Coups de cœur Brussels Photo Festival : Contretype, ISELP , Cloud Seven, Fondation A…

Jacques Sonck Courtesy Gallery FIFTY ONE

Une 8ème édition de Brussels Photo Festival particulièrement inspirante.

Outre la proposition de Hangar « Generations of resilience » autour de 22 photographes ukrainiens, d’autres lieu se détachent de ce festival qui essaime dans toute la ville : Contretype, l’ISELP, Cloud Seven ou Fondation A.

Contretype est le Centre d’art pour l’image et la photographie contemporaine dirigé par Olivier Grasser. Outre une collection de 400 images, le centre propose des expositions dans ses murs et au-delà, organise des résidences et soutient la production et la diffusion.  Nouveau chapitre de son histoire en 2013. Contretype élargit ses paradigmes et adopte un point de vue en phase avec les typologies de création de la société actuelle. Sa nouvelle programmation artistique commence avec le programme ARCHIPEL_ projet dédié à la création émergente, qui sera récurrent chaque année et grâce auquel Contretype affirme sa mission première d’accompagnement artistique. Plus qu’une exposition collective, ARCHIPEL_1 présente en 6 accrochages individuels les démarches de 6 jeunes artistes de moins de 40 ans acti.f.ve.s sur la scène belge, sélectionné.e.s suite à un appel à candidatures largement diffusé.

Le comité d’expert.e.s réuni par Contretype pour choisir les participant.e.s à ARCHIPEL_1 a sélectionné : Aubane Filée, Lilly Lulay, Juliet Merie, Pascal Sgro Francesca Comune et Antonin Weber.

Pascal Sgro Le Jardin du Lunch, 2023

Coup de cœur pour « Les masculinités » d’Antonin Weber, inspirée par une réflexion de l’écrivaine féministe Virginie Despentes constitue une ambitieuse recherche à caractère sociologique sur la question de la virilité. Il tente d’établir un dialogue entre nos différentes perceptions de la masculinité.

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Napolitaine d’origine, ancienne étudiante à l’Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles, Francesca Comune poursuit une recherche à la fois documentaire et poétique qui pourrait s’apparenter à un processus archéologique. Elle interroge les strates d’histoire, d’activités humaines et de paysages qui composent l’environnement dans lequel elle a grandi.

Diplômée de l’ESA Saint-Luc à Liège et poursuivant des études en cinéma à l’INSAS à Bruxelles, Aubane Filée présente « We are legitimate » « Nous sommes légitimes » par Aubane Filée – installation multimédia très intense, immersive et oppressante traitant des violences faites aux femmes.

Pascal SGRO présente un ensemble de photographies intitulé Le jardin du lunch, réalisées dans une cafétéria de grande surface. Un peu comme la fameuse émission de télévision Strip Tease, Le jardin du lunch pourrait être un documentaire dans lequel le commentateur s’effacerait pour laisser parler les protagonistes d’une vie de tous les jours, d’une intimité quotidienne et de souvenirs d’enfance.

ISELP : Matière critique

À travers huit pratiques singulières et expérimentales de la photographie, l’exposition propose de lire ces voix alternatives comme de véritables formes de résistance face à un monde dominé par le numérique.

À rebours donc d’une certaine conception du progrès, leurs pratiques interrogent tout à la fois le perfectionnement des rendus, le régime de l’instantané, et la nécessité de produire encore des images dans un monde qui en est saturé.

Certains revisitent des techniques artisanales : comme le collodion hu[1]mide (Lucas Leffler) le cyanotype (Liesbet Grupping) ou expérimentent les potentialités du tirage argentique en chambre noire (Thomas Vandenberghe).

Iels tirent souvent avantage des accidents provoqués par les aléas de la photochimie. Comme Lara Gasparotto qui réalise des prises de vue avec des polaroids dont les films sont usagés ou périmés ou encore Edith Bories qui reproduit au pastel les impressions laissées par l’eau de la mer sur des pellicules argentiques vierges.

D’autres, conscient.es des défis écologiques à venir, participent à un effort de dénonciation : travaux sur la pollution des sols (Dries Segers) ou sur les empreintes laissées par nos civilisations sur l’environnement à partir de prélévements glaciaires (Laure Winants).

Hélène Petite quant à elle, questionne la surproduction d’images actuelle en ne travaillant qu’à partir d’une seule et même image et en la revisitant à l’infini.

Curatrice : Marie Papazoglou

Conférence de Michel Poivert autour de son livre « Contre-culture dans la photographie contemporaine » suivie d’un échange avec Lucas Leffler et Laure Wimants, le 16 février

https://iselp.be/evenement/

Vue exposition Kinshasa, Cloud Seven

Cloud Seven :

Organisée par Jean-Loup Pivin et Pascal Martin Saint Léon, fondateurs de l’emblématique Revue Noire l’exposition Kinshasa 1960 – 2020 : Jean Dépara – Alain Nzuzi Polo propose à trois générations d’écart un regard sur la bouillonnante capitale congolaise.  Entre les, clubs, musiciens, jolies femmes, voyous, « Bills », bodybuilders et sa fièvre chaotique d’aujourd’hui les deux artistes dessinent des constellations de possibles. C’est la première participation de Cloud Seven, (collection Frédéric de Goldsmith) à Photo Brussels Festival. J’avais eu la chance de rencontrer Jean-Loup Pivin et Pascal Martin Saint Léon aux Abattoirs Toulouse à l’occasion de l’exposition Revue Noire en 2021. Autre clin d’œil : la passionnante exposition « Kinshasa Chroniques » à la Cité de l’architecture (Paris) en 2020.

Upcoming events – Cloud Seven

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Fondation A

Jacques Sonck présente pour la première fois ses portraits intimes à Bruxelles. En plus de célébrer la diversité, ses oeuvres remettent en question le concept de normalité. La ‘normalité’ existe-t-elle encore quand chacun est différent et tient à son altérité ? Une question soulevée par cette série de portraits, qui illustre de manière tout à fait aléatoire l’hétérogénéité de la société depuis les années 1970. L’exposition est organisée en collaboration avec la Galerie Fifty One.

Fondation A Stichting – Expositions Photographie Documentaire à Bruxelles

En galerie :

Irène Laub

« Gardening the Forest »

Dialogue entre Stijn Cole et Elise Peroi, basé sur l’idée de fragmentation du paysage. D’une part, Stijn Cole explore la relation entre l’artiste et sa position dans le paysage à travers des moments insaisissables et expansifs créés à partir de points de vue subjectifs. D’autre part, Elise Peroi réfléchit à la notion de temps, de vide et du paysage en tant que «souffle», avec des installations spatiales qui fonctionnent comme des jardins miniatures. L’exposition en duo porte sur l’histoire et l’essence des paysages.

Christophe Gaillard

Marina Gadonneix (née en 1977), passionnée par l’envers des images et les lieux cachés et les mystères que ces derniers peuvent révéler. Matérialité et immatérialité, lumières et spectres colorés, présence et absence ou encore réalité et fiction, sont des dualités récurrentes que l’on retrouve dans les photographies de cette artiste. La photographe a bénéficié d’une exposition au Centre Pompidou en 2023.

Galerie Christophe Gaillard (galeriegaillard.com)

Infos pratiques :

Mois de la photographie

Jusqu’au 25 février

Actualités Brussels Photo Festival :

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