Câest Ă lâoccasion de la 10 Ăšme carte blanche et 44 Ăšme campagne artistique du groupe Pernod Ricard confiĂ©e cette annĂ©e au photographe StĂ©phane LavouĂ©, que nous rencontrons Olivier Cavil, directeur de la communication du groupe depuis 2009. Ex publicitaire (TBWA), Olivier Cavil est diplĂŽmĂ© Sciences Po Paris et titulaire dâun DESS Marketing. Sa signature « crĂ©ateur de convivialitĂ© ». Preuve en images et quelques questions auxquelles il a bien voulu nous rĂ©pondre en toute sincĂ©ritĂ©.
- Avec quels sentiments prĂ©sentez-vous cette 10 Ăšme carte blanche, 44 Ăšme campagne artistique et le film qui l’accompagne dans le cadre prestigieux de Paris Photo ?
Mes sentiments sont de plusieurs intensitĂ©s. Câest tout dâabord un sentiment de fiertĂ© pour ce temps fort pour nous oĂč lâon dĂ©voile cette belle campagne qui met en avant nos collaborateurs depuis 10 ans.
Egalement un sentiment de joie pour cet anniversaire confiĂ© Ă StĂ©phane LavouĂ© qui sâinscrit dans la continuitĂ© de ces grands photographes Ă qui lâon confie nos cartes blanches et campagnes. Et enfin beaucoup dâimpatience et de curiositĂ©, le plus beau Ă©tant la rĂ©action de tous ces amateurs de photographie qui viendront les premiers dĂ©couvrir et jâespĂšre avec beaucoup de plaisir, ĂȘtre tentĂ©s de comprendre lâhistoire que nous avons cherchĂ© Ă raconter.

2. TrÚs impliqué dans chaque commande photographique, quel souvenir de shooting est-il l le plus marquant à vos yeux ?
Le souvenir le plus marquant pour moi de ces 10 ans, remonte Ă lâannĂ©e derniĂšre Ă lâoccasion de la campagne de Kourtney Roy oĂč nous avions investis un village fantĂŽme dâun far west amĂ©ricain Ă lâest de Las Vegas et tout Ă coup au milieu de nulle part lâune des plus jolies fĂȘtes auxquelles jâai pu assister, un barbecue improvisĂ© qui rĂ©unissait ce qui incarnait le mieux lâesprit de cette campagne.
Pour rĂ©sumer, cette campagne rassemble des collaborateurs du monde entier, venant de tous les horizons possibles et occupant des fonctions trĂšs variĂ©es, qui se rencontrent pour la premiĂšre fois avec comme seul lien de travailler pour le groupe. Sâest alors opĂ©rĂ©e cette sorte dâalchimie que lâon remarque Ă chaque campagne, des collaborateurs ne se connaissant pas mais partagent un sentiment de joie sincĂšre et authentique par lâintermĂ©diaire du photographe qui rĂ©ussit Ă crĂ©er une ambiance de convivialitĂ© unique. LâannĂ©e derniĂšre a Ă©tĂ© certainement la plus belle illustration de cet esprit.

