Véronique Collard Bovy et Jérôme Pantalacci ©Fræme
Véronique Collard Bovy, directrice de Fræme et Jérôme Pantalacci, directeur d’Art-o-rama envisagent avec optimisme une édition Art-o-rama 2021, hybride (format physique et matériel) avec un fort soutien aux exposant.e.s par le biais de 5 prix d’acquisition d’œuvres dont ils nous détaillent les engagements et modalités alors que l’appel à candidatures est officiellement lancé. La prochaine édition aura lieu du 24 au 27 août 2021, à la Friche la Belle de Mai. Véronique Collard Bovy et Jérôme Pantalacci insistent sur le maillage très fort des structures du territoire à travers notamment le réseau Plein Sud qui offre une visibilité à l’international, à l’heure du bilan de Manifesta.
Avec quel état d’esprit abordez-vous Art-o-rama 2021 ?
Véronique Collard Bovy et Jérôme Pantalacci : Nous sommes optimistes. Nous devrons, bien évidemment, surveiller l’évolution de la pandémie. Mais nous pouvons raisonnablement penser que la situation se sera améliorée fin août 2021.
Nous anticipons tout de même le maintien de certaines restrictions, comme une jauge limitée, le port du masque, des difficultés de circulation entre les pays, …. C’est en partie ce qui nous a amenée à encourager les projets communs portés par une galerie française et une galerie étrangère. La crise a pointé le besoin vital d’échanges et de collaborations. C’est une façon de montrer la solidarité des galeries françaises envers leurs confrères, et, au-delà, la nôtre, envers un pan entier de la filière professionnelle.
En quoi le format hybride que vous préconisez, est-il l’une des leçons de cette crise ?
VCB et JP : Les confinements qui ont été mis en place dans de nombreux pays ont été un accélérateur des activités en ligne. Et bien évidemment, le secteur culturel et le milieu de l’art contemporain ont du s’y adapter.
Notre proposition en ligne s’est concentrée sur des œuvres immatérielles, accessibles et appréhendables sur support numérique car leur matière est textuelle ou sonore. Cette proposition prenait tout son sens en ligne.
Bien entendu ce type d’œuvre est une niche dans l’activité commerciale. Pourtant de nombreux artistes ont des productions qui se détachent du support. L’intérêt pour ces pratiques et l’accueil qui a été fait à cette première édition en 2020 nous a incité à faire du « Salon immatériel » une véritable section d’Art-o-rama sur la toile. Cette section aura aussi des manifestations dans l’espace physique, tout comme les œuvres physiques donneront aussi du contenu en ligne.
Innovation autour de la documentation du salon physique, pourquoi-comment ?
Les visiteur.se.s de salons, amateur.rice.s d’art, collectionneur.se.s et professionnel.le.s ont dorénavant pris le réflexe d’aller voir les contenus en ligne. Ces habitudes vont perdurer car elles permettent de préparer ou de compléter la visite réelle.
Nous avons toujours mis en ligne de nombreux et divers contenus sur les projets que chaque galerie présente sur Art-o-rama. Aussi, il ne s’agit pas ici d’une complète refonte du site, ou la mise en place d’une véritable viewing room. C’est plutôt une évolution du site que nous proposons qui donnera plus d’informations et une meilleure visibilité des œuvres présentes sur le salon. Notre interface retravaillée propose une meilleure interaction et encourage une plus grande communication entre les visiteur.se.s et les galeries.
Le soutien aux exposants par la création de 4 prix supplémentaires (en plus du prix Roger Pailhas) : enjeux et présentation
Nous sommes extrêmement reconnaissant.e.s envers ces collections, qu’elles soient privées ou d’entreprises, de nous faire confiance en formalisant un engagement à l’acquisition d’œuvres exposées durant Art-o-rama. C’est un signal fort et l’affirmation d’un engagement de chacune de ces collections dans le soutien à la création et aux artistes. Chaque prix développe un axe spécifique. La Collezione Taurisano s’attache à encourager des pratiques émergentes et engagées politiquement. Le prix PÉBÉO, logiquement en tant que grand fabriquant de peinture, se concentre sur l’acquisition d’œuvres picturales. Le Prix MÉDÉOS est dirigé vers des œuvres qui abordent les questions d’Histoire, de mémoire et de transmission. Le Prix Doche de Laquintane, s’articule autour des notions de poésie, d’inscription dans son époque et de présence au monde.
Y a t-il eu un « effet Manifesta » en termes de mobilisation des structures et de retombées ?
Il y a certainement eu un effet Manifesta, mais bien entendu, avec la crise que nous traversons depuis mars, bien moindre que ce que nous espérions. L’un des axes forts, et auquel nous avons été heureux de participer, aura été les Parallèles du Sud, qui a montré le dynamisme et la qualité des structures à Marseille et dans la région Sud. Nous nous attachons depuis quelques années à diffuser la programmation de nombreux lieux d’art contemporain d’un grand sud-est, allant de Sérignan à Monaco. Ces musées, institutions, centres d’art, fondations privées, situées à un maximum de 2h30 de voiture de Marseille, font de notre territoire le plus dynamique en France après Paris. Ce tissu se formalise maintenant avec une communication annuelle sous l’emblème du Réseau Plein Sud dont nous sommes membres et qui affirme la qualité de notre territoire sur un plan international.
Art-o-Rama en pratique :
-Dossier de candidature : à retourner avant le 15 mars 2021
Formulaires | ART-O-RAMA (art-o-rama.fr)
-Les Membres du comité de sélection
Emma Astner, galeriste, Koppe Astner, Glasgow
Nerina Ciaccia, galeriste, galerie Ciaccia Levi, Paris
Axel Dibie, galeriste, Crèvecœur, Paris / Marseille
Benoit Doche de Laquintane, collectionneur, Bordeaux
Luigi Fassi, directeur du MAN, Nuoro
Sébastien Peyret, collectionneur, Marseille
Isabella Ritter, galeriste, LambdaLambdaLambda, Pristina
-Les dates de la prochaine édition
Art-o-rama 2021
salon : du 27 au 29 août 2021
exposition jusqu’au 12 septembre 2021
Lieu : Friche la Belle de Mai
Marseille, France