Capucine Vever, la Relève 2019 14 : 43 Film 4K musique : Valentin Ferré
Nous avions rencontré lors de OVNi Camera Camera 2018 Aurélie Faure commissaire pour la galerie Eric Mouchet de l’exposition collective Scalar Waves autour de Pierre Gaignard, Gwendoline Perrigueux, Capucine Vever, Vincent Voillat, et Louis-Cyprien Rials.
Cette année la galerie a reçu le grand Prix Vidéo pour Capucine Vever avec la Relève 2019, réalisé à Ouessant dans le cadre de la résidence Finis Terrae. Complainte du veilleur solitaire, fantomatique gardien du sémaphore du Créac’h, aujourd’hui désarmé. Prenant !
Elle a répondu à nos questions avec Léo Marin, commissaire et directeur de la galerie Eric Mouchet.
1. Comment accueillez-vous ce Prix ?
Léo Marin : Avec beaucoup de gratitude !
Capucine Vever : Je suis vraiment très honorée et émue d’avoir reçu ce prix qui est un réel soutien pour la continuité de mes recherches plastiques. Avec la vidéo La Relève j’ai expérimenté une forme nouvelle de narration pour moi et je suis ravie que cette prise de risque ait été saluée.
2. Votre proposition artistique en écho au choix de la chambre investie
CV. J’avais besoin d’une chambre neutre, épurée, (meubles blanc) car mes films proposent souvent des environnements contemplatifs où dialoguent images et musique (créée par Valentin Ferré). Cet état proche de la méditation permet de laisser place à une narration spécifique qui invite à une projection mentale. J’ai fait en sorte de créer un espace de réflexion entre ces deux films, comme deux îles.
3. Comment jugez-vous ce festival et la place de la création à Nice ?
LM : Camera Camera est en train de devenir de plus en plus pointu dans sa sélection. Le commissariat d’Haily Grenet fait preuve de beaucoup de sensibilité dans sa programmation et il est manifeste maintenant que le festival plus le salon sont maintenant des incontournables de l’événementiel Art Video en France.
CV: Le format de Camera Camera est audacieux et je trouve très important que des formes alternatives de diffusion de l’art persistent, surtout dans le contexte difficile que la culture connaît aujourd’hui. Je suis admirative de l’énergie qui est déployée par Odile Redolfi, Haily Grenet et toute l’équipe du festival.
4. Place de la vidéo dans votre travail et la ligne de la galerie
LM : Nous ne réfrenons jamais les artistes vis a vis du médium qu’ils veulent utiliser. Plusieurs artistes de la galerie sont protéiformes dans leur pratique et souvent la video intervient dans leur travail. C’est à moi alors de trouver la meilleure manière de diffuser ce travail et Camera Camera en est une très belle opportunité.
CV : La vidéo tient une place importante dans ma pratique artistique sans en être l’unique médium. Pour chaque nouvelle œuvre, j’apporte une grande attention au choix du médium qui dialogue avec l’histoire qu’elle raconte. Et je reviens fréquemment sur le médium vidéo car il me permet de proposer des dispositifs immersifs.
5. Votre prochain projet
CV: Je suis en train de finaliser la production d’une résidence que je viens de terminer sur le territoire d’Evry-Courcouronnes, des cartographies fictives sur céramique. Je prépare ma prochaine résidence d’un mois en Normandie où il sera question de déclin de l’industrie textile puis un projet de film à Dakar au printemps.
Née en 1986 à Paris, Capucine Vever produit depuis 2009 des récits prenant forme au travers d’actions, de vidéos, d’installations, de créations sonores et de projets éditoriaux. La notion de territoire est inhérente au développement de sa démarche artistique et induit pour chaque nouveau projet une direction et un sens spécifique.
Que ces territoires soient géographiques, sociaux ou culturels, sa pratique artistique tente de s’y engager dans un rapport poétique en exploitant leur potentiel narratif. Ses œuvres procèdent de frottements permanents entre réalité et fictions, cartographies et légendes, déplacement et immobilisme. Elle collabore fréquemment depuis 2012, avec l’artiste Valentin Ferré qui développe une démarche s’intéressant aux environnements sonores. Ils ont notamment créé ensemble des œuvres sonores pour le plateau de Millevaches, la rade de Lorient, l’île de Nantes etc.
C’est intéressant de noter que je Jury présidé cette année par Marc-Olivier Wahler a choisi de primer avec Jennifer Douzenel des œuvres vidéos proches de la méditation et qui demandent une grande attention.
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