2022 : les expos incontournables

Charles Ray, Horse and rider, Bourse de Commerce Pinault Collection

Une année 2022 très Saint Laurent tandis que Charles Ray sera à l’honneur à la fois à la Bourse de Commerce Pinault Collection et au Centre Pompidou dont la fermeture pour travaux est finalement reportée après les JO selon la volonté de Laurent Le Bon, Président de l’institution. Le Musée du Luxembourg met en avant les Pionnières, ces femmes qui contribuent et osent l’aventure de la modernité. Le Musée d’Orsay célébrera Edvard Munch, Gaudí et Rosa Bonheur à l’occasion du Bicentenaire de sa naissance. La Fondation Cartier se penche sur la pasionaria mexicaine Graciela Iturbe, tandis que la Cinémathèque revient sur le mythe Romy Schneider. Autre icône : Alice Neele sera célébrée au Centre Pompidou (exposition reportée plusieurs fois). Le Musée Picasso Paris revient sur les liens et la complicité entre Pablo Picasso et sa fille Maya Ruiz-Picasso suite à la dation de 9 oeuvres à la France.

Alice Neel

En matière de photographie l’année sera également faste avec notamment : Jean Painlevé au Jeu de Paume, Jan Groover à la Fondation Cartier Bresson ou Erwin Blumenfeld au Mahj. La MEP avec Love Songs réunit14 séries réalisées par les plus grands photographes des 20e et 21e siècles.

Voyage, voyage avec le Petit Palais qui nous transportera dans les lumières de la Finlande avec l’artiste Albert Edelfelt, tandis que le Musée Jacquemart André mettra en avant un autre maitre nordique : Akseli Gallen-Kellela, ainsi que la Maison du Danemark autour de grans amoureux de la lumière et des îles Féroé : Ingálvur av Reyni, Zacharias Heinesen, Hansina Iversen et Rannvá Kunoy. On partira à l’ascension du Machu Picchu avec la Cité de l’architecture et du patrimoine et l’on prendra les routes des chefferies au Cameroun au Musée du Quai Branly.

En régions on retient Lille 3000 qui revient sous le thème de l’utopie, l’artiste tchèque Eva Koťátková qui investit la nef du Capc (Bordeaux), Annette Messager au LaM Villeneuve d’Ascq ou l’artiste, designer et architecte indienne, Nanda Vigo au Mad Bordeaux.

A l’international : Francis Alÿs au Musée Cantonal des Beaux Arts de Lausanne et l’ouverture très attendue de Plateforme10 regroupant Photo Elysée, le Musée de
design et d’arts appliqués contemporains (mudac) et la monographie consacrée à Marlène Dumas au Palazzo Grassi (Venise).

YVES SAINT LAURENT AUX MUSÉES
29 janvier—15 mai 2022

D’un format inédit, YVES SAINT LAURENT AUX MUSÉES est une exposition anniversaire qui se déploie dans six musées parisiens: le Centre Pompidou, le Musée d’Art Moderne de Paris, le Musée du Louvre, le Musée d’Orsay, le Musée national Picasso-Paris et le Musée Yves Saint-Laurent Paris. Elle illustre la continuité et la profonde unité des liens que le couturier tisse avec l’art mais aussi avec les collections publiques françaises. Portée par la Fondation Pierre Bergé – Yves Saint Laurent à l’occasion du 60ème anniversaire du permier défilé d’YSL ce projet retrace le parcours créatif et unique d’Yves Saint Laurent tout en célébrant les arts du monde. Le caractère rayonnant du projet permet de construire des passerelles entre Yves Saint Laurent et différents univers artistiques.

Au Centre Pompidou, au cœur du Musée national d’art moderne le parcours aborde l’œuvre d’Yves Saint Laurent comme celle d’un artiste profondément ancré dans son temps et comme un témoin de l’évolution de la création artistique au 20e siècle. Maître absolu de cette période, Picasso tient une place particulière dans l’œuvre du couturier comme en témoignent les jeux de citations proposés au Musée national Picasso-Paris. Sensible aux correspondances entre les arts, Yves Saint Laurent ne cesse de jongler entre rythmes et couleurs, lumières et matières, à l’image des dialogues énoncés au Musée d’Art Moderne de Paris, qui alternent salles monumentales et séquences plus intimes. Au Musée du Louvre, c’est la fascination du couturier pour la lumière,
pour l’or –couleur du soleil–pour les arts décoratifs mais aussi et surtout pour le grand apparat qui est mise à l’honneur dans la galerie d’Apollon. Or, toutes ces trajectoires
qui se répondent les unes aux autres ne peuvent être appréhendées sans interroger le rôle et la place que Marcel Proust occupe dans l’imaginaire du couturier. Cette passion
proustienne, ainsi que la question du genre à travers les codes vestimentaires masculin-féminin, seront explorées au Musée d’Orsay.

Charles Ray : Une carte blanche en deux expositions (Bourse de Commerce, Centre Pompidou)

Depuis les années 1970 et au long de presque 50 ans de création, Charles Ray est devenu l’une des figures les plus marquantes de la scène artistique internationale. Son œuvre sculpté, saisissant, singulier, sans équivalent, frappe par sa force d’invention et de questionnement.
À partir du 16 février 2021, cet œuvre fait l’objet d’une carte blanche à l’artiste : deux expositions co-présentées par la Bourse de Commerce-Pinault Collection et le Centre Pompidou. Cette double et importante monographie, inédite en France et en Europe par son ampleur, a été conçue depuis 2018 par les deux institutions en étroit dialogue avec l’artiste ; elle est accompagnée d’un catalogue commun, en coédition.
Le corpus total de l’œuvre de Charles Ray étant composé d’une centaine de sculptures, c’est plus d’un tiers de son œuvre sculpté qui se trouve présenté à Paris pour la première fois, avec près d’une vingtaine d’œuvres à la Bourse de Commerce-Pinault Collection comme au Centre Pompidou.

