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Art Brussels 2022 : Best of and more to see in town : Fondation Boghossian, La Verrière Hermès, CENTRALE…

Art Brussels, DISCOVERY PRIZE 2022 : F.A.T.A.L Momu & No Es House of Chappaz & Joey Ramone

Toutes les planètes semblent alignées pour cette 38ème édition d’Art Brussels qui signe son retour avec une vitalité sans précédent dans une ville qui ne cesse d’inventer le cool en termes de concentration d’artistes, d’espaces, d’institutions et de collectionneurs. Une singularité entre belgitude revendiquée et internationalisation, le proche et le lointain conciliés, dont on a mesuré toutes les vertus pendant le confinement. Anne Vierstraete se félicite du nombre important de solo shows comme elle me le confiait dans un récent interview (lien vers) et des sections Discovery (solo et duo shows) et Invited construites dans un esprit de défrichage et de soutien à l’émergence. Le Prix SOLO résolument engagé, revient à l’artiste sénégalaise Seyni Awa Camara (Baronian). Une vraie reconnaissance pour cette sculptrice animée de principes de décroissance et d’alignement avec la nature. Le Prix DISCOVERY revient au duo F.A.T.A.L composé de Momu & No Es, représenté par House of Chappaz et Joey Ramone.

Quels sont mes coups de coeur ?

Seyni Awa Camara, lauréate SOLO PRIZE 2022 – Baronian gallery

Ce n’est pas le stand le plus spectaculaire et de loin mais sa portée est symbolique. Même avant l’annonce, je l’avais mis dans ma sélection Instagram. Seyni Awa Camara sculptrice sénégalaise est initiée à l’art près de sa mère, potière. Les esprits de la forêt, les mystères de la terre et du feu, les visages des ancêtres sont parmi ses leitmotivs. Révélée dès l’emblématique exposition Les Magiciens de la Terre, elle a été exposée dans les plus grandes institutions. Elle fait partie de AWARE Women.

Le Jury du SOLO Prize était composé cette année de : Diana Campbell, Artistic Director Samdani Art Foundation, Chief Curator Dhaka Art Summit, Bangladesh; Dj Hellerman, Curator SCAD Museum of Art, Savannah Georgia (US) and Kasia Redzisz, Artistic Director, KANAL – Centre Pompidou, Brussels, Belgium. Seyni Awa Camara remporte dans ce cadre une dotation de €10,000.

Anthony Cudahy Semiose (Paris) – solo show

Les peintures d’Anthony Cudany puisent dans les grands mythes, la littérature que les archives queer, l’iconographie gay ou des récits personnels. La galerie propose également une sélection d’œuvres inédites de Salvatore Arancio, Steve Gianakos, Françoise Pétrovitch, Laurent Proux et Moffat Takadiwa.

Anthony Cudahy, A Flaying, 2022 Semiose

Marin Majic, Nino Mier gallery (Brussels-Los Angeles) – Solo show

Egalement sur le stand :Monica Subidé, Nicola Tyson et Jonathan Waterbridge

J’apprécie toujours de découvrir les expositions de la galerie qui vient d’ouvrir un espace annexe à Sablon. J’avais interviewé la directrice Alexia van Eyll à l’occasion de la Art Brussels Week, remplaçant Art Brussels en 2021. Leur sélection avec la place donnée à la peinture est particulièrement séduisante avec le solo show de l’allemand Marin Majic, l’espagnole Monica Subidé qui vient d’avoir une exposition à la galerie, l’anglaise Nicola Tyson (également représentée par Nathalie Obadia) et le zambien Jonathan Waterbridge.

Nino Mier, Art Brussels 2022, Courtesy of Nino Mier Gallery, image: GRAYSC

Daniel Arsham, Galerie Ron Mandos (Amsterdam)

L’artiste américain opère des sédimentations à partir de cristaux et de cendres volcaniques d’objets symptomatiques des millenials comme des guitares afin d’opérer des courts-circuits temporels et géologiques. Il fait également partie de l’accrochage de la collectionneuse Galila que j’ai interviewée dans son lieu incroyable de Forest, POC.

Autres poids lourds présentés par la galerie : Isaac Julien, Hans Op de Beeck, Bouke de Vries.

