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Interview Mathilde Denize : « Camera Ballet », Frac Île-de-France et Art Basel Paris 

Vue de l’exposition Camera Ballet de Mathilde Denize au Frac Île-de-France, Le Plateau, Paris 2025 © Photo : Tanguy Beurdeley
© Mathilde Denize / ADAGP, Paris, 2025 
Courtesy de l’artiste et de la galerie Perrotin

Avec « Camera Ballet », Céline Poulin, directrice du Frac Île-de-France, donne carte blanche à l’artiste Mathilde Denize pour transposer ses personnages sur la scène du Frac-le Plateau dans un parcours immersif entre peinture, sculpture, théâtre, chorégraphie, performance selon le concept de « L’homme à la caméra » du théoricien Dziga Vertov : un travelling géant, la caméra faisant partie du corps. Une œuvre d’art total qui joue sur le réemploi (Schwitters), la présence/absence du corps, les costumes étant chargés d’une aura, d’une rumeur, proche de l’animisme. Mathilde Denize revient sur son parcours, son expérience dans le cinéma, le film tourné à la Villa Médicis et la performance d’Armin Hokmi. Représentée par la galerie Perrotin, l’artiste est à l’affiche cette semaine d’Art Basel Paris, sa peinture faisant partie des choix de Loïc Prigent, directeur artistique de la section Oh La La!. Elle a répondu à mes questions. 

Mathilde Denize © Photo : Tanguy Beurdeley / Courtesy Perrotin

Comment s’est faite l’invitation de Céline Poulin ?

Céline Poulin est venue me rencontrer pendant ma résidence à la villa Médicis en 2020, nous avons pu échanger sur mon travail à ce moment-là, de façon informelle avec des questionnements similaires sur l’art et ses usages.

Le titre induit une dimension cinématographique : quelles en sont les origines ?

Céline Poulin a pris en compte mes références et mon parcours autour du cinéma. J’ai fait des études et travaillé pour le cinéma.

J’ai donc ce bagage avec moi et le travail depuis toujours tend à se rapprocher d’une certaine théâtralité, et d’une histoire cinématographique. 

Nous avons imaginé l’exposition comme un parcours, un travelling. À partir de là j’ai pensé à Dziga Vertov et à son film « L’Homme à la caméra », qui inclut le spectateur comme acteur du déroulé. J’ai réalisé notamment cette frise picturale au mur pour évoquer le travelling et rassembler autour de cette ligne chaque installation.

Sculpture, peinture, céramique, film… Considérez-vous cette proposition comme une œuvre d’art total ?

Oui absolument, chaque médium est transversal et traversé, il n’y a pas de limites aux médiums, à leurs finalités et leurs énergies peuvent se retrouver transformées à tout moment. Ils sont tous ensembles, comme des atomes qui viennent s’entrechoquer pour donner une nouvelle formule mais qui peut évoluer, changer, s’étirer ou disparaitre à chaque instant. L’œuvre d’art total est pour moi le meilleur moyen d’échapper à l’œuvre en soi. De désacraliser l’idée d’œuvre d’art, d’être devant un instant, un espace-temps.

Penchons-nous sur le film réalisé à la Villa Médicis : qu’avez-vous souhaité traduire ?

À la Villa j’ai présenté un projet d’entrée qui était celui de réaliser un film. J’ai été très marquée par un film de Paradjanov étant jeune (« Le goût de la grenade ») et depuis j’ai toujours voulu transformer ce souvenir marquant en matière. J’ai donc proposé de travailler sur une même idée, celle du théâtre tableau, de travailler sur des figures vivantes et peintes dans des décorums romains. Ce film a été tourné à Rome donc et j’ai fait un premier montage qui s’est avéré long et contraint dans sa forme. Je l’ai montré mais je savais que quelque chose ne me plaisait pas. Je suis donc allée au bout d’une autre forme en le remontant – le remodelant, avec des images mixées d’iPhone, à moi, plus étranges et complexes afin de s’approcher du récit jamais fini et du collage comme en peinture. Aujourd’hui sa forme me permet de rêver à le reformuler et c’est ça qui m’intéresse. L’infini, le jeu.

Vue de l’exposition Camera Ballet de Mathilde Denize au Frac Île-de-France, Le Plateau, Paris 2025 © Photo : Tanguy Beurdeley
© Mathilde Denize / ADAGP, Paris, 2025 
Courtesy de l’artiste et de la galerie Perrotin

Une performance a été réalisée par Armin Hokmi le 12 octobre : qu’avez-vous pensé du résultat ?

J’ai invité Armin à venir jouer son spectacle dans l’exposition, suite au visionnage des extraits de sa pièce « Shiraz ». J’ai tout de suite pensé que le dialogue allait être fluide et que les tableaux allaient pouvoir dialoguer. Nous avons été tous les deux très heureux car l’ensemble était fluide et juste à nos yeux. La complexité de mettre un corps vivant devant une peinture semblait balayée et tout avait sa place.

Représentée par la galerie Perrotin, serez-vous présente sur le stand à l’occasion de Art Basel Paris ?

Oui une peinture est montrée sur le stand et a été sélectionnée dans le parcours spécial de Loïc Prigent.

Infos pratiques :

Mathilde Denize

Camera Ballet 

Jusqu’au 11 janvier 2026 

Frac Île-de-France

Le Plateau 

www.fraciledefrance.com

Art Basel Paris

Galerie Perrotin

Du 24 au 26 octobre 

Grand Palais
Avenue Winston Churchill
75008, Paris

https://www.artbasel.com/paris