3. En quoi la photographie est-elle un support et vecteur idéal au service des valeurs du groupe Pernod Ricard ?
Si lâon remonte Ă la genĂšse de notre choix pour la photographie comme mode dâexpression, la photographie faisant partie maintenant de lâun de nos axes de mĂ©cĂ©nat artistique au mĂȘme titre par exemple que la Fondation Ricard pour lâart contemporain ou le Centre Pompidou dont nous sommes mĂ©cĂšne historique, elle lâun des meilleurs vecteurs des valeurs du groupe pour une raison assez simple qui en fait aussi la complexitĂ© : tout le monde Ă prĂ©sent a un appareil photo dans les mains mais tout le monde nâest pas photographe. Ce constat nous permet premiĂšrement de remettre en avant la notion dâexcellence du savoir-faire, un photographe porte ce regard singulier Ă©tant un
artisan de la photographie, un artisan de la crĂ©ation. Tout le monde nâest pas photographe au mĂȘme titre que tout le monde nâest pas chef de cave ou distillateur.
DeuxiĂšmement, la photographie ne triche pas, ou tout du moins elle nâest pas censĂ©e le faire. Elle est censĂ©e ĂȘtre vraie, mĂȘme si lâon parle aujourdâhui souvent de retouches et autres subterfuges et que lâon peut faire dire beaucoup de choses Ă une image. La photographie est dans ce rapport au rĂ©el moins prĂ©gnant que dans dâautres expressions artistiques. Ce rapport au rĂ©el dâauthenticitĂ© et de vĂ©ritĂ© qui rejoint ce que souhaitons mettre en avant dans ce que nous vendons, qui ne se rĂ©sume pas Ă des produits alcoolisĂ©s mais Ă des moments de partage authentiques que lâon souhaite dâailleurs
trĂšs souvent immortaliser par une photographie !
Et enfin quel meilleur exercice pour venir porter les visages et incarner, donner de la chair Ă ce cĂŽtĂ© trĂšs corporate et figĂ© que peut ĂȘtre la vision que lâon a dâun groupe Ă travers son rapport annuel. Nous venons dâailleurs de remporter le Prix du rapport annuel qui est Ă©minemment liĂ© Ă la campagne photographique et qui vient sâajouter Ă la trentaine de prix remportĂ©e ces 10 derniĂšres annĂ©es autour de ces rapports.

4. Directeur de la communication, quelles compĂ©tences mettre en Ćuvre au quotidien pour
anticiper dans un monde de l’immĂ©diatetĂ© ?
Jâaimerais beaucoup avoir chaque matin une rĂ©ponse tranchĂ©e et nette sur le sujet !
Le directeur de communication est tout dâabord un expert et beaucoup de gens lâoublient, beaucoup cherchant Ă sâautoproclamer dircom et surtout quand tout va bien. Il est un expert des sujets et techniques de communication. De plus le dircom est celui qui a la capacitĂ© aujourdâhui Ă prendre du recul et ne pas succomber aux sirĂšnes de lâimmĂ©diatetĂ©. LâimmĂ©diatetĂ© câest lâinstantanĂ© et lâimpulsivitĂ©. Lâun des rĂŽles du dircom est dâavoir une vision, une vision claire et Ă long terme, de ne pas y dĂ©roger et se laisser distraire par lâimmĂ©diatetĂ© pour construire cette vision avec lâensemble des outils qui sont Ă sa portĂ©e. Il doit ĂȘtre le garant de cette vision auprĂšs de ses dĂ©codeurs Ă la fois internes (la direction gĂ©nĂ©rale) et externes. Il doit jouer ce rĂŽle de gardien du temple et de la rĂ©putation de la marque quâil dĂ©fend et sâinscrire dans la durĂ©e.
5. A quand remonte votre premier choc esthétique ?
Mon premier choc esthĂ©tique est plutĂŽt de lâordre intellectuel je dois dire et remonte Ă mes annĂ©es dâĂ©tudes en philosophie par le biais dâun livre qui ne mâa jamais vraiment quittĂ© depuis, qui peut sembler assez abscons au dĂ©part, dont le titre original en allemand est : Kritik der Urteilskraft (Critique de la facultĂ© de juger) de Kant oĂč il tente de dĂ©finir le beau, ce qui participe ou non de lâesthĂ©tique. Et je nâai jamais trouvĂ© meilleure dĂ©finition que la sienne : le beau sâimpose Ă vous et ne sâexplique pas. Le gĂ©nie ne peut ĂȘtre cantonnĂ© dans un process rationnel, le beau sâimpose et câest pourquoi lâon créé des musĂ©es pour offrir les conditions ultimes de cette expĂ©rience.
Merci et rendez-vous donc avec impatience Ă Paris Photo,

Sumiko Iwamuro, DJ. Tokyo Japon.
© Stéphane Lavoué pour/for Pernod Ricard
Nous vous y accueillerons avec beaucoup de convivialité !
En Ă©coute :đ§
Olivier Cavil, directeur de la communication du groupe Pernod Ricard
« Seriously convivial »
Paris Photo
7 au 10 novembre