Covid-19 : les conséquences sur le marché, pourquoi il faut soutenir les galeries !

La liste du nombre d’évènements annulés ou reportés continue à s’allonger et si certaines foires ont construit une version virtuelle comme Art Basel Hong Kong avec des « OnLine Viewing Rooms » pour VIP et autres happy fews, qu’en est-il des autres acteurs du marché ?

Déjà fragilisées par les offensives de méga structures, les foires ou galeries de taille moyenne vont-elles pouvoir s’en sortir ? La stratégie virtuelle est-elle l’unique planche de salut en ces temps si troublés ? Ces acteurs de proximité essentiels pour le dynamisme de la place parisienne ont plus que jamais besoin de notre soutien !

Petit tour de vernissages dans le Marais, avant une longue période semi-sommeil chez celles qui n’avaient pas encore baissé le rideau samedi.

TEMPLON, deux sites

Billie Zangewa

La citoyenne du monde, comme elle se nomme, pour sa première exposition nous livre une orientation nouvelle de son travail à base de textile (chutes de soi qu’elle ré-agence et rebrode) « Soldier of Love » encore plus politique à partir des préjugés raciaux et stéréotypes du genre.

Norbert Bisky

Hédonisme et chaos contemporain pour ce nostalgique de la RDA né à Liepzig et s’inscrivant dans cette grande école de la peinture. De l’Allemagne des années 20 de la République de Weimar aux noctambules des quartiers obscurs de Berlin des années 1990, sa vision débridée et joyeuse, porno gay aux marges de la culture urbaine, souterraine et permissive se veut nostalgique d’un monde et d’un désir sans frontières.

SATOR :

Le brunch à Romainville dimanche est annulé mais le nouvel opus dédié à Nazanin Pouyandeh « J’ai été chassée du paradis » sort de l’imagerie persane pour aller explorer le désir et ses marges. Des femmes amazones qui ne reculent devant rien sur fond de multiples grands récits livresques anciens et contemporains. Une hybridation chère à l’artiste.

Mireille Blanc Sitcom, 2018

Anne-Sarah BENICHOU collective

« On n’y voit rien » Quand vous regardez un tableau ou une photo, vous avez  certainement une vue d’ensemble mais qu’est-ce qu’on voit quand on voit l’ensemble ? J’aimerais le savoir. On perçoit l’ensemble, mais  quand on commence à regarder, l’œil va s’attacher à certains éléments.  Il va non pas découper physiquement,  mais  isoler,         mettre en relief, avec une  zone de flou autour, des éléments  qui sont des détails.       Mais ce ne  sont plus  les mêmes que les premiers.  Ce sont à présent les détails,       produits par chaque regardeur ou regardant de tableaux.   Daniel Arasse, Le Détail, Pour une histoire rapprochée de la peinture.

A travers les 4 artistes rassemblés : Mireille Blanc, Julien Discrit, Seton Smith et Eve Nielsen il est question d’aborder le réel autrement, par le détail, le flou. Décentrer le regard.

Gb AGENCY, Hassan Sharif

L’artiste émirati (né en 1951 en Iran mort en 2016 à Dubaï) pionnier de l’art contemporain au Moyen Orient, aime manier l’absurde entre Fluxus et Duchamp. Il dénonce et déjoue les dérives consuméristes de la société et sonne le temps de la rébellion dans des installations parodiques comme avec « Press Conference » où plus de 700 journaux sont pliés et laissés stockés sur le sol comme des détritus ou la série « Books and Boxes » ces objets qui cachent et révèlent en même temps.

Léonard Bourgois-Beaulieu

LAURE ROYNETTE, Léonard Bourgois-Beaulieu

« Je me suis toujours posé des questions sur ce qui fait que l’on semble femme ou homme ». LBB

Photographe qui regarde beaucoup du côté de la peinture, Léonard Bourgois Beaulieu transforme le polaroid, le gratte, le maltraite pour donner libre cours à une vision déconstruite du modèle. Sa nouvelle série de portraits à partir des aléas du hasard et des expérimentations chimiques sur des Polaroïds lui permettent de poursuivre son exploration des personnes qui ont choisi de ne pas s’enfermer dans une représentation binaire et objectivée.

Charles Le Hyaric

GALERIE PAPILLON

Charles Le Hyaric, collecteur des calanques et du hasard, il nous livre une nouvelle brassée d’objets et d’odeurs, propices à l’imaginaire du sud, le bleu de ses paysages, les fragments de ses végétaux, les métamorphoses de ses animaux marins. Au gré de ses hybridations le cuivre et le plâtre, l’huile, l’eau de javel, la peinture se conjuguent pour donner naissance à de nouvelles émulsions. Une alchimie dont lui seul a le secret.

POGGI

« La peur au ventre » avec Luc Bellier. Marchand et collectionneur obsédé par le thème de la mort, Luc Billier a invité Jérôme Poggi en 2004 à collaborer sur une publication autour de cette thématique. Cette exposition écrite à deux évoque ces allers et retours passé et présent entre des artistes tels que Rembrandt, James Ensor, Robert Crumb, Otto Dix et Pope L, Andreas Serrano, Sophie Ristelhueber, Marion Verboom.. Un mélange des genres et des époques très porteur actuellement, comme on l’a noté à la Tetaf où de nombreuses galeries d’art contemporain ont joué ce jeu.

Rappel évènements reportés :

Drawing Now 29 mai-1er juin

Art Paris 28-31 mai

Expos Grand Palais : Pompéi et Noir & Blanc, une esthétique de la photographie sont reportées.