Xavier Rey, directeur des Musées de Marseille m’avait accordé un interview passionnant à l’occasion de Manifesta en juillet 2020 (relire). Seule journaliste parisienne à l’avoir sollicité, ses propositions rehaussaient nettement le niveau de cette Biennale. Animé d’une vision sociale et démocratique de l’art, il a voulu mettre en place dans la cité phocéenne un programme de lutte contre les inégalités et d’ouverture, ce qui a permis aux institutions muséales de remporter en 2020 le prix « Osez le Musée ».
Il a su fédérer plusieurs institutions autour des projets communs tels que : Cinq de Sophie Calle, Man Ray et la Mode, ou Par Hasard. Il s’est engagé également pour la réhabilitation du musée d’art contemporain avec une réouverture d’ici la fin de l’année. Xavier Rey est à l’origine de la remarquable exposition actuelle Le suréalisme dans l’art américain, sous la direction d’Eric de Chassey et en co-production avec la Rmn Grand Palais, maintenue alors qu’elle rassemble un grand nombre de prêts internationaux. Une véritable gageure dans le site exceptionnel de la Vieille Charité.
Xavier Rey prendra la succession de Bernard Blistène le 1er octobre et rejoint Laurent Le Bon, président du Centre Pompidou avec comme feuille de route le pilotage des grands chantiers qui attendent l’institution parisienne. A 39 ans c’est plutôt brillant.
Ancien élève de l’École normale supérieure, diplômé d’HEC et conservateur issu de l’Institut National du Patrimoine, Xavier Rey commence sa carrière au musée d’Orsay après des travaux sur l’histoire de l’art de la fin du XVIIIe siècle et du XIXe siècle. Il en devient directeur des collections, pilotant la politique territoriale du musée. Co-commissaire de nombreuses expositions, dont « Les portraits de Cézanne » en 2017, il est nommé, la même année, directeur des Musées de Marseille qui rassemblent dix-neuf sites avec une collection de plus de 120 000 œuvres.