[mac] ,musée d’art contemporain de Marseille Photo Ville de Marseille
Thierry Ollat, directeur du [mac], musée d’art contemporain de Marseille, avant de laisser sa place à Stéphanie Airaud au 1er juillet, m’avait confié dans un entretien réalisé à l’occasion de MP 2018 : Marseille Quel amour ?!, le rôle catalyseur du musée.
Inauguré par Bernard Blistène en 1994 alors directeur des musées de la Ville, sur le chemin des calanques, dans le quartier de Bonneveine dont le jardin de sculptures est relié par un toit-terrasse, le [mac] s’offre une nouvelle jeunesse en plus d’une mise aux normes, après 4 ans de travaux. Un chantier qui s’est heurté à plusieurs difficultés même si Thierry Ollat s’est engagé à le piloter jusqu’au bout, soutenu par Xavier Rey alors directeur des musées marseillais.
En plus des 300m² du toit-terrasse et de la coursive, les 2700m² des espaces d’exposition avec son système de verrières permettant d’assurer un ensoleillement juste et des conditions de conservation en phase avec les critères musée de France. L’exposition inaugurale intitulée « Parade » fait la part belle à la fête autour d’un nouvel accrochage volontairement décloisonné des collections, enrichies par les œuvres en dépôt du Centre Pompidou, du CNAP et de prêts venus du Frac Sud ou du Cirva. Ainsi se côtoient les Nouveaux Réalistes (la Renault compressée de César, les néons de Martial Raysse, la Nana noire de Niki de St Phalle..), l’Arte Povera (magnifiques œuvres de Penone), le Land Art (Denis Oppenheim) l’art et l’écologie (Anna Mendieta, Caroline Le Méhauté).
Le caractère ludique et participatif est de plus renforcé par l’exposition de l’artiste italienne Paola Pivi que le public phocéen avait découvert à la Vielle Charité en 2021. Intitulée « It’s not my job, it’s your job » elle ouvre sur les roues de bicyclettes en mouvement, comme des horloges coiffées de plumes disposées sur les parois de verre du nouveau hall dans un dialogue extérieur-intérieur et aux titres intimes.
Puis les fameux ours polaires mènent une dernière danse dans des poses acrobatiques nous invitant à parcourir l’installation monumentale Free Land Scape, sorte de passerelle suspendue réalisée en toile de jean, clin d’œil à la ville de Nîmes. En équilibre instable, le visiteur fait une expérience déstabilisante, perdu dans un océan de bleu. Ailleurs ce sont les coquillages au cœur du processus créatif avec ces tableaux de perles dans des déclinaisons chromatiques au titre évocateur « Call me anything you want ». Touche après touche, Paola Pivi décline sa douce mélancolie d’une catastrophe en puissance. Tic tac…
Prochainement : Le sentiment du dessin, en partenariat avec Paréidolie par Jean de Loisy, Chiara Parisi et Gérard Traquandi
du 31 août au 26 novembre 2023
à suivre : Interviews de Martine Robin, directrice PAREIDOLIE, Benoît Doche de Laquintane, collectionneur invité par Fraeme, exposition Au hasard Balthazar (Friche La Belle de Mai)
Infos pratiques :
Paola Pivi
It’s not my job, it’s your job
Nouvel accrochage des collections
Musée d’art contemporain de la ville de Marseille
69 avenue d’Haifa, Marseille
ouvert du mardi au dimanche de 9h à 18h