Paréidolie 2021 vue galerie 8+4 photo Jean Christophe Lett
Directrice du Château de Servières depuis 22 ans, Martine Robin est avec Michèle Sylvander, Françoise Aubert et Lydie Marchi, à l’origine de Paréidolie, Salon international du dessin contemporain à Marseille. Le comité artistique de nouveau présidé par Jean de Loisy a sélectionné 14 galeries françaises et européennesréunies les 27 et 28 août, avant le coup d’envoi de la Saison du Dessin qui essaime dans tous les musées de la ville, et au-delà autour d’une vingtaine de structures partenaires du territoire, de septembre à décembre 2022. Martine Robin nous dévoile les temps forts de la 9ème édition du salon avec la participation de nouvelles galeries et de nouvelles collaborations nationales (Le Printemps du dessin 2023 avec Drawing Now et des résidences croisées avec le Frac Picardie). Elle revient sur la vocation du Château de Servières et les expositions de Flore Saunois et Ahram Lee, dans le cadre du PAC, le tout contribuant à un écosystème vertueux autour de la jeune création, dont le rayonnement dépasse Marseille. Une montée en puissance régionale et internationale dont se réjouit Martine Robin qui a répondu à mes questions.
Rappel du rôle et des activités de l’association Château de Servières
Nous développons un travail sur le long terme autour de la médiation culturelle et l’animation. En recevant des groupes nous avions remarqué que les animateurs ne trouvaient pas leur place et ne profitaient pas de ce moment exceptionnel qui peut éveiller la curiosité, l’envie des jeunes par manque d’outils. Des formations pour les animateurs existaient seulement dans le spectacle vivant alors que les arts plastiques représentent une grande partie de leurs activités.
De plus nous mettons en œuvre l’accompagnement des artistes à travers plusieurs dispositifs : résidences de création, aide à la production, notamment pour Ahram Lee et les visites d’Ateliers d’artistes (1) qui fédèrent toujours plus de participants, 65 ateliers cette année et 250 artistes dans toute la ville. Les jeunes artistes, qui sont nombreux à avoir choisi Marseille, souvent organisés en artist-run spaces s’inscrivent de plus en plus à cette manifestation.
Nos expositions font partie de la programmation du réseau PAC qui regroupe 60 partenaires. Nous avons choisi de montrer un artiste du territoire avec une production spécifique via le dispositif régional Carte Blanche et une configuration de l’espace sur mesure. Le travail démarre environ 6 mois avant l’exposition.
Cette année les Beaux-arts de Marseille ont eu l’idée de proposer à leurs diplômés un dossier de financement autour d’un projet accueilli dans l’une des structures du PAC. Flore Saunois que je montre par ailleurs aux Arts éphémères dans le cadre du commissariat que j’assure cette année est venue me proposer son projet dans ce cadre. Nous avons réalisé des aménagements parfois invisibles mais qui résonnent en lien avec sa démarche. Flore Saunois est par ailleurs résidente des Ateliers de la Ville de Marseille dans notre bâtiment.
Quel bilan faîtes-vous de l’édition 2021 de PAREIDOLIE ?
Cela a été une très bonne édition et les retours sont unanimes là-dessus, à la fois du côté du public et des galeries. Dès le confinement nous avions décidé de faire d’une faiblesse une force en mettant à l’honneur des galeries françaises. Autre conséquence de la période : nous avons repéré des galeries du territoire qui font un travail remarquable. Bien que petits, nous essayons d’avoir la sélection la plus large et diverse possible, tout en se différenciant de ce qui est proposé dans les autres salons en gardant un œil attentif à la découverte et à la surprise.
En termes de répartition et provenance des galeries, comment se présente cette édition 2022 ?
Cela sera la 9ème édition avec en termes de répartition 1/3 de galeries françaises et parisiennes, 1/3 de galeries du territoire et l’autre tiers de galeries étrangères.
Parmi les nouveautés : deux nouvelles collaborations nationales, les résidences croisées avec le Frac Picardie et Le Printemps du dessin (2)
Partenaire historique, le Frac Provence-Alpes-Côte d’Azur donne le coup d’envoi de la Saison du Dessin avec une exposition monographique de Ramiro Guerreiro (dans le cadre de l’année France-Portugal). De plus Pascal Neveux, à présent directeur du Frac Picardie dont les collections sont spécialisées dans le dessin contemporain, poursuit notre partenariat sous la forme de résidences croisées entre nos deux régions.
L’équipe de Drawing Now attentive à notre salon depuis la 1ère édition, proposera workshops et ateliers pendant tout le week-end, ce qui donnera une dimension immersive et vivante au salon. Je tiens à souligner qu’à notre grande fierté nous montrons des artistes marseillais qui deviennent lauréats du Prix Drawing Now comme Nicolas Daubanes ou Karine Rougier.
