Interview Sosthène Baran, première exposition au SHED

Vue de l’exposition ANTIFER, de Sosthène Baran Le SHED (l’Académie) photo Marc Domage

Jonathan Loppin, directeur du SHED accueille l’artiste Sosthène Baran (Esam Caen/Cherbourg) à l’Académie pour cette première exposition personelle. Une opportunité réelle en cette sortie de confinement comme le souligne l’artiste. Le titre renvoie à une oeuvre fondatrice inspirée d’une étrange maison au bord des falaise du Cap d’Antifer en Seine-Maritime observée à la tombée du jour. Ses tableaux impliquent de nombreux supports qu’il récupère selon sa formation éclectique. L’artiste bénéficie de plus, de deux ventes aux enchères. Une expérience qu’il juge très positive. Il a répondu à mes questions.

Comment avez-vous accueilli cette invitation d’exposition par Jonathan Loppin ?

J’ai rencontré Jonathan Loppin en octobre 2021 via des rencontres professionnelles organisées par RN13bis pour les jeunes diplômés des écoles d’arts normandes. Il a tout de suite aimé mon travail et m’a proposé une exposition personnelle à L’Académie. C’est ma première exposition solo, j’ai donc été heureux et surpris par cette invitation et sa confiance. Il a vu dans mon travail une qualité, un sérieux, une singularité et ça m’a beaucoup touché. 

Vue de l’exposition ANTIFER, de Sosthène Baran Le SHED (l’Académie) photo Marc Domage

Pourquoi le choix de ce titre ?

On cherchait un titre et il s’est imposé assez rapidement. Ce nom est énigmatique et étrange. ANTIFER est le nom de la plus ancienne peinture de l’exposition. Elle date de 2016. Elle doit ce nom au Cap d’Antifer en Seine-Maritime entre Le Havre et Étretat. C’est un endroit étrange où j’ai fait une série de photos à la tombée de la nuit en 2015. Cette maison est au bord de l’eau où des pêcheurs nocturnes, lampe frontale sur la tête, sortaient de la falaise après leurs pêches pour se réunir et comparer leurs prises. Visuellement, le tableau est différent de tout le reste, il dénote par sa facture photographique et il nous a permis de ne pas tout raconter quand le public voient l’affiche.

Portrait de Sosthène Baran photo Marc Domage

Comment définissez- vous votre pratique ?

Je me définis comme peintre, c’est ma pratique quotidienne, mais je trouve parfois des solutions dans la sculpture et l’assemblage. Quand je regarde cette exposition ANTIFER et toutes mes images, je constate que je me suis embarqué dans une recherche picturale qui propose une autre réalité en utilisant l’irréel comme carburant. Je cherche une alternative à la spiritualité, à l’humain, aux mondes, au rapport à l’image, et finalement à la peinture. Cela me vient peut-être du métier de peintre décorateur que j’exerce depuis 10 ans où on apprend à faire du vrai avec du faux.

Qu’avez vous souhaité mettre en jeu pour cette 1ère monographie ?

C’est ma première exposition personnelle, elle retrace deux ans de production pour l’essentiel depuis la sortie des Beaux-arts. Je n’ai pas eu d’accrochage pour le diplôme à cause de la COVID en 2020. Cette exposition, je l’ai pris un peu comme une revanche et cela m’a fait un bien fou de voir toutes mes peintures sortir de l’atelier et être réunies ensemble, et de m’apercevoir que tout communique et qu’une histoire se profile de tableaux en tableaux. 

Parmi les temps forts, la vente aux enchères, pourquoi comment ?

La vente aux enchères et une idée de Jonathan Loppin pour me soutenir dans mon parcours. La question de vendre a été une nouveauté pour moi, mais pourtant elle me paraissait essentielle. Cela a été organisé conjointement entre Jonathan Loppin et la maison de vente SEQUANA basée à Rouen, que je remercie. Toutes les œuvres de l’exposition étaient à vendre en ligne en parallèle de celle-ci. Elle a duré une dizaine de jours. Cela a bien marché ! Une nouvelle vente va être organisée pendant les derniers jours de l’exposition. Ce sont mes premières ventes, cela me conforte dans l’idée qu’il est possible de vivre de ma peinture et je suis heureux que ces images que je produis puissent appartenir et vivre chez quelqu’un d’autre.

Site de l’artiste :

sosthenebaran.fr

Infos pratiques :

ANTIFER, de Sosthène Baran

Exposition à L’Académie du 26 février au 24 avril 2022

L’Académie : 96, rue des Martyrs de la Résistance – 76150 Maromme
Entrée libre tous les jours de 14h à 18h et sur demande

Le SHED | ANTIFER, Sosthène Baran (le-shed.com)