Arco et au-delà : art made in méditerranée et semaine effervescente !

Kenia Almaraz Murillo Eclipse, Prix Emerige-CGPA Courtesy of t he artist and Galerie Anne-Sarah Benichou

Une semaine de l’art à Madrid digne de la Movida avec de nombreux évènements satellites à Arco : foires Off, expos et institutions au diapason : Lucian Freud au musée Thyssen, Leonora Carrington à la Mapfre, Juan Muñoz à la Sala Alcala 21, Alexandre Maxwell à Casa Encendida jusqu’au Centre 2 de Mayo en grande banlieue avec June Crespo, qui font de la capitale madrilène le centre névralgique de l’art et de l’Amérique du sud avec un prisme méditerranéen cette année à la place du traditionnel pays invité. Sous le commissariat de Marina Fokidis, en charge du Pavillon Grec Biennale de Venise 2011 et fondatrice de la Kunsthalle Athena , la section «  El Mediterràneo : Un Mar Redondo » au sens élargi réunit une vingtaine de galeries qui sont d’ailleurs invitées, avec une domination féminine assumée : 18 femmes pour 2 hommes ! La création latina est comme toujours bien présente sous l’étendard « Nunca lo mismo. Arte Latinoamericano » avec 11 solo shows sous le commissariat du critique argentin Mariano Meyer et de la colombienne installée à New York, Manuela Morosco. La section émergence –Opening- rassemble 17 galeries dont 8 primo participantes. Il est important de souligner l’impact des collectionneurs à Arco. Plusieurs d’entre eux ont reçu la récompense Premios “A” al coleccionismo.  Leurs dîners en ville étaient les plus courus et sélects de la semaine ! Maribel López peut se féliciter du travail accompli en tant que directrice pour la 4ème année.

Ma sélection 99% féminine : à l’image de la foire

Au-delà de l’attrait pour le double de l’artiste Eugenio Merino en Picasso (ADN Galeria) surfant sur l’année anniversaire, les pépites viennent des femmes. Débarrassées de l’espace qui leur était exclusivement réservé, ce qui se montrait réducteur comme le souligne Maribel Lopez, elles font l’actualité des stands.

Adriana Proganó, 3+ 1 arte, (Lisbonne) projets spéciaux

Artiste suisse basée à Lisbonne lauréate du Prix Novos Artistas Fundação EDP 2022 pour son audace et son ironie face aux canons académiques de l’art. Ses sculptures-objets restent inssaisissables.

Maribel Doménech, Freijo Gallery (Madrid)

Aux croisements de l’art et de la technologie, l’artiste espagnole pluridisciplinaire poursuit ses questionnements sur le genre et les aspects intimes et sociaux de la vie quotidienne.

Eva Fàbregas, Bombon projects, Prix Arco 2023 du Musée Centre d’art 2 de Mayo Mostoles, Communidad de Madrid

Eva Fàbregas, Bombon projects (Barcelone)

Très remarquée à la Biennale de Lyon 2022, l’artiste catalane vit à Londres. Ses grandes  sculptures morphologiques et synthétiques invitent à une prise de conscience des différentes membranes sensorielles internes et externes du corps invitant à un engagement tactile.

Sofia Durrieu, Ruth Bencazar Galeria de Arte (Buenos Aires)

L’artiste répond aux injonctions sociales par des modes d’emplois et outils critiques afin de déconstruire nos clés de lecture habituelles et constructions standard.

Elodie Seguin, Jocelyn Wolff (Paris), résidente à la Casa de Velázquez

Elodie qui m’ouvre son studio, va profiter de cette résidence dans la prestigieuse Académie de France à Madrid pour consacrer une année spécifique à la couleur et au rapport qu’elle entretient avec la représentation et à la lumière.

Son séjour en résidence lui permet de reformuler d’autres principes, d’autres limites et d’autres modalités de travail pour écrire un nouveau chapitre, en dialogue avec le précédent.

Monica de Miranda, Carlos Carvalho Arte Contemporanea  (Lisboa)

« Astronauta. Path to the stars » Une astronaute sur une île déserte. Née d’une mère angolaise et d’un père portugais, Mónica de Miranda chercheuse et artiste questionne l’histoire et la mémoire des lieux, ainsi que le rôle de la femme dans la société postcoloniale.