La Saison du Dessin : genèse
Ce dernier week-end d’août ouvre la rentrée de l’art contemporain à Marseille. Si l’on reprend l’historique, après Art-o-rama qui a ouvert la voie, sont venus Paréidolie, spécialisé dans le dessin contemporain, et Polyptyque, spécialisé dans la photographie. De plus tous les acteurs de l’art contemporain et de la Saison du Dessin inaugurent des projets, Marseille ayant la plus grande visibilité à cette période de l’année. La Saison du Dessin s’est inscrite en complément du salon qui ouvre sur des projets nationaux et internationaux alors que la Saison se concentre sur les artistes du territoire. Nous allons aussi dans ce sens à travers deux cartes blanches à des structures du territoire et artiste invité du territoire. La Saison permet de s’inscrire sur un temps plus long et de faire un vrai travail de médiation.
Saison du Dessin : Quels temps forts ? Quels partenariats ?
L’année Karine Rougier, depuis le Prix Drawing Now 2022 !
L’artiste sera montrée à Paréidolie à la fois sur le stand de la galerie Espace à Vendre et celui de la galerie Backslash. Elle dévoilera aussi son travail mené avec l’artiste indienne Meenakshi Sengupta dans le cadre de Shifting Frames, structure basée à Marseille et dédiée aux échanges entre l’Asie et la France.
Marie Coulon, directrice de la galerie Betts Projects à Londres spécialisée dans les dessins d’architecture, a eu l’opportunité de trouver un espace de diffusion dans l’espace du Corbusier.
Nous accueillons un nouveau lieu, la Grotte à modeler, petit mais offrant des propositions toujours très justes et qui accueille autour de l’artiste Nicolas Gilly le musée de la rocaille.
Il faut évidemment citer nos partenaires historiques comme le Frac Provence-Alpes-Côte d’Azur qui nous a accompagné depuis le début et avec qui nous poursuivons nos échanges autour de la très belle proposition de Ramiro Guerreiro, et les Musées de Marseille avec cette année au musée Cantini les nouvelles acquisitions en dessin et Vieira da Silva. Une montée en puissance avec l’année prochaine un projet à l’occasion de nos 10 ans que je ne peux encore dévoiler, qui sera présenté au MAC dont la réouverture est prévue en octobre.
Nous amplifions nos partenariats en région et alentour avec le centre d’art Fernand Léger à Port-de-Bouc, le MAC Arteum à Châteauneuf-le-Rouge, les Pénitents Noirs à Aubagne ou encore le nouveau centre d’art contemporain d’Istres, Polaris.
Les galeries 2022 de Paréidolie
Nous avons un renouvellement à hauteur de la moitié des participants comme à chaque fois.
Dans les nouveaux participants, la galerie Françoise Besson – Lyon, Modulab – Metz, Nosbaum Reding – Luxembourg/Bruxelles, Rhizome – Alger et Lhoste – Arles.
Certaines reviennent après plusieurs années comme Espace à Vendre – Nice.
Sans oublier les fidèles, un socle solide sur lequel nous pouvons nous appuyer : la galerie Laurent Godin – Paris et la galerie Bernard Jordan – Paris/Zurich/Berlin.
Nous avons aussi les galeries Al/Ma – Montpellier, 8 + 4 – Paris et Valeria Cetraro – Paris qui reviennent après une première participation l’année dernière.
Les artistes invitées cette année et les cartes blanches aux structures régionales
L’idée est de soutenir des artistes qui n’ont pas encore de galerie et de leur offrir un véritable tremplin. Le comité de pilotage a retenu l’artiste japonaise Mayura Torii qui sera en résidence au Frac Picardie. Jeanne Susplugas interviendra en tant que guest autour de ses projets 3D.
Nous avons tenu à présenter des structures en dehors de Marseille que nous mettons déjà en avant : Polaris, Centre d’art d’Istres avec une proposition du duo d’artistes Magali Daniaux & Cédric Pigot et la Galerie Territoires Partagés de Marseille pour un hommage à Jean-Jacques Ceccarelli, artiste décédé il y a 2 ans qui a beaucoup fait pour la coopération entre les artistes et la scène marseillaise.
Infos pratiques :
Paréidolie 9ème édition
27 – 28 août 2022
Château de Servières
11-19 Bd Boisson
13004 Marseille
Galeries participantes : Galerie 8 + 4 – Paris | Galerie Al/Ma – Montpellier | Backslash – Paris | Galerie Françoise Besson – Lyon | Galerie Valeria Cetraro – Paris | Espace à vendre – Nice | Galerie Laurent Godin – Paris | Galerie Bernard Jordan – Paris/Zurich/Berlin | Lhoste – Arles | Modulab – Metz | Nosbaum Reding – Luxembourg/Bruxelles | Rhizome – Alger | Galerie Eva Vautier – Nice | Galerie Nadja Vilenne – Liège.
Rendez-vous à venir :
JEAN BEDEZ – La paille des astres
En collaboration avec la Galerie Suzanne Tarasiève, Paris
CLEMENT FOURMENT – Odyssée Graphique
Dans le cadre de la Saison du Dessin Nord/Sud et des résidences croisées entre le Frac Picardie et le Château de Servières
(1) Ouvertures d’Ateliers d’Artistes
Les 23, 24 & 25 septembre 2022 : 250 artistes dans 65 ateliers repartis dans toute la ville de Marseille.
(2) Le Printemps du dessin, de mars à juin 2023 en partenariat avec la Drawing Society (Drawing Now Art Fair, Drawing Lab, Drawing Hotel).