Les deux expositions ont été conçues, de façon à la fois distincte et complémentaire : deux points de vue différents, celui issu d’un dialogue de l’artiste avec Jean-Pierre Criqui pour le Centre Pompidou, celui partagé par l’artiste et Caroline Bourgeois pour Pinault Collection à la Bourse de Commerce.

Festival Hors Pistes : 17ème édition

20 janvier – 6 février 2022

« Le festival Hors Pistes partira cette année d’une idée : si on les dit parfois intemporelles, les images, elles, ont bel et bien un âge: elles naissent et vieillissent, se font support du temps qui passe, constituent des archives indispensables.
À leur apparition, elles luttent pour s’imposer à nos yeux usés, comme la jeunesse doit insister pour se faire reconnaître contre l’image qu’on se fait d’elle. À mesure qu’elles durent, elles connaissent comme les êtres une sorte d’obsolescence programmée, et l’effort pour les conserver participe avec l’allongement de la vie d’une même quête interrompue d’éternité. Quel destin pour les corps vieillissant à l’image ? Y a-t-il des gestes cinématographiques tardifs comme des fulgurances de l’âge? L’image permet-elle une vie éternelle, les avatars une seconde vie et les algorithmes une résurrection ? .. »

Mathieu Potte-Bonneville
Directeur du département culture et création du Centre Pompidou

Centre Pompidou : Allemagne/ Année 1920/ Nouvelle Objectivité/ Auguste Sander

11 mai – 5 septembre 2022

Cette grande exposition sur l’art et la culture de la Neue Sachlichkeit (Nouvelle
Objectivité) en Allemagne est la première vue d’ensemble sur ce courant artistique
en France. Outre la peinture et la photographie, le projet réunit l’architecture,
le design, le cinéma, le théâtre, la littérature et la musique.
Le chef-d’œuvre du photographe August Sander, Hommes du 20e siècle, instaure
comme principe structurel le motif d’une coupe transversale à travers une société,
en tant qu’« exposition dans l’exposition », les deux perspectives conjointes permettant
l’ouverture d’un grand panorama de l’art allemand de la fin des années 1920.

Musée du Luxembourg : Pionnières

2 mars – 10 juillet 2022

Ces pionnières, nées à la fin du XIXe ou au tout début du XXe siècle, accèdent enfin aux grandes écoles d’art jusqu’alors réservées aux hommes. Au cours de ces éphémères années folles, beaucoup d’entre elles séjournent à Paris, pendant quelques semaines ou quelques années. Ces “femmes nouvelles” sont les premières à pouvoir être reconnues comme des artistes, posséder un atelier, une galerie ou une maison d’édition, diriger des ateliers dans des écoles d’art, représenter des corps nus, qu’ils soient masculins ou féminins. Ce sont les premières à avoir la possibilité de s’habiller comme elles l’entendent, de vivre leur sexualité quelle qu’elle soit, de choisir leur époux ou de ne pas se marier. Leur vie et leur corps, dont elles sont les premières à revendiquer l’entière propriété, sont les outils de leur travail, qu’elles réinventent dans tous les matériaux, sur tous les supports. L’interdisciplinarité et la performativité de leur création ont influencé des générations entières d’artistes et continuent d’influencer encore aujourd’hui.

Musée Picasso, Paris : Maya-Ruiz Picasso, fille de Pablo

19 avril – 1er janvier 2023

L’exposition « Maya Ruiz-Picasso, fille de Pablo » propose de relire une partie de la production de l’artiste sous le prisme de ce rapport filial. Un ensemble exceptionnel de portraits peints consacrés à la fillette, mais aussi une importante sélection de sculptures, d’œuvres graphiques, de photographies et de documents d’archives raconte ce volet intime de l’histoire familiale de Picasso. Il met en évidence la complicité unissant le père et sa fille, et souligne la manière dont la présence de Maya a nourri et amplifié la fascination de l’artiste pour l’enfance.

RongRong & inri 23rd November 2000

Maison Européeenne de la Photographie : Love Songs

30 mars – 21 août 2022

S’inspirant de la « Ballade » de Nan Goldin (“The Ballad of Sexual Dependency”, 1986), Love Songs est conçue comme une compilation musicale que l’on offrirait à un amant. La première partie de l’exposition – la face A – est composée de séries des années 1950 à 1990. La deuxième partie – la face B – présente des images des années 1980 à aujourd’hui.

Au cœur de l’exposition, les ensembles de Nobuyoshi Araki et Nan Goldin constituent le point de départ de cette relecture inédite. L’œuvre des deux photographes est confrontée aux séries d’autres auteurs majeurs tels que René Groebli, Emmet Gowin, Larry Clark, Sally Mann, Leigh Ledare, Hervé Guibert ou Alix Cléo Roubaud et d’artistes contemporains comme JH Engström & Margot Wallard, RongRong&inri, Lin Zhipeng (aka No 223), Hideka Tonomura ou Collier Schorr.

Cette liste (non exhaustive) suggestions est bien entendu soumise à l’évolution de la situation sanitaire générale.