L’un de nos coups de coeur OVNi revient à Jérémy Griffaud comme annoncé qui transforme la salle de fitness du Splendid Hôtel en vaste champ d’exploration de soi subtilisant les codes de l’empowerment et de la masculinité. Diplômé du Pavillon Bosio Monaco, l’artiste vit et travaille à Nice.
- Votre proposition OVNi au Splendid ? Les enjeux d’un lieu non white cube
En réponse à cette invitation du Festival OVNi, j’ai investi la salle Fitness du Splendid avec une installation vidéo immersive dans un espace interactif. J’ai recréé un contexte ludique et particulier autour des machines de musculation déjà présentes sur les lieux. Les visiteurs ou résidents de l’hôtel utilisent les machines pendant que les vidéos tournent.
Enlarge Yourself est une installation qui revisite des clichés de la masculinité à travers certains de ses codes.
J’ai disposé trois vidéos dans l’espace, des dessins et une bâche militaire.La première à été conçue pour être projetée sur toute la surface du mur qui fait face aux tapis de course et aux rameurs. On est à l’intérieur de la vidéo. C’est une boucle de 6 min qui représente un long travelling dans un paysage composé de dessins animés. Dans l’image cohabitent des arbres mouvants armés de couteaux, tatoués, en tenue de chasse ou de sport et des haltères. Une autre vidéo consiste en une succession d’animations de phrases. Elles sont inspirées d’images/injonctions trouvées sur les réseaux sociaux qui sont sensées motiver ou recadrer le lecteur en l’aidant à suivre une discipline de fer. J’ai détourné certaines phrases collectées en amplifiant légèrement leur sens : « Punch your lazyness in the throat », « Less Thinking, more action » ou « workout like a predator ». Un troisième écran diffuse une vidéo d’animation que j’ai réalisée en début d’année. On y voit des montagnes guerroyer avec des missiles longue portée, des travellings explorant un univers naturel zen composé de dessins faits à la main et de collage photos numériques. À l’intérieur on y découvre des êtres à la croisée entre le végétal, l’humain et l’objet. Une musique originale créée par Jy Gosseyn, oscillant entre une bande-son de VHS fitness et un jeu vidéo 8-bit, dynamise l’espace et impulse un rythme pour le spectateur ou l’utilisateur des machines.
2. Le collectif VeryHighStuff
Je suis membre du collectif d’artistes VeryHighStuff, nous participons au Festival OVNi dans la programmation Hors les Murs depuis la première édition en 2015. Nous avons comme chaque année, proposé deux soirées avec une scénographie originale, des vidéos, des performance et des concerts. Cette année notre événement s’intitulait The Other Side Of The Hole. Nous avons érigé une cimaise en bois d’environ 7 – 8 mètres qui a coupé l’espace associatif etculturel de la Zonmé en deux. Ce mur était parsemé de petits trous à travers lesquels étaient visibles les vidéos de la programmation. On pouvait également se voir offrir par d’un de ses orifices des huitres par une paire de mains gantés interagissant avec le public. Les musiciens ont préparé un projet en lien avec la thématique et adapté leur prestation à ce dispositif.
3. Que pensez-vous de l’initiative OVNi ?
C’est une excellente initiative qui génère une véritable effervescence dans la ville. Chaqueannée le festival prend davantage d’ampleur, draine plus d’acteurs issus du monde de l’art. Je souhaite que ce projet puisse se conforter d’édition en édition.
4. Que pensez-vous de la scène niçoise ?
La scène niçoise peut sembler isolée de loin mais elle plus est active qu’on ne le pense! Il existe beaucoup de lieux propices à l’art contemporain en dehors des grosses institutions, comme par exemple La Station, l’Hôtel Windsor, La VillaCaméline, le 109, etc.
5. A quand remonte votre 1er contact avec la vidéo et déclic ?
J’ai commencé la vidéo le jour de mes 15 ans lorsque j’ai reçu un caméscope pour mon anniversaire. Je passais mon temps à l’époque a tourner des micro films totalement absurdes et psychédéliques!
Depuis je n’ai jamais arrêté, mon matériel a évolué entre-temps. J’utilise désormais des outils de production. J’ai commencé à travailler avec l’animation en 2018, dans le cadre du projet live audiovisuel ITOLADISCO avec le musicien Benjamin Fincher. Je créais alors des « boucles » vidéos que je mixais sur scène en temps réel. J’ai ainsi expérimenté mes premières animations en images par images sur Photoshop, ce qui me prenait un temps fou. J’ai découvert par la suite qu’il existait des logiciels dédiés, avec des possibilités infinies…
On poursuit à la Zonmé avec le collectif VeryHighStuff
Site de l’artiste :