L’association Jeune Création après une incursion mémorable à la galerie Thaddaeus Ropac signe son retour dans la magnifique salle de La Chaufferie de la Fondation Fiminco- Romainville pour cette 71ème édition. Parmi les 1550 dossiers reçus cette année, le Jury a sélectionné 21 femmes et 25 hommes provenant de 13 pays.
Dès l’extérieur l’on remarque les chaises renversées et hors d’usage d’Ismail Alaoui Fdili que l’on retrouve à plusieurs endroits du parcours. La fête est finie et un nouvel âge arrive mais à quel horizon ? C’est une entrée en matière un peu nostalgique à l’instar de ce que nous avons vécu ces derniers mois. La photographie d’un chien sautant dans l’herbe de Nano Orte dans sa connotation prête- à l’emploi « happy to see you again » surfe aussi sur cette vague.
Antoine Liebaert aime mêler les symboles avec la borne d’arcade et son jeu vidéo imaginé pendant le premier confinement entre égyptologie, rites orientalistes et codes franc maçonniques. Les performances culinaires de Luc Avargues sont le prétexte de célébrations collectives, de grands buffets qui visent à détrôner le statut de l’œuvre d’art.
Charles Cadic en recréant le bruit des vagues dans des enceintes hiératiques qui recomposent la force des éléments, un décor qui joue de notre perception autour du régime d’apparition des images.
Laure Tiberghien qui m’a accordé un interview confiné a fait partie de la magistrale exposition du CPIF Ile de France La photographie à l’heure de l’abstraction. Je l’avais rencontré aux Beaux-Arts, séduite par ses expérimentations autour de la couleur. Lauréate du Prix Découverte Louis Roederer, elle a été exposée aux Rencontres d’Arles en 2019.
Alexis Gallissaires revisite les grandes épopées mythologiques dans des dessins d’une grande acuité comme avec ce bidonville de la cité de Perpignan ou ces visages de gitans.
Margaux Lelièvre dans son installation de rebus du quotidien reconstitue un environnement d’une réelle suggestion poétique avec des moyens pauvres. Mara Fortunatovic y répond avec ses grands câbles blancs suspendus.
Mathilde Supe s’attache à travers le langage aux injonctions faites aux femmes dans des histoires très normées.
C’est véritablement au 1er étage que la narration s’enclenche et j’y retrouve avec bonheur les natures mortes de Louise Vendel ou les tableaux rébus de Félise de Conflans. Au-delà des instruments à eau de François Dufeil, se détache la proposition du duo Claire et Morgan Sollicitud. Sorte de parodie du monde de l’art et ses principaux acteurs : Si tu veux continuer à exposer dans un garage c’est ton problème. C’est cruel et assez juste face à la précarité et rivalité qui existent.
Sur la coursive qui offre un point de vue plongeant assez spectaculaire, Julia Gault dessine un maillage au sol à partir de billes d’argiles qui font écho aux chantiers de Romainville, tandis que Valentin Abad dresse un ring entre deux figures de pierre « Vous pouvez me piétiner ».
L’aventure du festival se prolonge par des temps forts et également à Marseille, Perpignan..
Dans le cadre du 71e festival Jeune Création, également à découvrir l’exposition collective NATURA ARTIS MAGISTRA #2 à la galerie Jeune Création jusqu’au 10 juillet 2021.
Programmation :
NOCTURNE PROJECTION CINÉMA
VEN. 04.06 18h – 21h00
Projection cinéma : Incarnation & transformation.
Pour participer aux différents évènements, merci de vous inscrire via le lien Eventbrite correspondant. Le point de rendez-vous est à l’accueil de la Chaufferie, merci d’arriver quelques minutes avant le début de l’événement.
Plus d’informations sur l’événement Facebook du festival en cliquant ici
Infos pratiques :
71ème festival Jeune Création
jusqu’au 13 juin
Fondation Fiminco, Romainville