Mercedes Azpilicueta, Nogueras Blanchard (Barcelone)

Exposée en France au CAC Brétigny en 2021, l’artiste et performeuse argentine, vit et travaille à Amsterdam. Elle s’inscrit dans le mouvement du Baroque du Nouveau Monde» qui privilégie l’instabilité et la prolifération à la quête d’une vérité unique. Croisant les imaginaires médiévaux européens et cosmogonies latino-américaines, et rassemblant sorcières, déesses et muses des deux rives de l’Atlantique, elle brouille les récits linéaires établis aux côtés d’un certain nombre de protagonistes.

Zilla Leutenegger, Galerie Peter Kilchmann (Zurich)

Cette installation de l’artiste suisse renvoie à son exposition I Love You to the Moon à la galerie en janvier 2023. Chaque œuvre représente un robinet dont la singularité et le design laissait croire à une expansion dans l’espace malgré leur aspect sériel. L’objet fait écho à ses précédentes expositions Broken in the Kitchen ou Tropf Tropf.

Imágenes: Graciela Gutiérrez Marx. El Tendedero. Poema colectivo colgante, 1984. Fotografía.
Copia manual en blanco y negro. 35.5 x 55 cm c/u courtesy W galeria

Graciela Gutiérrez Marx, W-Galería (Buenos Aries)

El Tendedero est un acte collectif qui a eu lieu en 1984 dans un parc près de l’Universidad de las Artes dans la ville de La Plata sur un appel de l’artiste qui invitait par courrier ses voisins, amis, artistes locaux et internationaux, à porter un vêtement d’un être cher, dont ils étaient prêts à faire don, et à écrire sur un morceau de carton ou de papier une petite histoire, qui leur rappellerait la personne à qui appartenait le vêtement, puis à le coudre sur le vêtement et alors faire ensemble un poème collectif. Cette action témoigne des absences, enlèvements, trahisons du régime.

Kenia Almaraz Murillo, Galerie Anne-Sarah Benichou (Paris)

Lauréate du premier Prix Emerige-CPGA d’une dotation de 5000 € visant à soutenir un artiste vivant de la scène française et la galerie qui l’expose à la foire Arco. L’artiste bolivienne installée à Paris, diplômée des Beaux-arts de Paris, elle fait partie de l’aventure POUSH. Mêlant les formes ancestrales du tissage andin à des vriations optiques sur la lumière et sa perception elle donne vie à des hybridations très contemporaines.

Rosalia Banet, Rafael Pérez Hernando (Madrid)

« Le banquet de la faim » De la nourriture noire ou calcinée, dérangeante. Son travail analyse et réfléchit sur les systèmes et les modèles que nous habitons. Elle dépeint la société actuelle avec ses excès et ses déséquilibres, mettant en lumière les monstres qui peuplent la civilisation contemporaine. Les trois axes qui constituent l’épine dorsale de sa pratique sont le corps et ses maladies, la nourriture et le territoire.

Rosa Amoros, Rocio Santa Cruz (Barcelone)

Installation d’objets préhistoriques non occidentaux de la collection Amoros-Gili avec des pièces de céramique de l’artiste des années 1970 à aujourd’hui

Juliana Cerqueira Leite, Nogueras Blanchard (Barcelone)

Sculptrice brésilienne installée à New York, dans l’installation « Calcify » est partie de l’emploi de ce mot pour décrire les corps de plâtre de Pompéi pour reproduire son propre corps à partir de différents moules en argile et plâtre. Sa position reproduit les contraintes connues de la police scientifique du corps soumis à une chaleur extrême rejouant les fossiles.

Alberto Baraya, Galeria Fernando Pradilla (Madrid)

La Maja de los maniferos exoticos o Maja de las ardillas. A travers une parodie des Caprichos de Goyna l’artite colombien dénonce les influences de l’exploitation coloniale dans divers écosystèmes.

Lucas Arruda, David Zwirner et Mendes Wood

Repéré et exposé par François Pinault actuellement (Avant l’Orage) l’artstie brésilien fait l’objet d’une exposition dans la bibliothèque du prestigieux cercle de l’Ataneo Madrid à l’initiative de la Fondation italienne Sandretto Re Rebaudengo sous le commissariat de Hans Ulrich Obrist. Ce qui permet la trasition avec la large programmation en ville.

En ville :

Leonora Carrignton, Mapfre

Une rétrospective inédite qui ouvre grand les portes de l’imaginaire de l’artiste, sa capacité de résilience face aux adversités, son exil, la rencontre avec Ernst, les Etats-Unis, Le Mexique…un destin forgé seule et contre tous. Une pionnière féministe.

