Beatrix Bourdon BRAFA Art Fair, photo Karel Duerinckx
Après 19 ans à Tour & Taxis, la BRAFA a choisi Brussels Expo pour sa prochaine édition du 19 au 26 juin. Un formidable défi pour Beatrix Bourdon, Managing Director et son équipe, alors que galeries et amateurs attendent depuis 2 ans de retrouver l’esprit et l’atmosphère de cette foire unique en son genre. Un savant dosage d’éclectisme et d’élégance où la qualité des œuvres et la convivialité sont de mise. L’enjeu est donc de taille pour cette nouvelle implantation comme le souligne Beatrix Bourdon qui est fière de pouvoir compter sur la fidélité de nombreux exposants et l’arrivée de nouvelles galeries. Elle nous décrypte les enjeux de son poste au quotidien, la stratégie qui l’anime et les raisons de l’incroyable rayonnement de la BRAFA dans un calendrier 2022 qui s’annonce particulièrement dense et compétitif. Beatrix Bourdon a répondu à mes questions.
Initialement intéressée par le métier de journaliste, c’est sa passion pour l’art qui a été déterminante. Beatrix Bourdon commence à travailler dans des maisons de vente aux enchères avant de rejoindre en 1992 l’ASBL Foire des Antiquaires de Belgique, qui organise la BRAFA. Nommée directrice générale en 1999, la BRAFA Art Fair est aujourd’hui considérée comme l’une des plus anciennes et des plus prestigieuses foires d’art au monde. Beatrix Bourdon en gère tous les aspects de l’organisation et a guidé, au fil du temps, l’évolution de la BRAFA. C’est également grâce à sa grande connaissance du marché de l’art que la foire est aujourd’hui considérée comme un évènement international qui attire chaque année plus de 60.000 collectionneurs et amateurs d’art de toute l’Europe et au-delà.
Quel est le pitch de votre poste ?
Comme vous le savez, la BRAFA quitte Tour & Taxis pour Brussels Expo, un magnifique bâtiment qui remonte à l’Exposition Universelle de 1935 et 1958 où tout l’aspect logistique est déjà prévu pour accueillir des foires. Cela représente un vrai défi pour nous avec un nouveau plan de sol, une nouvelle circulation, etc.. Mais l’organisation de la BRAFA est un travail sur toute l’année impliquant de nombreux aspects entre le montage, le catering, les expertises, la communication et les relations presse, la publicité, les réseaux sociaux, les finances et la comptabilité, les sponsors…la liste est longue !
Au fur et à mesure que l’on approche de l’évènement l’adrénaline augmente. Une énergie très positive. Je participe également au conseil d’administration que j’essaie de réunir une fois par mois. Pour résumer, j’essaie de tout engager au mieux comme le ferait un chef d’orchestre, le principal pour moi étant que mon équipe se sente bien au bureau et épanouie.
A quel moment avez-vous décidé de faire de votre passion pour l’art, un métier ?
Cela relève du concours de circonstances et un peu par hasard ayant étudié l’histoire et la politique internationale même si j’ai commencé par travailler dans une maison de vente aux enchères. Lors d’un dîner à Gand j’ai appris que la foire cherchait un directeur et non pas une directrice, ce qui m’a semblé assez réducteur même si nous étions au début des années 90. J’ai alors décidé de me présenter sans savoir ce qui m’attendait. Cela fait 30 ans aujourd’hui et je n’ai aucun regret ! C’est une vraie passion au quotidien. Je me rends compte de la chance que j’ai de pouvoir tous les jours me rendre au travail et j’espère encore relever ce défi pendant pas mal d’années tellement c’est enthousiasmant.
Que défendez-vous à la BRAFA ?
Tout d’abord l’éclectisme entre l’archéologie, le design ou l’art contemporain. Il est important que le visiteur puisse faire de nouvelles découvertes, la BRAFA étant un voyage à travers les 5 continents et toutes les époques sur un même lieu, totalisant quelques 10 000 objets.
Nous défendons également un certain niveau de qualité sans être ostentatoire et une parfaite organisation. Le tout se fait dans une vraie convivialité car la BRAFA c’est aussi une grande famille. Des valeurs importantes à mes yeux, au même titre que la bienveillance et un certain état d’esprit.
Cette année la foire s’inscrit dans un calendrier très chargé avec d’une part Art Basel et d’autre part, la Tetaf, comment l’envisagez-vous ?
Il est certain qu’après les 2 années que l’on vient de traverser de nombreuses foires ont été reportées et face à cela, nous avons relevé cette gageure autour de 115 galeries au final alors que nous avions évalué à 100 au départ le nombre de participants. Nous en sommes très heureux. Pour les exposants qui participent à plusieurs foires c’est évidemment un challenge supplémentaire.
Quelle est la répartition des participants 2022 entre belges/français et européens ?
Sur les 115 exposants nous avons une quarantaine de galeries belges et une trentaine de galeries françaises, la majorité de nos participants étant européens. Le format de la BRAFA reste européen et non mondial. Nous ne dépendons pas du marché américain ou asiatique, ce qui est une chance aujourd’hui.
De nombreux temps forts se tiendront pendant la foire, Bruxelles étant devenue une capitale très attractive, pour quelles raisons selon vous ?
De très belles expositions auront lieu pendant la BRAFA, avec l’ouverture de nouvelles galeries et nouveaux lieux également. Une vraie dynamique s’est emparée de Bruxelles et à tous les niveaux, que ce soit artistique, gastronomique… c’est une ville qui bouge et qui n’a rien à envier à ses voisines, Paris ou Londres qui sont accessibles très rapidement via le Thalys ou l’Eurostar. Géographiquement, Bruxelles est très bien située. Nous sommes à un carrefour avec un lien fort également avec la Flandre, les Pays Bas et l’Allemagne. Autant d’atouts décisifs.
Infos pratiques :
BRAFA Art Fair
du 19 au 26 juin
Brussels Expo/ Heysel
Liste des exposants 2022 / Exhibitors | Brafa Art Fair
Tarifs
Individuel 25 €
Billetterie : lien vers
Horaires
11/19h
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