Même si on ne peut plus aller au Musée Guimet il est possible de se plonger dans le beau message laissé par l’artiste Ru Xiao Fan. Pour cette 9ème édition de la Carte blanche et après l’artiste coréenne Min Jung-yeon très remarquée, c’est le commissaire Henri-François Debailleux qui nous invite à un voyage entre traditions ancestrales et émerveillement contemporain.
La double éducation artistique de Ru Xiao Fan imprègne son œuvre et ses recherches d’hybridation et la majestueuse installation qu’il a conçue évoque la tradition céramique chinoise et le mandala bouddhique.
Le commissaire raconte comment sur un marché brocante qu’il affectionne beaucoup de la ville de Jingdezhen, Xiao Fan découvre un bol de cuisson des fours Song, point de départ de ces 72 sculptures qui forment un seul ensemble. A partir de la thématique du bouquet de fleurs récurrente dans son œuvre il compose des figures installées dans ces bols sur des boules de cristal et inspirées d’un moine disciple de Bouddha « luochan », personnage qu’il déjà convoqué. L’humour n’est pas loin derrière ces différentes postures qui sont une « métaphore de la joie, de la poésie, de l’amour » déclare l’artiste.
Dégageant un effet de lévitation, ces pièces en éventail dans l’espace de la rotonde incitent à la méditation. Leur résonnance spirituelle dans cette transparence choisie et cette couleur si particulière proche du céladon donnent un sentiment d’entre deux, d’état intermédiaire.
Grand lecteur de Proust, son esthétique et sa réflexion sur le temps long sont d’une grande poésie.
L’écho avec les collections du musée est de plus d’une grande pertinence. Une invitation à poursuivre l’exploration.
Ru Xiao Fan est représenté par la galerie RX, Paris.
Infos pratiques :
Initialement prévue jusqu’au 8 juin mais
Le musée est exceptionnellement fermé.