Vue de l’exposition Elliott Erwitt, musée Maillol ©Tempora ©trente sept
Modestie, humour, autodérision telles sont les constantes de l’approche du photographe qui traverse le siècle avec panache.
Après la MEP en 2010, c’est le musée Maillol qui déroule le tapis rouge à Elliott Erwitt photographe américain né à Paris en 1928 qui émigre aux Etats-Unis avec sa famille, New York devenant sa ville de prédilection pour ses immeubles, la vie des rues et ses habitants puis Los Angeles où ses parents s’installent. En 1953 il devient membre de la célèbre agence Magnum sous le parrainage de Robert Capa.
En parallèle à des travaux de commande, il mène un travail plus artistique alternant deux appareils photographiques, un Leica pour les mises en scène et un Rolleiflex pour le plaisir de l’instant. Il collabore avec les grands magazines américains « Life World » « Look » ou « Collier’s » et voyage dans toute l’Amérique et l’Europe.
Dans un parcours très dense (trop ?) l’exposition rassemblant 220 clichés (142 en noir et blanc et 73 en couleurs) est organisée autour de grands thèmes que Erwitt a choisi lui-même : Beaches, Kolor, Kids, Between the sexes, Abstractions, Dogs, Regarding women, Cites et Museum watching.
Jackie Kennedy aux funérailles de son mari, Marylin Monroe égarée sur le tournage des Misfits, le baiser dans le rétroviseur, Nixon et Khrouchtchev, le Che, Andy Warhol, les Obama, un garçon noir se pointant un pistolet, l’impact d’une balle sur la vitre d’un car scolaire (Walden, Colorado).. autant de célébrités que d’anonymes qui disent le revers de l’American Dream.
Ce sont aussi la chorégraphie pour les 100 ans de la Dame de Fer, la baguette de pain sur la bicyclette sur une route en Provence, et l’hommage aux savoir-faire français pour l’agence de promotion du tourisme de l’hexagone.
Son amour des chiens bien sûr qui va ravir les amateurs et qu’il explique ainsi : « Les chiens sont des personnes incroyables. Ils sont charmants et surtout ils ne réclament pas de tirages«
Ce compagnon docile et fidèle, en éclipse presque l’homme. Qu’il participe à des concours de beauté ou qu’il soit un simple cabot, il traverse nombre de ses planches contact. Le photographe adopte même un cadrage particulier au niveau du sol. L’affiche de l’exposition reprend une commande pour une marque de chaussures à New York en 1974. Le chien qui tient le rôle principal aux côtés d’une paire de bottes féminines a été choisi par une agence de casting. Le photographe n’hésite pas alors à sortir son accessoire fétiche, le klaxon !
Quand il se tourne vers la mode, une fois encore Erwitt recherche l’inattendu.
Ses autoportraits qui scandent le parcours montrent son côté très joueur interrogeant la notion de genre.
Mention spéciale pour ce moment suspendu autour de sa femme, son bébé et le chat sur le lit qui fera partie de la fameuse exposition Family of Man. Intimité volée et clin d’œil à Robert Franck qui fit la même photographie.
Une partie de son atelier est dévoilée même si les planches contact doivent rester confidentielles comme le souligne l’artiste.
On ne boude pas son plaisir…
A noter que la galerie Esther Woerdehoff inaugure en parallèle son nouvel espace d’exposition, la Mezzanine, avec des photographies de l’artiste.
Jusqu’au 29 juillet
36, rue Falguière 75015, Paris
Infos pratiques :
Elliott Erwitt une rétrospective
Jusqu’au 15 août
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