Vue de l’exposition « Le verre au-delà de la matière. Les collections du Cirva » au MAMC+. Photo Aurélien Mole
Conservateur du patrimoine et directeur du Cirva, Stanislas Colodiet ne cesse de contribuer au rayonnement de ce centre d’art unique situé à Marseille dans le quartier de la Joliette, véritable laboratoire de la création transdisciplinaire ayant accueilli des artistes majeurs venus de tous les horizons. Une « utopie créative » exposée actuellement au MAMC+ Saint-Etienne et bientôt à Genève (musée Ariana) dont il nous décrypte les ressorts. L’exposition conçue avec Joris Thomas, responsable du service Valorisation du design au MAMC+ et co-commissaire donne à voir les correspondances entre les deux instituions et les axes de recherche développés par les artistes en résidence à Marseille, soulevant le rôle décisif joué par les technicien.nes du verre à partir d’œuvres mais également d’archives. Parmi les nombreux projets qui animent Stanislas Colodiet, un nouveau programme de résidences, « Cirva émergence » conçu avec les écoles d’art de Marseille et d’Aix ainsi que les centres d’art Triangles-Astérides et le 3 bis f en partenariat avec la Fondation d’entreprise Hermès et la valorisation de la filière verre et art contemporain autour notamment de la conception de pratiques éthiques et durables du verre. Il a répondu à mes questions.
Quelle est l’origine de cette exposition au MAMC+ ?
En ce qui concerne la genèse de cette invitation on pourrait dire que c’est une rencontre à quatre personnes, impliquant trois membres du MAMC+ à commencer Aurélie Voltz en tant que directrice mais aussi Alexandre Quoi, chief curator, responsable du pôle scientifique et Joris Thomas, responsable du service Valorisation du design qui partage le commissariat avec moi.
Il a été formidable de travailler avec Joris qui a une spécialité design, ce qui était en parfaite complémentarité avec mon profil. C’est lui qui a suggéré ce projet d’exposition à Alexandre Quoi et Aurélie Voltz à son arrivée à partir des points de convergence entre les collections du Cirva et du MAMC+, une idée que je trouve très juste et subtile.
En plus de la valorisation des collections de design du musée, Joris porte le projet de la Galerie Nationale du Design qui ouvrira en 2026 et dont le MAMC+ assure la direction scientifique.

Vue de l’exposition « Le verre au-delà de la matière. Les collections du Cirva » au MAMC+. Photo Aurélien Mole
Quels sont ces points de convergence entre les deux collections ?
D’une part le Cirva et le MAMC+ sont deux institutions des années 80, une décennie faste pour la culture, une décennie d’innovation, de rêve, où il y avait de l’ambition dans le secteur culturel et une grande volonté de décloisonnement. Une approche transdisciplinaire incarnée par nos deux lieux. Le musée d’art moderne et contemporain de Saint-Etienne donne toute sa place au design et même à l’art ancien, Quant au Cirva, l’institution a collaboré aussi bien avec des artistes du champ des arts visuels que des et même plus largement avec d’autres disciplines. Ainsi par exemple, il y a dans l’exposition des pièces de Bob Wilson, le metteur en scène américain. Troisième point très important : la présence de nombreux-ses artistes en commun dans nos collections respectives. Dans la mesure où les artistes et designer-euses invité.es au Cirva ne sont pas des spécialistes du verre, ils découvrent cette matière en faisant un pas de côté par rapport à leur pratique traditionnelle, ce que l’on comprend mieux à partir de ce dialogue.
Dans ce sens nous avons été assez exigeants dans le choix des œuvres de la collection de Saint-Étienne en écho à celles du Cirva.

