Beaux-Arts de Paris, Contre-Espaces Crédit: Aurélia Casse
A l’occasion de la 12ème édition de PhotoSaintGermain, Aurélia Marcadier, directrice, revient sur les temps forts d’un festival devenu incontournable, dont la suite de la fascinante exposition sur les phénomènes inexpliqués au Musée d’histoire de la médecine avec la sortie du catalogue chez Delpire. Autres évènements : la 2ème édition du mentorat des Filles de la Photo, la poursuite de Room Service à l’Hôtel la Louisiane ou la collection du concours international Pride Photo présentée à l’Atelier Néerlandais. Parmi les nouveaux participants cette année : les galeries Abraham & Wolff, Zander et AB. Enfin, Aurélia Marcadier se félicite du partenariat noué avec le CNAP autour du soutien à l’émergence. Elle a répondu à mes questions.
Historienne de l’art, Aurélia Marcadier travaille six ans au sein d’une galerie-maison d’édition avant de fonder la structure TEMPLE en 2013, dédiée à la photographie émergente et à l’édition. À la tête de PhotoSaintGermain depuis 2015, elle assure la direction artistique du festival ainsi que la production d’expositions inédites dans des lieux insolites figurant au programme.
Coordinatrice du salon d’éditeurs Multiple Art Days en 2016 et 2017, elle collabore par ailleurs avec des institutions culturelles comme la Philharmonie en tant que photo editor.
Elle intervient régulièrement en qualité d’experte lors de workshops, de jurys et de lectures de portfolios au sein d’écoles d’art ou dans le cadre d’événements culturels.
Membre de l’association Les Filles de la Photo, elle est cette année marraine du programme de mentorat.
Avec quel état d’esprit envisagez-vous cette 12ème édition ?
Avec enthousiasme, chaque édition est un nouveau défi pour proposer une programmation cohérente avec des projets inédits. En offrant ainsi un parcours photographique riche et varié, le festival est devenu un événement phare du mois de novembre à Paris.
De nouveaux lieux vous rejoignent : quels sont vos critères de sélection ?
Nous faisons un appel à projet au printemps auprès des galeries. Nous privilégions les projets artistiques inédits et audacieux.
Nous essayons aussi de soutenir la dynamique de quartier en accueillant les nouveaux arrivants : Zander Paris et la galerie AB, Abraham & Wolf.
Parmi les temps forts : la photographie spirite et phénomènes inexpliqués au Musée de la médecine avec la sortie du catalogue chez Delpire : genèse du projet
Nous présentons au Musée d’histoire de la Médecine le deuxième volet de l’exposition Phénomènes inexpliqués, Les savants et les mystères de l’esprit . Il y a deux ans quand nous sommes allés voir avec Philippe Baudouin (le commissaire de l’exposition) Andréa Barbe-Hulmann (la responsable du musée) et son équipe pour leur proposer un projet sur les phénomènes paranormaux, nous ne savions pas que l’Université Paris Cité avait un fond très important sur ce sujet conservé à la bibliothèque Henri Pieron. Les chercheurs du début du XXe siècle se sont intéressés à ces phénomènes et des expériences ont été menées aux marges de la science. La photographie a été le meilleur moyen pour chercher à réfuter, prouver la fraude ou au contraire pour témoigner, enregistrer ces manifestations de l’esprit. Cette exposition s’est imposée comme une évidence au festival comme au musée et avons pu associer d’autres prêteurs comme l’IMI (Institut Métapsychique international) et d’autres collectionneurs privés.
L’exposition entend explorer avec des images rares, voire inédites d’autres phénomènes mystérieux tels que la télépathie, les ectoplasmes ou bien encore la photographie des rêves et de la pensée.
Le très beau catalogue édité chez Delpire regroupe le travail de ces deux années en rassemblant ces deux volets. Comme avec les galeries, je souhaitais associer un éditeur historique du quartier et spécialisé en livre photo. Emmanuelle Kouchner, la directrice de Delpire a tout de suite été partante et enchantée du projet.
Pour la première fois le CNAP s’associe au festival en quoi est ce le signe de votre capacité de tremplin et de soutien pour l’émergence ?
Nous avons toujours soutenu l’émergence dans le festival notamment avec les expositions que nous organisons à la galerie du Crous depuis 2017, le partenariat avec les Beaux-arts de Paris, le soutien au mentorat des Filles de la photo en autres. J’ai proposé l’année dernière à Pascal Beausse, responsable des collections photographiques, que le CNAP s’associe au Festival après avoir vu la collaboration qu’ils avaient mis en place avec les Rencontres photographiques d’Arles avec des anciens lauréats de la bourse de photographie documentaire. C’est un signe fort pour PhotoSaintGermain qu’une institution comme le CNAP, connue pour son soutien à la création, s’associe au festival pour promouvoir l’émergence. Nous espérons qu’à travers cette exposition Lire les lignes du monde, les visiteurs comme les professionnels découvrent, s’ils ne les connaissaient pas, les travaux photographiques de Coline Jourdan, Amélie Labourdette, Marie Quéau, Leslie Moquin et Maxime Riché que nous avons eu le plaisir d’accompagner sur plusieurs mois.
Quel serait votre coup de cœur 2023 ?
C’est difficile de n’en donner qu’un, je préfère vous faire une proposition de parcours : Les photogrammes de Luigi Veronesi à la galerie le Minotaure, la série diariste What’s ours de Myriam Boulos à la galerie Madé, La Louisiane, hôtel historique et mythique de Saint-Germain-des-prés qui accueille Nicole Gravier et la résidence artistique de Stephen Dock et enfin la librairie des Alpes pour les amoureux de la Montagne avec Bertrand Stofleth.
Cela vous donne l’esprit du festival !
Infos pratiques :
PhotoSaintGermain, 12ème édition
2-25 novembre 23
Parcours :
Room Service 2, Hôtel La Louisiane
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