Anne-Claudie Coric directrice galerie Templon, quelle stratégie face à la crise ?

Norbert Bisky Acid Tram, 2020 © Courtesy Templon, Paris — Brussels

Nous poursuivons notre tour des acteurs du monde de l’art, brusquement impactés par cette situation sans précédent avec Anne-Claudie Coric à la tête de la galerie Templon Paris-Bruxelles, qui réagit avec une énergie sans faille et une vision prospective à la hauteur des enjeux actuels et à venir.

1.       Comment vous organisez-vous face à cette crise au niveau pour vos galeries à Paris où vous venez d’ouvrir vos vernissages et à Bruxelles ?

Les mesures de confinements à Paris et aujourd’hui à Bruxelles, nous ont contraints à fermer nos portes au public. Cependant toutes les équipes sont toujours mobilisées, en télétravail. Comme nous sommes physiquement répartis sur 4 sites, nous avons depuis longtemps l’habitude de travailler ainsi, grâce au cloud et aux messageries telles que Slack, WhatsApp etc. Nous sommes tous bien équipés et gardons le contact avec nos artistes, collectionneurs et fournisseurs de la façon la plus normale possible.

Norbert Bisky Ketamino, 2020 © Courtesy Templon, Paris — Brussels

2.       Les solutions virtuelles et digitales comme pour la foire Art Basel avec les « OnLiningViewing Rooms » ou les musées et leur virtual tour semblent-elles envisageable en galeries et pour vos événements associés pendant cette période ?

L’année dernière nous avions déjà lancé une visite virtuelle de notre exposition de Bruxelles « From Paper to Wall », et nous sommes en train de préparer une formule équivalente pour nos trois expositions Norbert Bisky, Billie Zangewa et Jim Dine qui viennent d’ouvrir. Cela ne remplacera jamais complètement l’expérience de voir les oeuvres en personne, mais j’espère que dans cette situation inédite, cela nous permettra de continuer à faire connaître et défendre nos artistes. La Online Viewing Room de ART BASEL est une version améliorée du online catalogue qui existait déjà (sur site web et app Art Basel). Je ne suis pas sûre qu’elle nous permette réellement de concrétiser des ventes, mais c’est sans aucun doute un formidable moyen de communication et un lien fort avec nos collectionneurs asiatiques habituels.

Billie Zangewa At The End of the Day 2020© Courtesy Templon, Paris — Brussels

3.       Quel impact peut avoir selon vous un tel séisme sur le monde de l’art ? et restez-vous positive ?

Il faut rester très prudent et attentif à l’évolution de la situation. Le marché de l’art international a connu quelques crises graves (guerre du golfe, 11 septembre 2001, crise des subprimes en 2008). La galerie a heureusement toujours réussi à s’en relever.  Ces dernières années, les galeries parisiennes ont dû gérer des difficultés propres comme les attentats, les manifestations de gilets jaunes ou les grèves de transport, et cela n’a rien enlevé à la vitalité de la scène parisienne. Restons positifs!

4.    Les mesures proposées par le gouvernement vous semblent-elles réalistes ? suffisantes ?

Il est trop tôt pour juger.

5.     Pensez-vous qu’en matière de conscience écologique cette crise soit une alerte et entraine des changements durables dans nos habitudes et comportements ?

Il est bien trop tôt pour le dire. Le marché de l’art est un des marchés les plus globalisés qui soit et aussi un des plus imprévisibles. Tout dépend de la façon dont le marché chinois sortira de cette crise, et de la façon dont l’Amérique de Trump va réagir…

Art Basel Viewing Rooms : J-2

20 mars à 18h

https://www.artbasel.com/viewing

Norbert Bisky Desmadre Berlin (Paris Grenier Saint Lazare)

Billie Zengawa Soldier of Love (Paris rue Beaubourg)

Jime Dine, the Classic Prints (Bruxelles)

https://www.templon.com