Vue de l’exposition « Le verre au-delà de la matière. Les collections du Cirva » au MAMC+. Photo Aurélien Mole
En ce qui concerne le dialogue entre les œuvres des deux collections : quels critères vous ont-ils guidé ?
Nous avons choisi six ou sept œuvres, avec à chaque fois des rapprochements très précis au niveau de l’histoire de l’art entre la collection du Cirva et celle du MAMC+ Saint-Etienne.
C’est notamment le cas pour Jean-Michel Othoniel qui découvre le travail du verre à l’occasion d’une résidence au Cirva au début des années 90. A ce moment-là, son matériau de prédilection était le soufre pour ses propriétés aussi bien minérales que gazeuses. Au cours d’un voyage d’observation les îles éoliennes, l’artiste échange avec une volcanologue qui lui apprend que la pierre volcanique le basalte, sous l’action de la lave peut se transformer en obsidienne, une forme de verre naturel. C’est à la suite de ce voyage qu’il contacte le Cirva avec ce questionnement d’une possible reproduction d’une éruption volcanique en laboratoire C’est pourquoi dans la collection du Cirva nous avons le résultat de ses recherches sous la forme de petits volcans en obsidienne réalisés en atelier. Dans la collection de Saint-Etienne, il y a une œuvre de la même année, 1992, un moulage du corps de l’artiste en soufre. Dès lors pour raconter comment Jean-Michel Othoniel passe du soufre au verre, le MAMC+ a le début de l’histoire dans ses collections et nous avons le résultat final.
C’est l’un des grands moments de l’exposition. En matière de design je peux également citer la collaboration de Jasper Morrison avec le Cirva au tout début des années 1990 alors qu’il est encore un très jeune designer d’une trentaine d’années et se place dans une dynamique de l’épure autour de recherche de formes relativement anodines. On présente dans l’exposition des œuvres conçues entre 1990 et 92, alors que le musée de Saint Etienne conserve du mobilier de Jasper Morisson intitulé Universal System, édité chez Capellini qui date aussi du début des années 90.
C’est d’ailleurs en 1991 que l’artiste publie un article manifeste dans la revue italienne Ottagono, autour de la non-importance de la forme avec ce mobilier et des objets en verre.
Des objets contemporains qui montrent les différents médiums qu’un artiste peut aborder au cours d’une même année.

Vue de l’exposition « Le verre au-delà de la matière. Les collections du Cirva » au MAMC+. Photo Aurélien Mole
Comment est-ce que le parcours est organisé, séquencé ?
L’idée est de découvrir le verre à travers différents points de vue, qui sont aussi bien des points de vue techniques que physico-chimiques, esthétiques ou encore philosophiques. Le parti pris thématique avec chacune des sections dédiées à l’une des facettes du verre et à son travail à travers les projets de recherche des artistes. Au sein des 9 chapitres, nous avons constitué des dossiers où dialoguent non seulement les œuvres mais également des documents d’archives qui permettent d’incarner cette recherche à travers de nombreux supports : vidéos, courriers manuscrits, photographies ou moules préparatoires. Tout un matériel qui permet aussi d’incarner la dimension recherche du Cirva.

Vue de l’exposition « Le verre au-delà de la matière. Les collections du Cirva » au MAMC+. Photo Aurélien Mole
Il y a notamment une mise en avant des technicien-ne-s du verre, alors qu’en général ce sont plutôt les artistes qui sont nommés dans les cartels, en quoi est-ce important pour vous ?
C’est un véritable parti pris que l’on revendique avec Joris Thomas. Tout d’abord parce que c’est un élément de reconnaissance pour les technicien-ne-s du verre qui travaillent au Cirva, sans qui ces projets ne pourraient advenir. En plus, c’est intéressant au regard de l’histoire de l’art et de la recherche, parce que le Cirva a accueilli de véritables artisans stars du verre, des personnes qui sont également des artistes. Des verriers qui sont extrêmement renommés à l’international et je pense notamment à Lino Tagliapietra, originaire de Murano, qui a fait carrière aux États-Unis et qui est dans les grandes collections des musées. Un parcours impressionnant. Il a travaillé par exemple avec Betty Woodman ou avec Bob Wilson. Il est important pour l’histoire de l’art de conserver cette mémoire, ce qui n’avait pas été fait. Cela a été un vrai travail de recherche pour retrouver certains noms des technicien-ne-s verriers.
Un sujet qui peut aussi intéresser un public de connaisseurs professionnels et je pense que cette exposition va faire événement dans le milieu du verre en France et à l’international.

