Les trouvailles photographiques de Sigmar Polke par son fils, LE BAL

Sigmar Polke, Sans titre 1970-1980, Collection de Georg Polke © Sigmar Polke, Cologne/ ADAGP, 2019

Alors que le Palazzo Grassi (Fondation Pinault) proposait en 2006 à Venise une vaste rétrospective à Sigmar Polke, 30 ans après son Lion d’Or, dévoilant une importante production filmique relativement inédite, fondée sur la part du hasard et de l’insouciance d’une « caméra Beaulieu 16 mm qu’il emmenait partout avec lui » expliquait Thomas Elsaesser (catalogue).

La démarche du BAL en collaboration avec le Museum Morsbroich (Leverkusena-Allemagne) à partir de 300 clichés retrouvés par son fils Georg, offre de nombreux points communs comme cette quête de matérialité, cette apparence rudimentaire et instable, ces expérimentations limites qu’il teste parallèlement au cinéma, en photographie et en peinture.

Sigmar Polke, Sans titre, 1970-1980, Collection de Georg Polke
Sigmar Polke, Cologne/ADAGP, 2019

« Toujours à l’affût de ce qui survient dans un processus », souligne Bernard Marcadé le commissaire de ces « Infamies photographies ». Sa pratique insatiable et amateur, son usage de produits toxiques, périmés, radioactifs, en font un ensemble très hétéroclite et banal où cohabitent pêle mêle portraits de ses amis (dont Baselitz), souvenirs personnels, villes traversées. L’appareil photographique est souvent emprunté par différents protagonistes. Quelques incursions préparatoires sur les surfaces, textures, substances (Lady Shiva) renvoient au champ expérimental. Une combinaison alchimique dans ces images qui surgissent et simulent la face cachée de ces peintures. Mutation de l’une à l’autre qui anticipent le flux de nos réseaux. Fils, trames, pixels.

Sigmar Polke, Sans titre, 1970-1980, Collection de Georg Polke
Sigmar Polke, Cologne/ADAGP, 2019

Perversion de la peinture ?

Une image et son contraire comme au seuil du Pavillon allemand de la Biennale en 1986 avec ces hommes en noir et blanc se cachant les yeux comme pour mettre en garde le visiteur. Déjouer les automatismes, dérouler de fausses pistes, jouer des illusions. Ces trouvailles ressurgies d’une caisse sont un nouveau trésor chez cet artiste connu pour sa grande pudeur que nous propose Diane Dufour avec le talent qu’on lui connait !

Sigmar Polke, Sans titre (Lady Shiva), 1977, Collection de Georg Polke © Sigmar Polke, Cologne/ ADAGP, 2019

Commissariat de l’exposition : Fritz Emslander, Georg Polke, Bernard Marcadé et Diane Dufour.

Soirées d’étude spéciales animées par Bernard Marcadé :

Jeudi 17 octobre 18h-21h
Introduction par Bernard Marcadé, co-commissaire de l’exposition 
Sigmar Polke, tout feu tout flamme par Bice Curiger, critique d’art, commissaire et directrice de la Fondation van Gogh Arles
Singular / Plural: On the Use of Photographic Images in and around Düsseldorf par Petra Berndt-Lange & Dietmar Rübel, commissaires indépendants et professeurs à l’Université de Hambourg et à l’Académie des Beaux-Arts de Munich
Si votre ramage se rapporte à votre tramage. L’image pointée par Emmanuel Alloa, professeur d’esthétique et de philosophie de l’art à l’Université de Fribourg

Vendredi 8 novembre 18h-21h
Introduction par Bernard Marcadé, co-commissaire de l’exposition 
Zone de turbulence par Jean-Francois Chevrier, historien de l’art et professeur à l’École nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris 
Sigmar Polke, la photographie, la guerre, l’histoire par Philippe Dagen, historien de l’art, critique d’art et professeur d’histoire de l’art contemporain à l’Université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne.
There Is a crack in Everything, That´s How the Light Gets In par Klaus Mettig, artiste allemand
La photographie chez Sigmar Polke et Gerhard Richter : une lecture comparative par Erik Verhagen, critique d’art et professeur d’histoire de l’art contemporain à l’Université polytechnique Hauts-de-France

Infos pratiques :

Les infamies photographies de Sigmar Polke

jusqu’au 22 décembre

Livre publié pour l’occasion.

www.le-bal.fr