Daniel-Arsham-Static-Mythologies Ron Mados

Mary Sibande, Smac gallery (Cap Town)

Alors que l’artiste sud africaine bénéficie d’une exposition au Mac de Lyon on retrouve ses ritournelles fascinantes en plus petit format autour de son personnage de Sophie, une domestique aux prises avec l’oppression et la domination.

Anton Cotteleer, Whitehouse gallery (Leuven)

Je l’avais découvert au M HKA avec An Out-of-Focus Scan Part I, dans le cadre de sa recherche. A partir de ses réflexions sur le flou dans la photographie, il transpose ses manipulations en sculptures sur des images et souvenirs personnels. Les contours de la sculpture épousent des fragments de corps et d’objets qui dessinent un paysage perturbant et rassurant à la fois.

Sam Samiee, No Man’s Art Gallery (Amsterdam) -Discovery

L’artiste iranien basé à Berlin combien des influences multiples entre poésie perse, masculinités contemporaines et vision eurocentrée. Au delà de ses peintures, sa formation intiale d’ingénieur transparait dans une approche plus conceptuelle et rigoureuse.

En ville,

-Dans les galeries :

Heidi Bucher, Mendes Wood (Sao Paulo -Bruxelles)

En plus d’une sélection très pertinente à la foire, le solo show de l’artiste suisse Heidi Bucher est très impressionnant. Elle transforme l’espace de la galerie avec ses embambements de latex de vêtements et d’espaces entre performances et empreintes poétiques aux accents féministes. L’intimité, la sphère domestique, la chambre à soi sont à la source de ses recherches et de ses « écorchements ».

Heidi Bucher, Mendes Wood

Charbel -joseph H. Boutros chez Jaqueline Martins (Sao Paulo-Bruxelles)

Invitation au rêve et à la décélération chez cet artiste qui aime convoquer l’absence et la trace auour d’une esthétique de la ruine en devenir. A l’instar de ces grandes grandes stelles en marbre brisé provenant de 5 villes différentes qui contiennent les morceaux d’une bague en homage à un amour vécu et transitoire. A la fin de l’exposition cette stèle de pierre sera éparpillée pour disparaitre.

Peter Wächtler chez Dependance

Subvertissant les codes du dessin animé avec des media très variés (films, dessins, céramiques…), ses nouvelles sculptures prises dans une sorte de létargie mélancolique entre la vacuité de leur moi profond et leurs avatars sociaux.

Hisae Ikenaga par Nosbaum Reding (Forest) avec le soutien de Galila’s POC

En plus de leur très remarqué solo show de Thomas Arnolds à la foire, l’exposition de l’artiste mexicaine basée au Luxembourg, Hisae Ikenaga entre oeuvres et objets domestiques pose la question du ready made entre logique industrielle et processus artisanal. Elle a reçu le LEAP 2020 et en 2021 le Art In Situ OAI -asbl da Vinci.

Multiforme Hisae Ikenaga Nosbaum Reding avec le soutien de Galila’s POC

Michèle Magema chez Irène Laub

Née à Kinshasa, vit et travaille en Bourgogne l’artiste est inscrite dans une histoire des colonialités qu’elle explore sous le prisme de son histoire à partir d’indices et de trajectoires qu’elle tisse entre l’Europe et la République Démocratique du Congo. Ici en Belgique elle retrace à partir des jardins botaniques les routes du commerce triangulaire.

-Dans les institutions :

Centrale for contemporary Art se détache très nettement avec Els Dietvorst, lauréate du BelgianArtPrize 2021. L’exposition est née des réflexions de l’artiste pendant la pandémie. Elle est visible également à Bozar. Elle transforme Centrale en laboratoire immersif autour de ses rencontres dans le quartier multiculturel d’Anneessens (projet le retour des hirondelles) et sentoure d’artistes invité.e.s. La photographie d’un petit arbre en cire d’abeille qui se consume dans un main choisie comme image symbole de l’exposition invite à une communion rituelle et à un questionnement sur l’anthropocène et la prédation des resources naturelles. Se situant hors des logiques commerciales, l’artiste développe une pratique très radicale et inclusive autour de son amour de la capitale belge – carrefour des mondes.