Vue de l’exposition « Le verre au-delà de la matière. Les collections du Cirva » au MAMC+. Photo Aurélien Mole
Par rapport à l’itinérance internationale qui commence à Genève, comment est-ce que vous avez pensé cette itinérance ?
Le projet d’itinérance est venu à la suite d’une rencontre avec Claire FiitzGerald, la nouvelle conservatrice en chef du Musée Ariana, qui arrive de Londres et avait entendu parler du Cirva. Le musée Ariana est un musée dédié au verre et à la céramique, mais avec un pourcentage plus important en faveur de la céramique dans les collections. Leur envie était donc de valoriser la partie verre. Lorsque Claire a pris contact avec nous, l’exposition de Saint-Etienne était déjà en cours de préparation et nous lui avons proposé de s’associer à l’aventure. Le projet a été ensuite validé par le nouveau directeur du musée Bertrand Mazeirat. La proposition suisse va être très différente, pilotée par un duo de scénographes recrutés par le musée, et constitué du designer Adrien Rovero et l’artiste, commissaire, critique d’art, scénographe, Alexandra Midal. Un duo dont on attend beaucoup.
Le vernissage à Genève est prévu le 23 avril 2026.
Est-ce qu’il y aura éventuellement un autre lieu d’itinérance ?
C’est en cours de discussion. Rien n’est encore officiel.
Venons-en à ce qui fait l’ADN du Cirva et la sélection des artistes en résidence Comment est-ce que vous procédez ?
En majorité, ce sont des invitations. Des invitations qui s’inscrivent dans le cadre de la direction artistique que je porte au Cirva qui a toujours fonctionné ainsi et depuis sa création. Ces invitations sont attentives aussi bien à la scène française qu’internationale, aussi bien à des artistes renommés qu’à des artistes émergents et aussi bien aux arts visuels qu’au design. En complément de ces invitations, dans le cadre de notre partenariat avec la Villa Noailles nous invitons le lauréat.e du Grand Prix du Jury de la Design Parade. C’était le cas de Sacha Parent et Valentina Tiraboschi. A présent le nouveau lauréat avec qui l’on vient de débuter est Simon Dupety.
Quelle est la durée de ces résidences ?
Nous avons mieux défini les contours de la résidence. En ce qui concerne les lauréats de la Villa Noailles, la durée est de six semaines réparties sur un an avec un nouveau lauréat chaque année. Pour les autres résidences, leur durée est de dix semaines réparties sur deux ans. Ces résidences font partie de ADN du Cirva ; des résidences sur le temps long et des séjours multiples, ce que j’appelle des résidences durables, c’est-à-dire qu’il n’y a pas une injonction à la production dans un temps donné qui serait court.
On débute, sans savoir où l’on va et on laisse passer de l’air entre chaque séjour pour permettre aux idées de décanter et laisser advenir de l’imprévisible à travers des discussions et des initiatives complémentaires. C’est ce qui permet au projet de prendre des dimensions souvent inattendues. Un petit peu comme une jachère où on laisse le temps au projet de grandir.

Mathilde Rosier – Yeux graines, 2022–2023. Production / réalisation Cirva, Marseille. Photo : Alexandre Mouillet / Cirva. © Adagp, Paris, 2025
Je voudrais citer dans ce sens un projet récent que j’aime beaucoup, celui de Mathilde Rosier. Elle a fait des yeux en forme de graines en verre. C’est le modèle qu’on a retenu pour la couverture du catalogue et pour l’affiche de l’exposition de Saint-Etienne. Ces yeux graines existent sous la forme de grandes sculptures à taille humaine visibles dans le parcours d’exposition de Saint-Etienne. Mathilde Rosier les a appelés des blés totems, parce qu’ils forment des épis, des épis géants qui font plus de deux mètres, qui nous toisent de toute leur hauteur. Au cours de la résidence de Mathilde Rosier, Il y a eu une rencontre dans un premier temps assez informelle avec Marie-Charlotte Calafat, qui est la conservatrice en chef du MUCEM, en charge du pôle scientifique, autour d’un intérêt commun pour le folklore en milieu rural.
Marie-Charlotte Calafat a eu un coup de cœur pour ce projet et a suggéré que l’on installe les yeux graines sur la façade du Centre de conservation et de ressources du Mucem. Cette installation une fois validée par Pierre-Olivier Costa, président du Mucem. Intitulée « Champ de visions » en référence aux rites agraires et aux saisons est une présence du Cirva dans l’espace public marseillais à travers cette commande sur la façade d’un très beau bâtiment. Un projet rendu possible par cette résidence sur le long terme et cette nécessaire maturation des idées entre toutes les parties prenantes : le président du Mucem, l’architecte Corinne Vezzoni et l’artiste.