Lucian Freud, Museo Thyssen – Bornemisza

Co-organisée avec la National Gallery de Londres une expo-évènement qui atteste de nouvelles facettes d’une oeuvre fascinante autour de la notion du portrait et de l’intime, de la chair.

De plus l’exposition  Dans l’œil du cyclone. L’avant-garde en Ukraine, 1900-1930 retrce un contexte sociopolitique complexe où les empires se sont effondrés, où la Première Guerre mondiale a éclaté et où les révolutions de 1917, suivies de la guerre d’indépendance ukrainienne (1917-1921) et de l’invasion de l’Ukraine par l’Union européenne ont eu lieu. Un chapitre peu connu qui réunit 70 oeuvres grâce à des prêts exceptionnels.

Jumana Manna, Matadero

Artiste palestinienne basée à Berlin, Jumana Manna est également présente à Arco dans la section méditerranée.

Les trois films qui composent le paradoxe de la conservation [Conservar y sus contradicciones] interrogent les rythmes et les infrastructures promus par le capitalisme. Foragers (64 min, vidéo 2K, 2022) est un documentaire-fiction hybride, qui retrace la pratique précaire de la collecte d’aliments sauvages en Palestine/Israël. Tourné sur le plateau du Golan, en Galilée et à Jérusalem, Manna étudie l’impact des lois israéliennes qui classent l’akkoub (une plante ressemblant à un chardon et ayant un goût similaire à celui de l’artichaut) et le za’atar (thym) comme des espèces en voie de disparition et qui, par conséquent, criminalisent leur collecte dans la nature.

La Collection Susana y Ricardo Steinbruch, Musée Reina Sofia

Un acte de vision qui se déploie. Les pièces sélectionnées pour l’exposition s’articulent autour de la théorie des gestes, inventée par le penseur tchéco-brésilien Vilém Flusser. Pour lui, ces rituels de perception – qui peuvent sembler minimes et ne répondent pas à une causalité déterminée – permettent non seulement notre propre reconnaissance esthétique et affective, mais sont également à la base d’une cartographie des relations et des croisements qui unissent des artistes apparemment disparates.

Margarita Azurdia (Antigua Guatemala, 1931 – Ciudad de Guatemala, 1998)

Première exposition en Europe qui se penche sur sa carrière en présentant un aperçu de sa vaste production, qui comprend la peinture, la sculpture ainsi que des livres d’artiste réalisés à partir de dessins, de collages et de poèmes. En 1974, Margarita Azurdia s’installe à Paris, épicentre d’une véritable révolution des idées. Là, elle commence à fréquenter des cercles de femmes artistes qui l’encouragent à tracer un avant et un après dans ses propres conceptions féminines et artistiques.

Genealogías documentales. Fotografía 1848-1917. Cette exposition présente une cartographie des pratiques liées à l’émergence et à l’évolution des représentations des identités subalternes – ouvriers, domestiques, prolétaires, mendiants, dépossédés – depuis l’apparition de la photographie jusqu’au début du siècle (plus précisément, entre les révolutions de 1848 et la révolution russe de 1917), et dans le cadre que l’historien André Rouillé appelle « l’empire de la photographie » : l’émergence d’un nouveau régime visuel qui devient un instrument du système de la culture bourgeoise, industrielle et coloniale dans la seconde moitié du XIXe siècle.

Dominique Gonzalez-Foerster, Albarràn Bourdais

Dans l’élégante galerie l’artiste déroule ses dioramas autour d’une recherche sur Madrid et le quartier. De nombreux personnages croisent sa silhouette de funambule.

Alexandre Maxwell, La Casa Encendida

Première exposiiton en Espagne de l’artiste sous le commissariat de Matthieu Lelièvre (MAC Lyon). Composée par la série Novo Poder, l’artiste poursuit l’idée d’inclure la communauté noire dans les « temples consacrés à la contemplation de l’art contemporain », tels que les galeries, les musées, les centres et les fondations jouant sur le rôle du vêtement dans l’ascencion sociale et l’appartenance.

Eleonore Koch, Fundaction Fernando de Castro

Madrid Communidad :

Le Centre 2 de Mayo à Mostoles

Accessible en train au départ de la gare d’Atocha, Le Museo CA2M propose une programmation pointue autour de June Crespo, Karlos Gil, Jon Mikel Euba, Esther Gatón.

Infos pratiques :

ARCO 2023

dedicating the first three days exclusively to professionals, and from 3 pm on Friday the 24th, it will open its doors to the public.

February, 22nd to 26th

Tickets

ARCO MADRID 2023 | Feria de arte contemporáneo en Madrid (ifema.es)