La poétesse Unica Zürn au Musée d’Art et d’Histoire de l’Hôpital Sainte-Anne

Unica Zürn Sans titre 26 février 1965,
Hôpital Sainte-Anne, Paris Inv. n°655 MAHHSA ©Dominique Baliko.

Le mois de mars est le mois du dessin et se profilent quelques beaux rendez-vous.
Le Musée d’Art et d’Histoire de l’Hôpital Sainte-Anne (MAHHSA) présente une exposition exceptionnelle consacrée à Unica Zürn où sont rassemblés des dessins, des gravures, des écrits et des documents qui permettent d’appréhender son parcours d’artiste et de femme, inscrite dans la vie artistique et culturelle de son époque.
Cette exposition s’inscrit dans la continuité des présentations historiques de la Collection Sainte-Anne. L’intention était de préfigurer les prochaines salles d’exposition du musée, lorsqu’il pourra s’installer dans un lieu plus large et plus adapté à l’accrochage de ses collections permanentes, à savoir l’ancienne chapelle de l’hôpital. La dernière étape de ces expositions de préfiguration se centre donc sur les moments forts de cette période 1960 – 1970 qui pose de réelles questions conceptuelles, tant au niveau artistique qu’au niveau psychiatrique. Unica Zürn, qui a beaucoup produit à Sainte-Anne, participe pleinement à ce questionnement et c’est pourquoi nous avons choisi de lui accorder une place particulière et entière.
Aux cinq oeuvres appartenant à la Collection Sainte-Anne, sont joints de nombreux prêts tant institutionnels que privés. La galerie Ubu à New-York, la Galerie Hus ou encore la Galerie 1900-2000 participent à titre d’exemple à cet accrochage inédit. Un catalogue, co-produit par le MAHHSA et les éditions d’art In Fine avec le soutien de la Fondation Antoine de Galbert, interroge les processus de création. En ce sens, il rassemble plusieurs contributions apportant différents regards sur l’oeuvre et l’artiste Unica Zürn.La dernière rétrospective de l’artiste à Paris a eu lieu à la Halle Saint-Pierre en 2006.

Le parcours :

Unica Zürn a été reconnue comme artiste de son vivant puis elle a surtout été l’objet de fascination en raison de l’histoire supposée tragique qui fut la sienne et des lectures fantasmées que font très souvent les spectateurs, quant à sa vie de femme et d’artiste. À l’instar de nos expositions précédentes, nous avons choisi de nous distancier de sa biographie pour mettre l’accent essentiellement sur ce qui façonnait sa démarche artistique profondément inscrite dans son époque.
Le style de Unica Zürn témoigne d’une recherche permanente, par le recours à des techniques complexes et variées : des encres et des encres de Chine, particulièrement courantes, des gouaches, des huiles et des collages de façon plus ponctuelle. Le travail de composition de l’oeuvre définit un style unique et son trait donne une impression de possibilités infinies tant au niveau de l’exploitation technique que de la figuration du sujet.

Unica Zürn dans la Collection Sainte-Anne :

La collection dispose de cinq oeuvres réalisées par Unica Zürn lors de son hospitalisation. L’une d’entre elles, représentant un poisson, est emblématique du style de l’artiste. Les quatre autres sont plus inhabituelles et semblent se distinguer du trait connu d’Unica Zürn, par le choix de la couleur et de la gouache. Ces oeuvres qui s’inscrivent pleinement dans la vie artistique de Unica Zürn ont été exposées à de nombreuses reprises au MAHHSA, mais également dans d’autres lieux culturels en France et à l’étranger.

Artiste et compagne de Hans Bellmer, une traversée surréaliste :

Hans Bellmer est son mentor et révélateur, qu’elle rencontre en 1953 et suit à Paris, l’initiant au dessin automatique et dessins-anagrammes, Ses dessins sont alors clairement inspirés du mouvement surréaliste. Henri Michaux lui inspire son personnage de « L’Homme-Jasmin ».Elle ne se dédie alors qu’au dessin.Mais elle va peu à peu être affectée par des difficultés sentimentales et troubles psychologiques. Elle subit une première crise hallucinatoire en 1960 et passe les 10 dernières années de sa vie dans des hôpitaux psychiatriques. Malgré de longues périodes dépressives, elle continue à dessiner et à écrire. Elle met fin à ses jours en 1970.

Le Musée d’Art et d’Histoire de l’Hôpital Sainte-Anne, une collection singulière :

Le Musée d’Art et d’Histoire de l’Hôpital Sainte-Anne voit le jour sous sa configuration actuelle en juillet 2016, rebaptisé après l’obtention de l’appellation Musée de France. Désormais inscrite au patrimoine de France, cette Collection unique devient, de fait, inaliénable et le MAHHSA est reconnu premier musée hospitalier en France. Le résultat d’un très long cheminement.Le fonds muséal compte actuellement plus de 1800 numéros à l’inventaire. Les autres oeuvres issues d’ateliers et laissées par leurs auteurs ont été inventoriées dans un fonds scientifique, qui a valeur d’archive et vocation d’étude, et non d’exposition.

Infos pratiques :


Exposition ouverte au public
du 31 janvier au 31 mai 2020
du mercredi au dimanche,
de 14h à 19h. Tarif : 5 €

musee-mahhsa.com