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Accueil A LA UNE Brafa 2026 : Interview Frédéric Mariën, Galerie Greta Meert Bruxelles 

Brafa 2026 : Interview Frédéric Mariën, Galerie Greta Meert Bruxelles 

Galerie Greta Meert facade building photo Kristien Daem

A l’occasion de la première participation de la Galerie Greta Meert à la 71ème édition de la Brafa qui réunit 150 galeries issues de 18 pays, rencontre avec Frédéric Mariën qui a rejoint l’aventure maternelle après une spécialisation en design d’intérieur (mobilier des années 1950 et 60) et dans la mode (Instituto Marangoni, Milan). Le duo, Greta et Frédéric, a exposé récemment des ensembles exceptionnels des artistes étasuniens Liam Everett et Sol LeWitt, fidèles à la ligne de la galerie autour de grands représentants de l’Art Minimal et conceptuel et leurs héritiers. La galerie, qui a lancé le quartier Downtown/ Canal, est située dans un beau bâtiment industriel de 3 étages, avec façade Art Nouveau, requalifié par les architectes Hilde Daem et Paul Robbrecht qui ont également conçu le penthouse au sommet qui est l’appartement de Greta Meert. Comme une vigie sur l’océan chaotique et instable du monde de l’art avec vue imprenable sur le skyline bruxellois ! Frédéric revient sur ses souvenirs d’enfance auprès de toute cette communauté d’artistes et l’influence déterminante dans son parcours de ses rencontres. Imprimant sa marque, tout en restant dans la continuité, il nous dévoile la proposition pour la Brafa et ce que cette foire leur inspire en matière de dialogues et d’affinités fertiles, alors que l’artiste John Baldessari défendu par la galerie, bénéficie actuellement d’une exposition muséale à Bozar. Il a répondu à mes questions. 

Portrait de Frédéric Mariën, galerie Greta Meert

Marie de la Fresnaye. Vous avez depuis votre enfance fréquenté ces grands artistes de l’art minimal comme Donald Judd à Marfa, notamment, une atmosphère déterminante selon vous ?

Frédéric Mariën. En effet, j’ai en quelque sorte baigné dedans depuis tout petit ! J’ai grandi avec la galerie, en suivant de près ce qu’elle proposait tout en menant mes propres projets en parallèle. Ayant suivi une formation en architecture d’intérieur et dans la mode, j’ai toujours été intrigué par les liens entre les différentes disciplines. C’est Donald Judd qui m’a transmis cette passion pour l’architecture, surtout après avoir découvert Marfa, quand Judd y vivait encore. Il y régnait une ambiance paisible et sereine. Des souvenirs qui m’ont marqué pour toute une vie !

MdF. Au départ, vous avez suivi des études d’architecture d’intérieur et vous ne vous destiniez pas à être galeriste ?

FM. Non, pas directement. Ayant fait l’Académie des Beaux-Arts de Gand je fréquentais beaucoup d’artistes et je réalisais la difficulté que représente ce choix. De plus ayant un membre de ma famille, ma mère qui est galeriste, je trouvais la sphère trop proche pour devenir artiste. Finalement grâce à mon background et mes études académiques, je perçois ce que les artistes veulent exprimer et le processus qu’ils engagent chaque jour.

John Baldessari (USA, 1931-2020)
The Purple Series: Periwinkle, 2016, courtesy the artist, Galerie Greta Meert

MdF. En ce qui concerne la Brafa, qu’est-ce qui a fait que vous avez décidé d’y participer pour la première fois ? Et qu’est-ce que vous allez y proposer ?

FM. L’un des atouts majeurs de la Brafa réside dans la possibilité qu’elle offre de créer un véritable dialogue entre l’art contemporain, l’art moderne, l’architecture et le mobilier. Ce dialogue s’articule autour d’une forme d’élégance partagée, souvent plus difficile à exprimer lors des foires d’art contemporain qui restent plus cloisonnées. A la Brafa, nous avons cette opportunité de créer des ambiances plus intimistes, plus raffinées où notre programme plus historique et notre plus jeune programmation peuvent dialoguer ensemble.

Nous allons montrer une white box qui est plutôt dans l’esprit contemporain avec à côté, une petite bibliothèque composée de deux meubles de Donald Judd. Cet ensemble sera conçu comme un cabinet intimiste, agrémenté de livres, d’objets et de plantes. Dans ce cabinet, nous présenterons différentes œuvres, des dessins, et des photos, afin de créer un espace vivant et chaleureux.

Enrico Castellani (Castelmassa 1930-2017 Celleno)
Superficie bianca, 2002, courtesy the artist, Galerie Greta Meert

MdF. Et parmi les artistes de la ligne historique, qui allez-vous choisir ?

