von Bartha Gallery, Art Genève 2025
Nouveaux participants, galeries prescriptrices de retour Eva Presenhuber, Franco Noero, , Hauser & Wirth, Mai 36, Mennour… 26 stands solo show et nombreux partenaires institutionnels, la 13ème édition d’Art Genève tient toutes ses promesses. Charlotte Diwan a de quoi se réjouir et se féliciter.
Morceaux choisis :
Suzanne Lacy, galerie Enrico Astuni (Bologne)
Pionnière féministe américaine, écrivaine et activiste son art interagit dans la sphère publique au sein de campagnes médiatiques et performances dès les années 1970 qui traitent des violences faites aux femmes, de l’enfermement, du déterminisme social.
L’ensemble du stand se démarque.
Suzanne Lacy, Chickens Coming Home to Roost, 1975-1976, photographies, vidéos, © Suzanne Lacy, Enrico Astuni
Benjamin Senior, Monica de Cardenas, Milan, Lugano
Tel un chroniqueur social le peintre Benjamin Senior s’empare des situations du Londres multiculturel. Il reprend la technique a tempera à l’œuf de la Renaissance tout en introduisant un rythme chorégraphique à ses scènes.
& Markus Raetz
Jouant de la perception, « Une image peut en cacher une autre », titre de l’exposition au Grand Palais, les têtes, anamorphoses, jeux de miroir du suisse sont ludiques et philosophiques à la fois.
Karim Noureldin, Von Bartha (Basel, Copenhague) solo show
Les wall drawing de l’artiste Suisse renvoient à Sol LeWitt tout en introduisant une grande intuition. Présentés aux côtés de céramiques et textiles, l’installation immersive très colorée complète le grand stand très remarqué.
Sylvie Fleury, Karma International (Zürich)
L’artiste genevoise à qui le MAMCO consacre un large espace dénonce nos pulsions scopiques et fétichisations que ce soit dans le domaine affectif, le luxe, la mode, entre appropriations et ready made.
Mais aussi le sculpteur suisse Hans Josephson, découvert à Paris au musée d’art moderne, l’activiste autrichienne VALIE EXPORT et la peintre libanaise Simone Fattal.
Marc Bauer, galerie Peter Klichmann (Zurich, Paris)
L’artiste suisse diplômé de la HEAD, s’empare du dessin comme un écran de projection d’une histoire fragmentaire intime et universelle. Des temporalités différentes et une fictionnalisation du récit brouillent les repères et le réel. L’éducation, la période nazie, les totalitarismes, donnent le ton d’un déploiement mural du trait qui peut aussi prendre la forme du film d’animation, peinture, tapisserie…
Marina de Caro chez In Situ Fabienne Leclerc
L’artiste féministe argentine est à la fois danseuse, céramiste, peintre, dessinatrice, pédagogue. Ses sculptures suspendues engagent le corps et le regard comme une utopie en mouvement. En résidence au MAC VAL elle a proposé une oeuvre à l’occasion des Olympiades Culturelles à la mémoire d’Olympe de Gouge notamment.
Art Genève/Musique
Camile Llobet WOLFTONES
Performances musicales et installations au Grand Théâtre de Genève (CH)
Les institutions partenaires :
Cranford Collection, Londres
L’exposition intitulée « Crash », en référence à notre époque troublée, réunit des œuvres d’Albert Oehlen, Christopher Wool, Maria Lassnig, Bruce Nauman et Sarah Lucas.
Fonds Cantonal d’art contemporain, Ville de Genève
Exposition collective sur les nouveaux usages de la photographie et vidéo
Installation de l’artiste française Emmanuelle Lainé « We’re that Little Extra Spice that makes Existence Extra Nice » autour de l’obsession narcissique du selfie.
Se détache également l’installation de Giulia Essyad « say you love me bith » qui reprend les codes de présentation d’un magasin de téléphonie mobile mais dont les écrans sont rayés, fissurés comme une métaphore pour elle du cerveau humain.