Vue de l’exposition « Le verre au-delà de la matière. Les collections du Cirva » au MAMC+. Photo Aurélien Mole
En ce qui concerne la scène artistique marseillaise, avez-vous des envies de collaborations avec certains lieux ?
Tout à fait et je prendrais comme exemple la résidence de l’artiste non-binaire coréen HaYoung que j’ai rencontré.e alors qu’iel était en résidence à Artagon, Marseille. Son projet assez fascinant fait intervenir, là encore, beaucoup de corps de métier, ce qui est caractéristique du Cirva. HaYoung est fasciné.e par la nature du verre qui est à la fois liquide et solide, ce qu’iel a cherché à exprimer dans des formes très complexes qui mélangent l’intérieur et l’extérieur. Mais l’artiste articule aussi cette recherche avec des lectures sur la question de la quatrième dimension, de la physique quantique et de la pratique de la magie, faisant intervenir un magicien qui a essayé de prouver l’existence de la quatrième dimension. Le projet qui débutait au Cirva pour la partie verre, va se poursuivre avec la réalisation d’un film qui va bénéficier du soutien de la Fondation des Artistes. Par ailleurs, iel a un projet d’exposition avec la galerie marseillaise Sissi Club.
Un projet au cœur de nombreuses synergies possibles.
J’aimerais aussi citer une artiste que l’on invite l’année prochaine, qui est très jeune, qui est Marguerite Maréchal, qui est diplômée de l’École supérieure d’art d’Aix-en-Provence, installée à Marseille, et dont j’ai découvert le travail dans le cadre de l’exposition La relève (Château de Servières).

Vue de l’exposition « Le verre au-delà de la matière. Les collections du Cirva » au MAMC+. Photo Aurélien Mole
En 2026 vous préparez un nouveau programme de résidence : pouvez-vous nous en dévoiler les contours ?
Ce nouveau programme intitulé « Cirva émergence » prendra naissance en 2026.
Le Cirva s’associe à cette occasion aux écoles de la région : l’École des Beaux-arts de Marseille et l’École d’Aix-en-Provence, et à deux centres d’art : Triangle-Astérides et le 3 bis f.
Dans le cadre de ce programme, nous avons créé un nouveau poste pour une jeune technicienne verrière qui va travailler sur des micro-résidences d’une semaine avec des étudiant.es de niveau master ou post-diplôme des deux écoles ou encore des artistes. La sélection des étudiant.es se fera par les enseignant.es. Les artistes du territoire seront retenu.es suite à un appel à candidatures des deux centres d’art. Par exemple, si vous êtes lauréat .e de l’appel à candidature associé à Triangle-Astérides, vous aller bénéficier d’un accompagnement curatorial et d’un atelier lors de cette résidence d’une semaine au Cirva.
Quel budget sera-t-il alloué à cette résidence ?
Le programme Cirva émergence est financé par la Fondation d’entreprises Hermès, qui nous mécène de façon très généreuse. Nous recevons aussi une subvention de l’État, de la ville de Marseille, de la région et de la DRAC. Dans le cadre d’une résidence, nous prenons en charge les frais liés au transport, à l’hébergement et au matériel nécessaire au travail du verre. Une bourse de recherche est également associée à la résidence.