FM. On présentera entre autres les artistes Enrico Castellani, Sol LeWitt et John Baldessari. Dans le cabinet, on montrera Richard Tuttle, des photos de Robert Adams ou encore Carla Accardi, toute une génération que l’on défend. Ils seront mis en dialogue avec des artistes plus jeunes comme Katinka Bock ou Liam Everett.  

MdF. Comme vous le savez, la Pinault Collection propose actuellement à Paris une exposition sur l’Art Minimal à la Bourse de commerce. Pourquoi selon vous, ces artistes continuent à garder une aura si particulière ? Qu’est-ce que ces artistes ont encore à nous dire aujourd’hui ?

FM. Je pense que ce regain d’intérêt arrive après plusieurs années marquées par une forte présence de la figuration. Nous restons toujours animés par le désir de revisiter les histoires qui nous ont précédés. Le minimalisme qui est un mouvement d’après-guerre, reste fondamental. 

Ce retour permet aux jeunes générations de découvrir ce mouvement fondateur, et aux générations précédentes de le redécouvrir sous un nouveau jour. C’est précisément ce qu’offre une telle démarche de la Pinault Collection et je félicite le travail de François Pinault et d’Emma Lavigne.

Exhibition view Liam Everett He Loved Him Madly, courtesy the artist, Galerie Greta Meert

MdF. En termes de programmation de la galerie, comment fonctionnez-vous avec votre mère ?  

FM. Je suis impliqué depuis 20 ans dans la galerie. Quand on grandit dans un certain environnement, il y a forcément une forme de continuité avec ce qu’on a toujours connu. Mais j’essaie aussi d’apporter mon regard, d’ouvrir certaines pistes que ma mère n’aurait peut-être pas explorées, tout comme je reste très réceptif à ses suggestions. C’est vraiment un échange permanent, qui va dans les deux sens. On partage les mêmes goûts, la même exigence, et on avance ensemble, entourés d’artistes qui restent en cohérence avec notre histoire et celle de la galerie.

MdF. Il y a une grande exposition en ce moment à Bozar sur John Baldessari, un artiste que vous défendez, en quoi est-ce une sorte d’accomplissement pour vous ? 

FM. Oui, absolument. Pour nous il est important que les différents artistes que l’on représente bénéficient d’expositions muséales. Naturellement cela est satisfaisant pour nous de voir qu’après une grande carrière comme celle de John Baldessari, il puisse être montré à Bruxelles dans une institution majeure, dans le prolongement d’expositions aussi marquantes que Pure Beauty montrée à la Tate ou au LACMA. De plus l’exposition à Bozar révèle des œuvres qui n’ont jamais encore été montrées. 

MdF. Quelles sont les autres foires auxquelles vous avez participé récemment ?

FM. La dernière foire à laquelle nous avons participés est celle de Bâle en Suisse. Nous y participons déjà depuis 28 ans. Pour cette dernière édition, nous avons entre autres montré trois œuvres de Robert Mangold que nous avions à cœur de réunir. La réception a été très favorable. Nous portons toujours une grande attention à la curation de nos stands. 

Nous participons également chaque année à Art Brussels en avril, et à Art Basel Hong Kong en mars.

MdF. Nous nous trouvons proches d’une remarquable série d’aquarelles de Suzan Frecon : en quoi sont-elles uniques ? 

FM. C’est une artiste abstraite américaine qui travaille sur l’interaction entre les formes et les couleurs dans de larges combinaisons d’effets. Très inspirée des primitifs italiens, des chapelles, des dômes, ses diptyques s’inscrivent dans une histoire du tableau qu’elle décline et détourne avec patience et obstination. Le papier choisi, indien, lui permet de voyager, les pigments broyés par ses soins, permettent des contrastes entre brillance et matification, jouant sur la perception. C’est une œuvre de silence et de contemplation. A noter que l’artiste a reçu cette année le prestigieux prix Alexej von Jawlensky.

Relire en complément mon entretien avec Greta Meert en 2022 (lien vers)

Actuellement à la galerie :

À partir du 13/11 :

– Jean-Luc Moulène (au 2ᵉ étage)

– Jeff Geys (au rez-de-chaussée)

Galerie Greta Meert

13 Rue du Canal
1000 Brussels

https://galeriegretameert.com/exhibitions

Infos pratiques :

BRAFA 2026

Collectors’ Preview

Vendredi 23 janvier 2026 12h00 – 22h00

Exclusive Saturday

Samedi 24 janvier 2026 11h00 – 19h00

Public Days

Dimanche 25 janvier 2026 11h00 – 19h00

Lundi 26 janvier 2026 sur invitation uniquement

Mardi 27 janvier 2026 11h00 – 19h00

Mercredi 28 janvier 2026 11h00 – 19h00

Jeudi 29 janvier 2026 11h00 – 22h00

Vendredi 30 janvier 2026 11h00 – 19h00

Samedi 31 janvier 2026 11h00 – 19h00

Dimanche 1 février 2026 11h00 – 19h00

Brussels Expo

https://www.brafa.art/fr