Prix Mobilière 2025 va à Alfatih
« Les installations vidéo et œuvres interactives de l’artiste Alfatih proposent une alliance rare entre une approche technologique spécialisée et l’expression d’enjeux esthétiques fondamentaux pour la construction des subjectivités contemporaines. En rappariant les développements du monde virtuel, du jeu vidéo, du design interactif dans le champ de l’art contemporain, son travail désenclave des domaines encore souvent considérés comme opposés. Au-delà du soin apporté à la production, narration, agencements et temporalités ouvrent ainsi des réflexions autant structurelles qu’existentielles. »
Les nominé.es : Lou Masduraud, Akosua Viktoria Adu-Sanyah, Rebecca Solari, Bisso Yann Stéphane, Cyril Tyrone Hübscher, marce norbert hörler
Doté d’une récompense financière de 30’000 francs, il inclut également l’acquisition d’une œuvre du/de la lauréat·e. Il privilégie les artistes dont les œuvres abordent des enjeux sociétaux essentiels, contribuant ainsi à une meilleure compréhension de notre époque.
Préfiguration de la Fondation Plazza (ouverture en 2026)
Corps cinétiques : installation immersive dont le programme est signé Elise Lammer à travers une salle de cinéma éphémère conçue par BUREAU. La question de l’identité à travers la danse, le désir, le voyeurisme.. Le Plaza Centre Cinema regroupera plusieurs infrastructures : cinéma restauré, espaces d’exposition, boutique librairie, brasserie..
Fondation Gandur : Dessiner la modernité
Un pan méconnu de la fondation.
L’intérêt de Jean Claude Gandur pour le dessin s’est manifesté avec la découverte des œuvres puristes d’Amédée Ozenfant et de Le Corbusier. Du peintre et de l’architecte, le collectionneur a réuni un ensemble qui permet de saisir l’essence et le développement de leur démarche artistique commune. Celle-ci prend forme dans le contexte ambivalent de l’après-guerre où les « années folles » sont aussi celles de la douloureuse, mais euphorique reconstruction. Aux côtés des scientifiques et des ingénieurs, dont ils empruntent les outils de précision, les artistes exposés vont tous prendre part à cette « renaissance » en se consacrant à la recherche d’un nouveau langage artistique. Celui-ci s’exprime, au travers des 35 œuvres présentées, par une quête identique de rationalité et d’universalité.
Sur Mesure : Art video et food
Le commissaire Nicolas Trembley est au commande de cette 2ème édition dédiée aux formats XL.
Se détachent les artistes Will Benedict et Steffen Jørgensen avec The Restaurant (série en continu). Dans les ruines d’un gratte-ciel parisien entourées d’une jungle, des non humains transformés en chefs discutent et cuisinent. Dans l’ombre du Restaurant, un poulet bleu humanoïde et un homme avec des oreilles à la place des yeux animent un podcast scientifique pour un petit groupe d’animaux d’étable. Avec l’aide d’experts en bio-ingénierie, en physique et en zoologie, l’émission explore le monde du microbiome, les origines de la graisse et ce que serait la vie sur une terre entièrement composée de myrtilles. Au fil des épisodes, nous rencontrons une lune mélancolique, un T-Rex coincé dans des toilettes extérieures, un épouvantail privé de ses droits et un homme mi-escargot qui effectue les livraisons essentielles à la cohésion de ce monde.
Relire l’interview de Charlotte Diwan
Infos pratiques :
Horaires d’ouverture :
Jeudi : 12h – 19h
Vendredi et samedi : 12h – 20h
Dimanche : 12h – 18h
Billetterie en ligne
https://www.artgeneve.ch/billetterie
Off et en ville :
Hiflow : Leaving the Island
Par Marie Maertens
Centre d’art contemporain de Genève : Antonio Obá
Rituals of Care
Revisitation post coloniale du cops noir, mystique collective, histoire du Brésil et des diasporas, rituels de résistance, mémoires invisibilisées.. une exposition incontournable.