Interview Victoria Jaunasse, directrice du fonds de dotation ellipse art projects

Koffi Seble Dansi, 2023 finaliste Prix Ellipse

Victoria Jaunasse est à l’origine du fonds de dotation ellipse art projects avec Laura Picard qui vise à soutenir la création émergente principalement en Afrique subsaharienne en Asie du Sud-Est, territoires où opère l’entreprise mécène française Ellipse Projects. Elle revient sur les valeurs défendues à travers cette initiative et nous détaille les ambitions du Prix ellipse annuel qui met en avant une zone géographique à chaque fois différente. Cette année, le Jury a sélectionné 5 artistes aux inspirations et pratiques multiples, illustrant la richesse et la diversité de la scène artistique togolaise. La thématique de cette édition « mémoire rêveuse » a été traitée par les 57 candidats, dont le travail de chaque finaliste fait écho, comme elle le précise. Le lauréat bénéficiera d’une exposition à la foire internationale AKAA – ALSO KNOWN AS AFRICA du 20 au 22 octobre 2023 ainsi que d’un accompagnement professionnel et médiatique sur-mesure. Victoria Jaunasse a répondu à mes questions.

Victoria Jaunasse directrice fonds de dotation ellipse art projects photo wakhart

Diplômée en ingénierie culturelle / marché international de l’art et en histoire de l’art et archéologie à Paris, Victoria a développé une solide connaissance du marché de l’art, du premier comme du second, avant de s’intéresser à la corrélation entre le monde de l’entreprise et la création artistique contemporaine. Après avoir travaillé en agence, elle se spécialise dans le mécénat et débute au sein d’Ellipse Projects afin d’y développer une politique philanthropique à travers la création d’une structure autonome. Au sein d’ellipse art projects, elle coordonne la gestion de projet ainsi que l’administration générale du fonds.

– Quel (s) facteur(s) vous ont-ils conduit à créer le fonds de dotation ellipse art projects avec Laura Picard ?

Avec Laura, nous souhaitions apporter un soutien aux jeunes artistes de pays dont les initiatives de promotion sont encore faibles, surtout à destination des ultra-émergents en quête de professionnalisation et au-delà des capitales. L’idée de créer un projet apportant de la visibilité et de potentiels débouchés, sur le plan local comme international, était une évidence. Ce qui nous a également convaincu de nous lancer, c’est bien évidement l’implantation géographique de la société mécène Ellipse Projects qui opère ses activités exclusivement à l’export, en Afrique et en Asie du Sud-Est, et qui entretient donc un lien très étroit avec ces territoires.

– Quelle évolution notez-vous au fil des éditions du Prix ?

La particularité du Prix c’est son caractère itinérant avec des éditions mettant en avant un territoire différent chaque année, nous permettant, entre autres, de mutualiser nos actions avec des partenaires locaux. C’est donc difficile de parler d’évolution car nous devons « recommencer » chaque année avec des spécificités locales, une structuration de l’écosystème culturel et un marché forcément complétement différents. En revanche, nous sommes « victimes » d’une petite notoriété croissante, nous facilitant la préparation du projet, que ce soit auprès des professionnels ou bien des artistes candidats. C’est très satisfaisant compte tenu des difficultés que nous avons rencontré pour monter ce projet, entre la France et l’étranger.

Parmenas Awudza, Je te vois, 2022, 30 x 44 cm, photographie finaliste Prix Ellipse

– Quelles valeurs défend l’entreprise mécène en cohérence avec les ambitions du Prix ?

L’inclusivité, l’innovation et la bienveillance sont des valeurs défendues par l’entreprise mécène, spécialisée dans la conception et la réalisation de grands projets d’infrastructures clé en main, dans le secteur de la santé et du numérique. Ces valeurs concordent naturellement avec les objectifs du Prix visant notamment à œuvrer à la reconnaissance d’artistes de toutes origines, à les soutenir professionnellement dans leurs pratiques novatrices, et à faire de la culture un renfort du lien social en prônant les échanges interculturels.

– Qu’est ce qui réunit les finalistes du Prix 2023 ?

Le fil conducteur de cette édition 2023, c’est tout d’abord la thématique « mémoire rêveuse » traitée par les 57 candidats, dont le travail de chaque finaliste fait écho.

En parallèle, ce qui les réunis, c’est justement leur pratique, toute complétement différente, avec comme dessein leur engagement pour leur culture, leurs traditions, leur pays, le Togo, auquel ils rendent hommage avec fierté et singularité.

Ras Sankara, Prière d’une nation, performance et installation, 2021, 55 x 45 cm, photographie, 2021 finaliste Prix Ellipse

– Comment vous projetez-vous à court et moyen terme ?

Nous souhaitons par-dessus tout pérenniser le Prix ellipse pour continuer de soutenir la création émergente et favoriser la sensibilisation des publics aux enjeux contemporains, grâce aux messages portés par les artistes. Nous avons d’ailleurs déjà choisi le territoire et la thématique de l’édition 2024. Nous avons également comme ambition de développer prochainement les activités du fonds de dotation pour démultiplier les parties prenantes et consolider notre engagement.

Les Finalistes du Prix, 3ème édition dédiée au TOGO :

Parmenas Awudza @parme_awu
Clement Gbegno @clementgbegno
Ras Sankara @rassankaraafeli
Koffi Seble @koffi_seble
Thierry Tomety @thierrytomety

Le Jury 2023 est composé de professionnels de l’art contemporain, parmi lesquels des spécialistes de la scène artistique togolaise :

  • Victoria Mann, Directrice-Fondatrice de la foire AKAA, ALSO KNOWN AS AFRICA
  • Atelier Ati – Ferdinand Kokou Makouvia et Juliette Delecour, Fondateurs d’Artméssiamé
  • Armelle Malvoisin, Journaliste, spécialiste du marché de l’art africain
  • Eric Wonanu, Artiste plasticien, curateur

Le lauréat du Prix ellipse 2023 sera révélé le mercredi 7 juin à l’issue d’une seconde réunion du jury.

En savoir plus :

Prix ellipse, Compétition d’art contemporain

Notre fonds de dotation | Ellipse projects