Vue de l’exposition « Le verre au-delà de la matière. Les collections du Cirva » au MAMC+. Photo Aurélien Mole
Comment a été possible le mécénat avec la Fondation d’entreprise Hermès ?
C’est une assez longue histoire avec un moment fondateur autour de l’Académie des savoir-faire dédiée au verre en 2021. Dans ce cadre nous avons accueilli le workshop de l’Académie. Une expérience formidable qui nous a permis de mieux nous connaître. La Fondation a adhéré au projet du Cirva et a continué à accueillir un.e apprenti.e pendant quatre ans. A présent, la Fondation nous soutient sur ce nouveau programme Cirva émergence.
Combien de personnes travaillent au Cirva ?
Dans l’équipe, nous sommes une dizaine dont la moitié qui travaille dans l’atelier.
Quelles évolutions avez-vous remarquées depuis votre arrivée par rapport à vos ambitions de départ ?
Beaucoup de réalisations ont été menées avec des réflexions encore en cours autour notamment de l’ambition de structurer la gestion de la collection du Cirva, l’un des axes de mon projet. L’exposition de Saint-Etienne est un premier aboutissement dans la mesure où cette mise en valeur de la collection s’accompagne d’un catalogue très fourni, grâce au travail mené avec Joris. Nous avons créé un poste pour gérer la collection et structurer les archives du Cirva.
Un autre élément qui est apparu ces dernières années, révélé par l’exposition de Saint-Etienne se joue autour du rôle de tête de pont du Cirva pour toute la filière verre et art contemporain. Aujourd’hui mon souhait est de travailler le plus possible en synergie avec la filière verrière pour créer des passerelles avec l’art contemporain. Pour vous donner quelques exemples, nous avons signé une convention avec le CERFAV, Centre Européen de Recherche et Formations aux arts verriers en Lorraine et dans ce cadre, nous accueillons des stagiaires et un.e apprenti.e. En retour, le CERFAV met à notre disposition du temps de recherche et développement au service d’une de nos résidences d’artistes.
Nous allons aussi développer un projet de mise au point d’un verre éco-responsable avec une jeune verrière, chercheuse basée en Bretagne Lucile Viaud qui a développé une technique inédite de fabrication du verre à partir de ressources marines.
Autant de questions éthiques et responsables qui traversent de nombreux-ses designer-euses. Le projet développé avec Lucile Viaud sera ensuite proposé dans le cadre de nos résidences. Ce projet bénéficie aussi du soutien financier de l’Établissement public des manufactures nationales – Sèvres et mobilier national. Nous nous inscrivons vraiment dans l’écosystème métier d’art. Un dernier projet, dans le cadre de la saison Méditerranée, est notre collaboration avec l’artiste franco-marocaine Sara Ouhaddou.
Dans ce cadre, le Cirva va accueillir un.e enseignant.e verrier de lISAT, l’Institut Supérieur des arts traditionnels de Meknès dans l’idée, qu’il découvre cette relation artisan-verrier-artiste développée au Cirva pour pouvoir ensuite la développer au Maroc. Cela s’inscrit vraiment dans le projet de Sara Ouhaddou de soutien de l’artisanat de son pays en relation avec l’art contemporain.
Dernière question : à quoi répond selon vous, ce nouvel engouement autour du verre, que l’on retrouve aussi avec la céramique, dans une approche très expérimentale ?
C’est effectivement une tendance de fond que j’observe depuis mon arrivé au Cirva et encore aujourd’hui. Le verre est vraiment une matière fascinante et mystérieuse, c’est d’ailleurs l’objet du dernier chapitre de l’exposition de Saint-Étienne. On relie aussi cette matière aux pratiques alchimiques, à la magie, les boules de cristal et à l’univers futuriste atour d’un imaginaire que l’on retrouve dans de nombreux films avec ces villes sous des dômes de cristal. De multiples facettes comme le font remarquer souvent les visiteurs à la sortie de l’exposition.
Cela rejoint un argument que nous souhaitions illustrer : le verre n’est pas une matière, c’est un état de la matière. On parle de l’état vitreux comme on parle de l’état gazeux ou de l’état liquide. Cette pluralité du verre est vraiment une source d’inspiration sans fin pour les artistes. L’engouement actuel pour le craft que l’on retrouve aussi bien dans la céramique rejoint toutes ces questions théoriques et conceptuelles dont le verre est le vecteur.
Infos pratiques :
« Le verre au-delà de la matière. Les collections du Cirva »
Jusqu’au 15 mars 2026
MAMC+
Musée d’art moderne et contemporain, Saint-Etienne Métropole
Rue Fernand Léger – 42270 Saint-Priest-en-Jarez
https://mamc.saint-etienne.fr/fr/expositions/le-verre-au-dela-de-la-matiere
Catalogue
Coédition JBE Books-MAMC+ , 248 pages, 39 euros
Disponible à la librairie du musée
En savoir plus :
Les résidences du Cirva
https://www.cirva.fr/fr/recherche-et-creation/residences-en-cours


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