Eva Jospin et Saison Cubaine, Galleria Continua (Paris, les Moulins)

Tornado & Yaque. ©Lorenzo Fiaschi

Dans l’espace monumental et singulier des Moulins dans la campagne francilienne, Galleria Continua propose : Kaléidoscopes – Cuba:Regards Contemporains et dans l’espace parisien du Marais Eva Jospin, Tromper l’œil en écho à l’exposition de l’artiste à l’Orangerie du Château de Versailles.

Cuba,

Occupant l’intégralité du Moulin de Boissy sur plus de sept-mille mètres carrés, cette exposition collective d’envergure réunit vingt-cinq artistes contemporains cubains sous le commissariat d’exposition de Laura Salas Redondo et Niurma Pérez Zerpas. Leurs œuvres prolifiques, produites entre les années 1970 et aujourd’hui, invitent à explorer la beauté, la complexité et la diversité de la culture cubaine à travers le prisme de l’art contemporain. L’exposition témoigne de l’engagement de long terme de GALLERIA CONTINUA pour la promotion et la diffusion de ces travaux dans le monde.

Explorant l’idée de la fragmentation et de la multiplicité des perspectives, le titre de l’exposition évoque l’image d’un kaléidoscope, objet singulier façonnant des formes insaisissables à partir de fragments colorés, devenant métaphore de l’expérience à venir. L’art cubain contemporain se dévoile sous ce prisme singulier, chaque artiste étant une pièce essentielle d’une mosaïque en perpétuelle métamorphose. Renforçant son caractère multiple, la structure de l’exposition est inspirée du roman Marelle de Julio Cortázar, œuvre littéraire emblématique qui défie les conventions narratives traditionnelles et invite chacun à participer à la construction de l’histoire, via de multiples chemins et possibilités de lecture.

Eva Jospin,

L’artiste qui connait une véritable éclosion (Orangerie de Versailles, Palais des Papes à Avignon, Museo Fortuny à Venise…) dévoile à l’occasion de sa nouvelle représentation par la galerie Continua des œuvres récentes et inédites, créées spécifiquement pour l’occasion. En réunissant les thématiques chères à l’artiste, une variété de techniques est explorée : de ses emblématiques forêts et sculptures en carton à ses dessins, broderies et bronzes, ainsi qu’une nouvelle série d’œuvres dévoilée pour la première fois au public.

Le titre de l’exposition fait référence au trompe-l’oeil, genre pictural figuratif existant dès l’antiquité et très prisé à la Renaissance. Le récit de son origine, relaté par Pline l’Ancien, transcrit l’histoire d’une rivalité entre deux peintres, les poussant à créer des œuvres si réalistes qu’ils parviennent pour l’un à tromper la nature et pour l’autre, à tromper son rival.  L’espace d’exposition devient alors une grande scène de théâtre, où l’artifice se révèle pas à pas. L’œil se perd, se leurre, se fascine continuellement; il est impossible pour lui d’embrasser la totalité des détails, des énigmes posées tout au long du chemin. Les œuvres de l’artiste sont figuratives, mais la représentation ne se veut jamais narrative. Eva Jospin invite le flâneur à déambuler, à contempler, à imaginer et construire son propre récit. Dans Tromper l’œil, on se promène à l’orée des bois, des forêts fossiles, mais également au cœur des jardins de la renaissance, des nymphées, et grottes antiques. Ces influences émanent certes des contes et de la mythologie, mais surtout d’une foisonnante culture artistique, qui balaye les siècles et les représentations graphiques et sculpturales.

Dans un jeu d’échelles permanent et un mélange de nature et culture se révèle également au sein de ses œuvres brodées. L’artiste convoque tour à tour la splendide salle des broderies du Palais Colonna de Rome (découverte lors de sa résidence à la Villa Médicis), mais également la peinture des Nabis et d’Édouard Vuillard où les figures et le fond se mélangent dans une profusion infinie de détails. L’entrelacs des fils colorés créé un rythme et rappelle l’abondance des traits présents dans les dessins à l’encre de l’artiste. Ceux-ci, considérés comme des œuvres à part entière, constituent également les modèles pour les broderies, ce qui dans le jargon artistique est communément appelé carton. La boucle est alors bouclée.

Tromper l’ œil est une promenade riche en matières et techniques dans laquelle Eva Jospin nous guide pas à pas, suivant les méandres poétiques de son imagination.

Infos pratiques :

Eva Jospin à l’Orangerie du Château de Versailles

Jusqu’au 29 septembre

Eva Jospin – Versailles | Château de Versailles (chateauversailles.fr)

Eva Jospin Trompe l’œil,

Jusqu’au 14 septembre

Tromper l’œil | Eva Jospin | 07/06/2024 | Paris (galleriacontinua.com)

On the Rocks, Exposition collective

Continua le Marais

87 rue du Temple, 75003 Paris

Kaléidoscopes – Cuba : Regards contemporains

Continua, Moulin de Boissy

Les Moulins 46 rue de la Ferté Gaucher, 77169 Boissy-le-Châtel

Jusqu’au 20 octobre 2024