Louis de Bayser, Fine Art Paris On Line du 24 au 29 novembre

Président de Fine Arts Paris et du Salon du dessin nous avions rencontré Louis de Bayser en 2019 au Carrousel du Louvre à l’occasion de la 3ème édition de Fine Arts Paris. Le salon du dessin 2020 n’a pu se tenir et la crise persistant, les scénarios éventuels autour de la 4ème édition Fine Arts Paris ont abouti à une plateforme Fine Arts Paris On Line, dont Louis de Bayser nous dévoile les contours. La galerie De Bayser leader français d’expertise en dessins anciens a gardé des pièces d’exception qu’il nous décrit. Le vetting est l’un des critères majeurs de cette offre qui rassemble plus de 500 œuvres du 24 au 29 novembre 2020. Chacune des 55 galeries dont 18 internationales a proposé une dizaine d’oeuvres. Comme dans une édition présentielle, un vernissage se fera à partir du 24 novembre à 14h.

Fine Arts Paris 2020 ne pouvant ouvrir au Dôme des Invalides, vous lancez la plateforme Fine Arts Paris On Line, quels sont les arguments en faveur du digital qui l’ont emporté dans un secteur où la rencontre avec l’oeuvre reste décisive ?

Il est certain que dans notre domaine la rencontre avec à une œuvre est primordiale mais nous nous trouvons depuis quelques mois face à une situation où les marchands ont besoin de maintenir le contact avec leurs collectionneurs pour garder leur activité. C’est pourquoi il nous a semblé opportun de mettre en place une plateforme offrant une visibilité à ce salon en cette année 2020 si particulière. Cela ne remplace pas complètement une édition physique mais une édition en ligne permet quand même pour un marchand de montrer des œuvres d’exception qu’il a gardées pour cette occasion et qui ne trouvent pas le même public dans une galerie.

Paul Gauguin (1848-1903) Teuraheimata a Poturu, 1891
Huile sur toile 49,4 x 38,4 cm
Certificat d’authenticité de Wildenstein (28 octobre 2015) du Wildenstein Institute (24 février 2016)
Confirmation du Wildenstein Plattner Institute (19 juillet 2018)
Jill Newhouse gallery NY

Quelle a été la réaction des galeries ?

Nous avons eu un retour très favorable des galeries, sur les 55 exposants, 54 ont décidé d’y participer et de nombreuses galeries étrangères dont certaines avaient du annuler leur participation ne pouvant plus voyager.

Sur quels critères avez-vous organisé l’architecture et la navigation en ligne en terme de vetting notamment ?

Les œuvres sont toutes envoyées aux membres de la commission de vetting comme sur un salon physique où le vetting passe la veille du vernissage pour valider les œuvres.

En terme d’architecture nous avons souhaité privilégier les œuvres avant tout. Elles défilent de manière aléatoire et le visiteur du site en sélectionne certaines en priorité dans ses favoris et ensuite a accès à une fiche descriptive détaillée sur laquelle apparaissent les coordonnées du marchand. Dans un 2ème temps il est possible d’affiner ses recherches par noms d’artistes, par types d’objets, par spécialités, par époques. Chaque marchand a envoyé une dizaine d’oeuvres, ce qui donne un total de plus de 500 œuvres accessibles sur la plateforme.

Elisabeth VIGEE-LEBRUN (1755 – 1842)
Junon
Pierre noire et pastel sur papier anciennement bleu
DE BAYSER galerie

Y aura t-il une preview ?

Nous gardons en effet le rythme d’un salon traditionnel et il y aura une preview en ligne mardi prochain le 24 à 14h pour ceux qui ont reçu l’invitation et modalités d’accès.

Germaine Richier (1902-1959)
La Regodias (Renée Regodias), 1938
Épreuve en bronze, sans numérotation
Fonte à la cire perdue M. Pastori, entre 1939 et 1947
Galerie Malaquais

Parmi les oeuvres d’exception que la galerie de Bayser propose, pouvez-vous nous en présenter quelques unes ?

Nous avons souhaité comme pour le Salon du dessin, créer un salon d’amateur qui mélange à la fois les sculptures, en bronze ou terre cuite, les dessins et les tableaux. Dans les 10 œuvres pour la plateforme nous avons sélectionné une majorité de dessins allant du XVIIème siècle à aujourd’hui comme une belle feuille d’étude recto verso de l’artiste italien Volterrano pour une fresque qui est à Florence. Nous avons aussi un pastel inédit de Elisabeth Vigée-Lebrun, un dessin de Gericault, de Delacroix et un bel autoportrait de l’artiste Edmond Marie Petitjean (fin XIXème), un grand dessin noir à la manière de Seurat très contrasté avec une lumière qui ressort par les parties laissées en réserve par l’artiste. Nous avons aussi quelques beaux tableaux dont une vue de Naples par Prosper Marilhat et en sculpture une esquisse d’Aimé Millet pour le monument en hommage à Chateaubriand qu’il a réalisé pour la ville de Saint-Malo. Cette première pensée en terre cuite est comme l’esprit du dessin en sculpture.

Josef Hoffmann (1870 – 1956)
Lustre modèle M 997
Prototype fait par le Palais Stoclet, 45 pièces ont été réalisées après le prototype.
1908, Verre et laiton
Yves Macaux galerie Bruxelles

Quel retour sur investissement et objectifs vous êtes-vous fixés ?

La plateforme aura rempli sa mission à partir du moment où marchands et collectionneurs auront trouvé un nouveau terrain de rencontre que les ventes soient fructueuses ou non, c’est difficile de le prévoir pour une première édition en ligne.

En ce qui concerne le Salon du dessin, quelles sont vos projections à ce jour ?

Nous cherchons à décaler le salon un peu plus tard dans le semestre même si les calendriers des événements à Paris sont toujours compliqués et les lieux surchargés avec toutes ces annulations et reports. Mais nous voulons à tout prix maintenir l’édition 2021 et dans les meilleurs conditions possibles car même s’il est difficile de se projeter il faut continuer à préparer ces événements dont nous avons besoin pour que notre marché continue à être dynamique.

Quelles réflexions vous animent en cette période de grande incertitude et fragilité de l’écosystème des galeries et marchands parisiens ?

Il est notable que le marché fonctionne un peu à deux vitesses avec d’une part, le marché des ventes publiques qui marche plutôt bien par rapport à ce que l’on pouvait imaginer et le marché des galeries qui est beaucoup plus impacté et ralenti par cette crise. J’en déduis donc que le marché des ventes publiques était plus prêt et présent sur internet, ce qui lui permet un rebond et une activité plus forte aujourd’hui. C’est pourquoi j’ai défendu l’idée de cette édition en ligne pour que nous puissions aussi relever ce défi du numérique. Cela ne remplacera pas les salons physiques, le but restant de montrer les objets mais cela peut être un vrai soutien et relais.

En écoute : Podcast FOMO 🎧

FINE ARTS PARIS ONLINE est libre d’accès à partir du mercredi 25 novembre 10h et jusqu’au dimanche 29 novembre 19h

Vernissage professionnel le 24 à 14h

finearts-paris.com/