Man Ray A l’heure de l’observatoire, les amoureux 10, 1934 / 1967 ca 35 x 89 cm
Photogravure courtesy galerie Eva Mayer
La 11ème édition d’artgenève ouvre ses portes autour de 90 galeries internationales de haut vol (Almine Rech, Thaddaeus Ropac, Nathalie Obadia, Franco Noero, Skopia, Xippas, Air de Paris, Tornabuoni Art..) et une large programmation culturelle impliquant des institutions prestigieuses, helvètes et au-delà : MAMCO, Ringier Collection, Photo Elysée mais aussi Musée du quai Branly, Serpentine Gallery…Eva Meyer (Paris) participante de la première heure y propose une remarquable sélection d’œuvres de Man Ray. Elle insiste sur l’incroyable travail accompli par Thomas Hug fondateur et directeur qui a su imposer Genève dans le calendrier des foires incontournables. Etablie depuis 2010, la galerie Eva Meyer assure la promotion et diffusion d’œuvres majoritairement surréalistes, Man Ray en particulier en étroite collaboration avec l’association internationale Man Ray. Un mode de fonctionnement agile dont elle nous détaille les principes. Eva a répondu à mes questions à quelques heures de l’ouverture de la foire.
Qu’est-ce-qui vous séduit avec art genève ?
Une foire de façon générale, a besoin, pour exister d’un nombre d’éditions préalables et art genève en 11 ans d’existence a su s’implanter sur le territoire suisse, l’autre grande foire importante étant Bâle. Ce contrepoint permet de donner un rendez-vous biannuel et d’assurer une présence à la fois en juin et en janvier. C’est une vitrine pour le marché que je défends. Le port franc de Genève est indéniablement un élément décisif. Ces facteurs expliquent que beaucoup de collectionneurs (Bâlois notamment) ont dorénavant l’habitude de se déplacer en Suisse alors qu’ils ne le font pas obligatoirement autour des foires européennes. Ils le font également parce que Thomas Hug a su donner une place aux galeries du second marché.
J’aime rester fidèle avec une foire comme artgenève et entretenir une relation sur le long terme avec Thomas Hug avec qui j’ai noué de vrais liens. S’il m’annonçait qu’il lance une nouvelle foire quelque part dans le monde, j’aurai tout de suite envie de suivre, parce que c’est un vrai découvreur et collectionneur. Au-delà du côté strictement commercial, il pour ambition un large volet artistique, ce qui illustre une autre facette du métier. J’ai rencontré Thomas Hug dès la première édition et il a réussi à relever le pari en 10 ans de proposer un vrai rendez-vous annuel pour tous les genevois et collectionneurs internationaux sur le site de Palexpo relativement excentré, même si bien desservi. La programmation culturelle est de plus un atout avec une invitation lancée à des institutions très diverses et un parcours Vip impliquant de nombreux collectionneurs et lieux inédits.
La Luxembourg Art Week : quel bilan ?
Le bilan est toujours positif même si cette année j’ai trouvé l’ambiance un peu calme. Les ventes n’ont pas été immédiates, elles se sont concrétisées par la suite. Luxembourg était aussi un vrai pari pour Alex Reding, fondateur de la foire et directeur de la galerie Nosbaum Reding qui a su au mener un travail sur place auprès des partenaires et des galeries et ainsi fédérer tous les acteurs.
Quel impact a eu la pandémie sur votre activité ?
Il se trouve que juste avant j’avais décidé de me concentrer sur les artistes surréalistes, Man Ray en particulier, travaillant par ailleurs sur le catalogue raisonné des sculptures et lithographies. C’est devenu une autre économie autour de l’estate. La période du Covid n’a pas été facile même si j’ai pu réaliser du courtage et bénéficier de plusieurs aides : état et Comité Professionnel des Galeries d’art. En ce qui concerne les ventes en ligne, elles ne font pas partie de ma stratégie.
Quel est le cœur de votre métier ?
J’opère sur le second marché et m’implique dans la promotion et le soutien d’artistes, surréalistes Duchamp, Picabia, Marx Ernst et Man Ray en particulier même si avant je me dédiais aussi à l’émergence. Je travaille essentiellement avec des estates et des marchands. J’exerce un métier de courtage. Mes clients sont majoritairement des professionnels plus que des privés. Je ne suis visible que lors des foires et le reste du temps sur rendez-vous. Je voyage beaucoup autour des expositions de Man Ray. Je travaille seule et à mon rythme.
Comment est née votre vocation ?
C’est un processus naturel, ma mère étant galeries et mon père éditeur. J’ai commencé avec eux réalisant à quel point ce monde était constitué de personnes exceptionnelles, artistes et collectionneurs. Des passionnés pour qui l’acte de collectionneur renvoie à un mobile de l’ordre du primaire que ce soit des œuvres d’art, des timbres, des dés.. Un mécanisme captivant qui amorce une ouverture, un langage, une curiosité…Il y a aussi toute une frange du marché tournée vers la spéculation et je ne m’y reconnais pas. J’ai le sentiment qu’à présent entre confrères nous sommes tous animés d’un même état d’esprit, ce qui est très positif.
La Brafa qui ouvre également cette semaine, fait-elle partie de vos cibles ?
Oui c’est une foire qui pourrait m’intéresser même si je travaille déjà avec de nombreuses galeries à Bruxelles et à Anvers qui ont une présence sur place.
Comment vous projetez-vous à plus long terme ?
Mon objectif depuis plusieurs années est d’ouvrir un musée Man Ray à Paris avec l’association crée en 1990 par Juliet Man Ray, veuve de l’artiste.
J’aimerais de plus, trouver un éditeur pour sortir le catalogue raisonné. Je pourrai ensuite de nouveau me tourner vers les artistes contemporains qui seraient alors invités à exposer dans le musée.
Infos pratiques :
Preview :
Mercredi 25 janvier
Heures et jours :
Jeudi 26 janvier: 12 – 19h
Vendredi 27 janvier: 12 – 20h
Samedi 28 janvier: 12 – 20h
Dimanche 29 janvier: 12 – 19h
Tickets :
Full CHF 20.
artgenève – salon d’art (artgeneve.ch)
La Galerie Eva Meyer, Paris
11 rue Michel Le Comte Paris
Sur rendez-vous