Beaux-arts de Paris : Sur le feu par la filière « Artistes & Métiers de l’exposition »

Mathis Perron Fées Ile de Sain, Bretagne, 2022 courtesy de l’artiste

Comme le précise Alexia Fabre dans la préface du catalogue :

« Avec Sur le feu, la communauté étudiante met à l’œuvre et en jeu ces nouvelles façons de regarder, de montrer, d’inviter, rejouant avec les collections des Beaux-Arts de Paris l’histoire de l’enseignement, de la copie à l’affranchissement des modèles, et mettant en question la figure de l’artiste comme celle du public… »

Le projet qui a donné lieu à cette exposition-programme est articulé en 3 temps : le dévoilement qui s’attache à « l’écologie de l’exposition », la transformation de l’exposition en « lieu de vie et du commun », enfin l’ouverture à d’autres formes d’habitation et d’animation, au vivant, poursuit-elle.

Vue générale Sur le feu, Beaux-arts de Paris

Dans le cadre du programme « Artistes & Métiers de l’exposition » une réflexion collective entre étudiants et commissaires associés a été engagée autour de nouvelles pratiques muséales et curatoriales à partir d’un triple état de la matière solide, liquide et aérien selon les propriétés du feu. Comment activer le musée ? le connecter à nos enjeux de société ? comment rendre une exposition vivante ? Quelle dimension pédagogique donner à une collection patrimoniale ?

Anonyme Danseuse imitant la danse de Loïe Fuller
XIXème siècle Epreuve sur papier albuminé.
Beaux-Arts de Paris photo JM Lapalerie

En effet riche d’une collection de 450 000 œuvres, les Beaux-arts de Paris est à la fois une école et un musée. Quelle place est-elle donnée aux femmes dans l’enseignement de l’art ? Jamais figé, tel un organisme qui se déploie, le programme et l’exposition propose dès lors des ateliers de création (édition, couture, écriture), des lieux de débats, d’échanges, de convivialité, (banquets, concerts) …comme une dynamique d’ensemble où l’équilibre et le compromis a été mis en avant en matière de prises de décision.

Une expérimentation sous le règne de l’incandescence pourrait-on résumer.

Le catalogue est aussi inédit, non pas la somme des œuvres présentées mais un glossaire conu avec des contributeurs d’horizons très divers.

Parmi mes coups de cœur :

Thomas Buswell (Suisse) : Atelier Tatiana Trouvé

Sa relecture du mythe du serpent d’Aby Warburg sur les colonnes d’entrée du Palais dont il faut se protéger des éclairs illustre sa fascination piur le pouvoir symbolique de l’animal.

Mathis Perron, Fées

Artiste herboriste, son imaginaire est façonné par le milieu agricole de la Charente Maritime où il a grandi. Il cultive des plantes aromatiques dont il recherche les vertus nutritives décalant les pratiques de l’herboristerie à l’art.  Ses photos de plantes dans tous types de milieux forment comme une promenade au sein de l’exposition.

Hélène Garcia et Emile Deforce Dumas Beaux-arts de Paris

Hélène Garcia et Emile Deforce Dumas « Bureau provisoire de voyance »

Un travail à 4 mains autour de leur don de voyance qui passe par les cartes du Tarot. On les avait repéré lors d’une soirée à Lafayette Anticipations et au Palais de Tokyo avec le collectif l’Institut d’esthétique.

Gabriel Moraes Aquino (Brésil)

L’artiste puise dans des voyages de par le monde des interconnexions à partir de collecte d’artefacts qui servent de prétexte à des situations de convivialité incitant le public à vivre déférents contextes interculturels. Entre assimilation et cannibalisme culturel Gabriel Moraes Aquino dessine de nouvelles formes de coexistence et de partage. Lauréat de la bourse des Amis des Beaux-Arts 2022 il a reçu le Prix Artaïs Jeune Création à la Fondation Fiminco.

Hatice Pinarbasi (Fr) Exposée au Salon de Montrouge et à la galerie Gaudel de Stampa, son installation « Daily Sick » traite du quotidien dans une vision animiste.

Isadora Soares Belletti (Brésil) Formée dans l’atelier Dove Allouche elle avait pour son diplôme proposé Tactiques de permanence et la performance « Baby cares » sur le rapport au glossaire et langage. Pour le festival Mulitiprises à la chapelle des BA elle proposait Gloup Splash Blup autour de la richesse du paysage sonore marin et de ses organismes vivants. Dans l’exposition elle reprend le dispositif du hamac.

Maxime Laguerre : Le Bal des Quat’z Arts

Formé à l’Atelier de Patrick Faigenbaum, Maxime Laguerre est passionné par les techniques devenues obsolètes. Il mène une recherche sur les notions de métissage et de représentation d’identité africaine.  

Son Bal des Quat’z Arts aux allures de carnaval illustre l’évolution de cette traduction séculaire au sein de l’école. Un moment de liesse et de débordement.

Infos pratiques :

Sur le feu

Jusqu’au 16 juillet

Programme

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