LENA VANDREY : une exposition – (re)découverte près du Palais idéal du facteur Cheval

« Le féminisme a été la grande aventure de ma vie » Lena Vandrey

Durant tout l’été 2022, Frédéric Legros, directeur du Palais idéal du facteur Cheval, propose au Château de Hauterives une exposition inédite dédiée à Lena Vandrey (1941- 2018), artiste singulière en marge de la scène artistique qui a développé un œuvre original, solitaire et dont l’engagement féministe est toujours aussi actuel. Conçue en étroite collaboration avec la veuve de Lena Vandrey, Mina Noubadji-Huttenlocher – est la première rétrospective en France sur son travail et réunit plus de 150 œuvres – grandes toiles, assemblages, aquarelles, dessins, mais aussi poèmes, pièces d’archives… – qui ont été peu montrées au public en dehors de sa maison-musée à Bourg-Saint-Andéol (Ardèche).

Amie de Monique Wittig et Niki de Saint Phalle, collectionnée par Dubuffet qui la surnommait « Insomnia », mannequin pour Ungaro, Lena Vandrey fait partie des figures singulières de l’art dont l’œuvre est d’une rare puissance.

Née en 1941 à Breslau (Allemagne), devenue Wroclaw (Pologne) après 1945, Lena Vandrey expose dès 1970 ses peintures et sculptures en France, en Allemagne et en Suisse et publie des poèmes. Dans son œuvre s’affiche une féminité libre et plurielle où la fragilité des Anges, créatures androgynes, côtoie la vitalité des Amazones. Décédée en 2018, Lena Vandrey vivait en Ardèche, non loin du Palais idéal du facteur Cheval – lieu qu’elle affectionnait et a visité à plusieurs reprises.

À travers ses grandes toiles, ses portraits féminins et ses fragiles sculptures assemblées, Lena Vandrey explore les liens mystérieux qui unissent l’art à la vie. Elle se comporte en archiviste, collectant et accumulant pour préserver la mémoire et le passé. La nostalgie (« quelque chose de mort ») et le désir (« quelque chose de vivant ») sont deux notions inextricablement liées dans la constitution de ses archives. Ses œuvres reliquaires sont des mémoriaux d’un temps qui disparaît, de son enfance tourmentée et du temps qui passe…

Liée dès les années 1960 au mouvement féministe en France, l’œuvre de Lena Vandrey est profondément habitée par la conscience d’écrire une histoire d’un point de vue féministe à travers les sujets qu’elle s’attache à représenter et par les liens qui l’unissent à d’autres artistes et écrivaines.

Collectionneuse d’Art sacré féminin, elle fait don de sa collection au Musée d’Art sacré du Gard de Pont-Saint-Esprit et commence à réaliser ses propres œuvres reliquaires d’une grande subtilité. Aujourd’hui, 900 œuvres de Lena Vandrey reposent à Bourg-Saint-Andéol.

Comme le facteur Cheval élevait sur la façade Sud de son Palais idéal un sanctuaire pour abriter et protéger les pierres glanées sur les chemins de sa tournée, Lena Vandrey imagine des reliquairesmicrocosmes de bois qui abritent des fragments d’objets réassemblés devenus dès lors des précieux mélanges du passage du temps et de la main de l’artiste. Deux Glaneurs – pour reprendre un terme cher à Agnès Varda – se rencontrent. Ces objets glanés, détournés de leur vocation pour intégrer une construction imaginée par Lena Vandrey entrent aussi en dialogue avec le Palais idéal, modelé et conçu par le facteur Cheval à l’aide de pierres qu’il a collectées.

Infos pratiques :

Jusqu’au 28 août 2022,

Château de Hauterives (Drôme)

Ouvert tous les jours de 11h à 18h

En même temps, au Palais idéal du facteur Cheval, tout proche

une exposition inédite de Jean-Michel Othoniel

« Le rêve de l’eau »

Jusqu’au 6 novembre 2022

Le Palais Idéal du Facteur Cheval – Le Palais Idéal du Facteur Cheval