Tactiques du rêve augmenté La Verrière Fondation d’Entreprise Hermès

Tactiques du rêve augmenté, la Verrière Fondation d’Entreprise Hermès

Guillaume Désanges récemment nommé directeur du Palais de Tokyo, achève bientôt son cycle d’exposition à la Verrière autour des Matières à panser. Tactiques du rêve augmenté réunit une quinzaine d’artistes dont certains exposés pour la première fois à Bruxelles sous l’angle de la science fiction comme pratique spéculative dans une dérive poétique et désabusée autour de récits différents vecteurs de transformations et de réappropriations. Une cartographie en devenir où se détache notamment les constellations de Marie-Claire Messouma Manlanbien, l’ensemble se diluant peut-être dans une trop grande multiplicité de motifs.

Elina Brotherus vue exposition Portrait of a Lady Fondation Boghossian

Portrait of a Lady, Boghossian Fondation

A partir de la transposition du roman célèbre de Henry James, l’exposition réunit 25 artistes femmes de l’ère paléolithique à la création contemporaine autour du male gaze et d’une possible émancipation. Si l’accrochage est impeccable, le parcours manque un peu de vibrations et d’effets de confrontation auxquels nous sommes habitués à la Villa Empain. Des Vénus de Brassempuy à Mary Cassatt, Paul Delvaux, James Ensor en passant par Elina Brotherus, Thomas Schütte, Cindy Sherman, William Klein.. ou l’incontournable Ariane Loze, la liste est prestigieuse. Ne pas manquer de descendre voir l’exposition dédiée à l’architecte Michel Polak (à ne pas confondre avec le cinéaste) qui est tout à fait passionnante. Auteur de la Villa Empain, de l’hôtel Plaza ou de la Résidence Palace, l’architecte des Années Folles signe de véritables paquebots du luxe très innovants aux inspirations orientalisantes ou mauresques. C’est le chantier, véritable carte blanche que lui donne le baron Empain pour sa Villa de l’Avenue Franklin Roosevelt qui condensera sa vision d’une oeuvre d’art totale autour des meilleurs artistes et artisans. La piscine en étant le point d’orgue !

MARAT Assasiné et Omar Ba aux Musées Royaux des Beaux-arts de Belgique

Si le tableau de Jacques-Louis David est passé à la postérité peu de gens savent que son original est conservé en Belgique et non au Louvre, l’artiste ayant du fuir son pays pour prises de positions politiques. Le remarquable focus proposé par les Musées Royaux à partir de recherches menées sur le dessin sous-jacent de l’oeuvre confrontées à des interprétations contemporaines signées Lady Gaga, Gavin Turk, Ai Weiwei, Jan Van Imschoot.. ouvre des perspectives inédites. Je retrouve la relecture de Rachel Labastie autour de Charlotte Corday.

Omar Ba Voyage au-delà de l’illusion

L’exposition de l’artiste sénégalais Omar Ba que nous dévoile Mathieu Templon dans son interview spécial sur la foire (relire), rassemble 20 toiles majestueuses conçues spécialement autour des hybridations et « anomalies » qu’il explore et dénonce. Les enjeux sociaux et politiques de notre temps, les défis de la pandémie sous le prisme du costume et de la parade.

Eleven Steens un espace brut et gigantesque (4 niveaux) comme Bruxelles aime les offrir avec Jean-Marc Dimanche aux commandes. Créateur de la Maison Parisienne, il a créé la Biennale DEMAINS DE MAITRES LUXEMBOURG. Le craft est passion et l’exposition actuelle artefacts réunit : le collectif VIV de la Haute École des Arts du Rhin à Strasbourg autour du bijou contemporain, le peintre français Antoine Carbonne (Beaux-arts de Paris), la bruxelloise diplômée la La Cambre, spécialiste en art textile Arlette Vermeiren et la française basée à Bruxelles Elise Peroi également maître du tissage que l’on retrouve à la l’Ancienne Nononclature autour de la belle proposition de Maria Lund, galeriste danoise et parisienne de coeur..

Art Brussels Week https://www.artbrussels.com/

Artsy Online Viewing Room

Agenda : les galeries et centres d’art

NECA

Art centers :

Portrait of a Lady – Fondation Boghossian

Tactiques du rêve augmenté – La Verrière Fondation Entreprise Hermès

That is what you came for Els Dietvorst – CENTRALE for contemporary art

MARAT assasiné Musées Royaux des beaux-arts de Belgique

Omar Ba Voyage au-delà de l’illusion – Musées Royaux des beaux-arts de Belgique

Organiser votre venue :

Visit Brussels

www.thalys.com/fr