Bong Joon-ho récidive sur la Croisette. Après Mother, Snowpiercer et Okja, place à Parasite, une fable amère et corrosive aux allures de thriller bien ficelé dans la Corée contemporaine. Les maîtres et les valets, les riches et les pauvres, arnaqueurs et arnaqués, rien de bien nouveau depuis Molière si ce n’est ce rouage redoutable et diabolique qu’il met en place très vite dans ce qui ressemble à un huit clos entre deux familles diamétralement opposées.
Les uns survivent dans des cloaques en sous sol, les autres dans un bunker aseptisé ultra sophistiqué sur un ilot de verdure. Jusqu’à ce que ces 2 univers en viennent à entrer en collision, d’abord de façon insidieuse puis peu à peu mélodramatique et finalement tragique. Les Ki-taek possèdent la ruse et le sang froid pour devenir peu à peu indispensables aux trop naïfs Park dont ils singent le train de vie et les manières. Jusqu’où iront-ils dans le subterfuge et seront-ils démasqués ? Telle est la tension haletante qui embarque le spectateur avant que la gravité ne cède la place à un jeu de massacre aussi inattendu que surjoué. On nage en pleine apocalypse fantastique à la limite de la science fiction selon l’appétence du cinéaste pour ce genre.
La grande rigueur de la caméra, la radicalité du propos entre réalisme et satire sociale, l’oscillation permanente entre humour et gravité, les décors calibrés, font de cet opus un immanquable unanimement salué par la critique à a sa sortie en salles.
Acide et addictif ! On n’en dit pas plus..