intérêt pour le travail in-situ et pour la notion d’interstice.

Cette vue que j’ai souhaité dégager me rappelait des ruelles japonaises très étroites qui avaient de belles présences architecturales, dessinées en contre-jour. Cet espace entre-deux au chantier naval avait aussi la propriété d’être à l’échelle du corps et de dégager une texture sonore que j’ai souhaité révéler en proposant de s’engager dans ce fin couloir, après un travail du sol, des murs, de l’horizon et du haut de cet espace.

J’ai ici réalisé que le fait de rendre visible et libérer un espace entre les deux zones massives était déjà en soi un geste politique et y amener ces points de vue, un contre-point plastique et artistique. J’ai tâché de souligner des spécificités de cet environnement, tout en cherchant à révéler la finesse du dessin spatial de l’interstice choisi.

Cela a aussi été l’occasion de sentir l’ambiance du chantier naval et de collaborer avec l’un des artisans afin de fabriquer des pièces en bois épousant la forme des épaules à l’entrée de la traverse.

Cette collaboration a été très porteuse, avec le soutien de Voyons voir | art contemporain et territoire, structure relai et accompagnatrice de ce projet.

MdF. Vous proposez prochainement une « exploration sensorielle » du territoire à des petits groupes de marcheurs : en quoi cet arpentage est-il au cœur de vos recherches ? 

Ces performances, ou explorations sensorielles, constituent ce que j’appelle des Attentio~ . C’est à dire des dispositifs d’attention permettant d’être en présence autrement, plus finement, à soi, aux autres et à ce qui nous entoure. 

Il s’agit d’expériences à vivre dans une approche phénoménologique et sensitive, sans mot prononcé à l’oral et avec différentes activations sur le parcours : des sculptures seront notamment présentes dans le parcours de l’Attentio~ d’automne, ponctuations soulignant l’endroit parcouru.

Si je souhaite travailler aujourd’hui sur la façon dont on est présent.e, c’est parce qu’il me semble que nous sommes de plus en plus coupé.e.s de nous, des autres et de notre environnement. Nous avons aussi appris à ne pas voir ou ne pas ressentir, parfois pour nous protéger, parfois parce qu’une partie de nous reste endormie. 

Concernant le nombre de personnes, le fait d’être ici en petit groupe correspond à un désir de prise en compte des singularités au sein d’un espace apprivoiséou en cours d’apprivoisement.

De façon plus large, la performance mais également l’écriture comme medium, correspondent à une interrogation de ma part : serait-il possible de repenser la production des œuvres et les matériaux sollicités pour cela, la question du circuit, de la consommation et du stockage des pièces ? Peut-on s’alléger, et si oui, de quelles façons le faire ?

MdF. Votre atelier est à la fois urbain et forestier : qu’est-ce que cela implique ?

Tout d’abord ancrée dans un atelier citadin, j’ai par la suite eu la chance de pouvoir construire mon atelier dans la forêt dans les Alpes de Haute Provence (3) . Cet espace sylvestre a généré en moi une conscience concernant la façon de se déplacer et de vivre. Je me suis interrogée sur les ressources avec lesquelles fonctionner, travailler et créer, d’autant plus que je m’y rends en vélo.  J’ai souhaité valoriser ce qui est en présence au niveau géologique, végétal, céleste, lumineux, temporel, saisonnier – en conscience des interdépendances présentes. 

Cela me permet de me replacer dans une échelle de vies et de morts : un arbre pousse devant ma porte, que faire ? 

Entre l’insecte « dedans » et l’insecte « dehors » : qui est chez qui, qui dérange qui ? 

Dans quelle mesure ma construction pourra-t-elle résister aux tempêtes et au dérèglement climatique ? 

A quoi tenons-nous ? Tenir, je l’entends ici dans les deux sens du terme. 

Nourrie par ces différentes questions, j’ai écris un texte fictionnel en relation à cet espace d’atelier en forêt. (4)

Là-bas, je suis accompagnée par la pensée d’auteurs et d’autrices telle que Vinciane Despret, notamment pour son étude comportementale des animaux, interrogeant leur façon d’habiter le monde.

Elle est justement marraine d’un festival de rencontres philosophiques et artistiques se situant à deux pas de mon atelier dans la forêt. Une heureuse intersection !

Cet atelier dans la forêt est également l’occasion pour moi d’envisager le réseau artistique autrement car c’est un milieu rural, plus ténu en hiver, éloigné.

Je m’interroge ici sur les façons possibles de créer des archipels de rencontres humaines et artistiques en forêt. J’y déploie d’autres propositions qu’en ville et le public se déplace également différemment.

De retour à Marseille, après un séjour à l’atelier : je perçois la vie citadine sous un autre œil. Je perçois autrement, je suis choquée par des choses qui étaient avant comme endormies en moi. Selon la durée de mon passage dans l’atelier dans la forêt, je me sens revenue d’un ailleurs. A quoi tient alors ce que l’on appelle un dé-paysement ?  » Quel est donc cet ailleurs qui est ici  » ? (5)

MdF. C’est quoi selon vous, être artiste aujourd’hui ? 

DW. Pour moi, c’est être un Témoin souple : témoin d’une histoire, vécue avec un petit ou grand H, avec subjectivité et porosité.

Porter un regard sur cette histoire traversée et se positionner par rapport à elle,

Révéler ce qui n’est pas visible, sur un plan aussi bien politique que poétique.

Permettre de se rapprocher de soi et de ses sens.

Se relier à ce qui nous entoure : humains et non humains.

Permettre de ramener de la joie, de la poésie, mais aussi des éclats qui peuvent désorienter et des émotions brutes.

C’est laisser cohabiter le chaos et la délicatesse.

Accepter de ne pas tout expliquer et de ne pas tout comprendre.

Dans un monde rapide, saturé, violent et déshumanisé, c’est amener un contrepoint : faire un pas de côté, offrir du temps pour s’interroger, pouvoir apprécier et ouvrir des espaces de liberté.

Notes

(1) DW, monographie, éditions FRAEME

Disponible ici : https://fraeme.art/archives/portfolio/editions et également en vente à mon atelier 

(2) Espaces lisses et espaces striés : Gilles Deleuze, Félix Guattari, Mille Plateaux, Minuit, 1980

(3) Visite possible sur rendez-vous

Infos pratiques :

Art -o-rama Parcours Privé :

Visite de l’atelier de Delphine (Porte d’Aix, 13002 Marseille)

Le samedi 31 août de 9h à 10h30 sur inscription *

Et sur RDV entre le 31/08 et le 02/09

Adresse précise et inscription à wibaux.del@gmail.com

Salon du Salon :

Soirée le 29 août sur une invitation de Mathilde Nicol, au sein de son exposition 

21 avenue du Prado, 13006 Marseille 

Attentio~ d’Automne : Exploration sensorielle, silencieuse et collective d’un site à découvrir par petits groupes de marcheurs dans les environs de Marseille

le 21 septembre,  sur inscription par mail à wibaux.del@gmail.com

Prochainement Grand Paris (Romainville) :

Salon Révélation Livre d’artiste 

6,7, 8 septembre

Fondation Fiminco 

43 avenue de la Commune de Paris, Romainville (93)

Actualités de l’artiste :

http://delphinewibaux.fr/

Instagram @wibauxdelphine

Prochain interview Marseille : l’artiste Mathilde Nicol