Célébrons la réouverture du Grand Palais avec Diana Velásquez !

L’attente © Diana Velásquez

Le Grand Palais vient d’annoncer sa réouverture et les nouvelles dates de l’exposition Noir & Blanc : une esthétique de la photographie. Collection de la Bibliothèque nationale de France, du 16 décembre au 1er février 2021. Avant cette perspective et dans le prolongement de l’intervention de Sammy Baloji avec ses deux sculptures monumentales dans le cadre d’Africa2020, et celle de Nayel Zeaiter avec une fresque qui raconte l’histoire du Grand palais sur la palissade de chantier, l’artiste colombienne Diana Velàsquez déploie une large installation sur la façade intitulée « L’attente ». Composée de 10 toiles de 5m de haut par 2m de large, l’oeuvre met en scène une file de personnes âgées qui attendent, chacune à distance de celle qui la précède. « Cette œuvre cherche à faire réfléchir à quel point la pandémie a mis en lumière la précarité dans laquelle nous nous trouvons tous, mais qui atteint d’abord les plus faibles. Martin Luther King disait « Il est possible que nous soyons tous arrivés dans des embarcations différentes, mais maintenant nous sommes tous dans le même bateau » Ce projet veut remettre en mémoire certains des passagers de notre bateau, les personnes âgées, et l’attente qu’ils affrontent au milieu d’une grande incertitude, et dans beaucoup de cas, d’une grande solitude. », déclare Diana Velásquez.

Elle ajoute : « La société contemporaine s’est habituée à attendre et à faire des queues, longues parfois de plusieurs jours, pour accéder non pas à des services, ou à une démarche administrative, mais simplement pour manger ou acheter à manger, pour fuir de la guerre, demander asile, ou d’autres nécessités qui conditionnent la survie de l’individu. L’attente met à l’épreuve notre résistance, c’est un mécanisme qui inévitablement se met en place dès qu’il y a une impossibilité d’être proactif dans la situation (…) »

Cet écho de l’état du monde rejoint l’ambition de Chris Decon qui déclare ainsi :

« Le Grand palais ne doit pas se laisser enfermer dans le passé. Il est important de transmettre l’histoire mais il faut aussi résolument se tourner vers les générations futures et les questions qu’elles portent, qui sont aujourd’hui globales. Le travail sur l’héritage colonial de Sammy Baloji, celui sur l’attente de Diana Velásquez, nous parlent des crises sociales partout dans le monde. Après Bogota, puis Gijón en Espagne, l’œuvre de Diana est mise à l’échelle d’un monument qui devient lui-même récit, comme l’avaient voulu ses créateurs en l’ornant de fresques et de sculptures. »

Visionner l’inauguration de l’oeuvre de Sammy Baloji (Africa2020) :

Diana Velásquez est née en 1978 à Bogota. Elle vit et travaille aujourd’hui à Madrid, après avoir étudié les arts plastiques en Colombie et à New-York. Ses œuvres qui utilisent différents média, interrogent la réalité des efforts qui sont faits pour atteindre le bien commun, et notamment la profonde fracture du consensus social et la montée d’une démagogie qui cherche à édulcorer les tensions plutôt qu’à les apaiser. Elles narrent les mésaventures de ce qu’on appelle le progrès. Le travail de Diana Velásquez a été sélectionné en 2013 par les Circuitos de Artes Plásticas de Madrid (2013) – l’un des prix les plus importants pour les artistes de moins de 35 ans en Espagne, par la Biennale de Bolivie en 2016, pour l’exposition collective Paz en las mesas? (2019) au Musée d’Art Contemporain de Bogota. Elle a également participé à la Hybrid Art Fair à Madrid (2017) et à Poppositions Art Fair (2016) à Bruxelles. «L’Attente » a été développée à Gijón dans le cadre de la Bourse AlNorte.

Infos pratiques :

Noir & Blanc : une esthétique de la photographie

du 16 décembre au 1er février 2021

à noter que pendant la période de couvre-feu, le musée fermera tous les jours à 20h

Page d’accueil | RMN – Grand Palais

Site de l’artiste :

www.dianavelasquez.es

Relire mon interview avec Chris Decon du 3 avril 2020.