Interview Laure Tiberghien : unRepresented, image/imatge…

Laure Tiberghien Orbes#3 2021
Tirage chromogène unique

Après la Biennale artpress Montpellier, Laure Tiberghien va participer à la première édition de la foire unRepresented lancée par Emilia Genuardi au moment d’Art Paris. Un soutien aux artistes non représentés en galerie selon un modèle économique inédit qui repose sur le parrainage de collectionneurs, comme elle le souligne L’artiste y présentera deux de ses séries autour de l’aléatoire et de l’altération de papiers couleur selon les expérimentations qu’elle mène sur la temporalité même du medium. Elle prépare également une exposition personnelle au centre d’art IMAGES/IMAGES à Orthez en juin 2023. Laure qui m’avait accordé un entretien pendant le confinement, revient également sur cette période qui a déclenché chez elle de nouvelles envies de travailler. Elle a répondu à mes questions.

Comment avez-vous accueilli la proposition d’Emilia Genuardi ?

Je connaissais Emilia ayant fait partie d’Approche 2019 et le format de soutien aux artistes me semblait généreux. Cela m’a tout de suite tenté de refaire une expérience avec elle. Puis elle m’a présenté Jacques et Evelyne Deret, collectionneurs et fondateurs d’ Art [ ] Collector, ce qui a été une belle rencontre.

Quelles seront les œuvres proposées ?

Cela fait un an ½ que je travaille sur des papiers couleur oxydés par le temps dont les boîtes ont commencé à réagir à l’humidité, à l’air. Elles m’ont été données par Jean-Paul Gandolfo, professeur à L’Ecole nationale Louis Lumière.

Ces papiers réagissent au temps avant même que je vienne décider d’y poser ma main. Ils ont des qualités quasi intemporelles. On peut imaginer des miroirs, par touches très légères qui renvoient à toute ma démarche autour de cette temporalité.

J’ai commencé cette série qui s’appelle les « Orbes » d’aplats de couleur avec ces halots de lumière et ces légères oxydations qui donnent une vraie puissance, presque solaire à ce papier. Cela redonne une dimension très matérielle. Ce  ne sont pas des compositions comme précédemment mais de simples touches.

Je vais montrer également une autre série intitulée les « Fuites » avec ce même papier assez mono chromatique où je viens faire des entrées de fuite de lumière blanche. Des incidents que l’on évite en général dans les labos. Des éléments qui rejoignent ces oxydations, ces rebus que je viens mettre en avant, accentuer. De plus je suis en train de ressortir certaines images du confinement que j’ai également envie de proposer dans l’espace collectif.

Laure Tiberghien, Biennale artpress Montpellier 2022

Quelle est l’évolution de votre situation depuis le confinement ?

J’ai eu des envies de travail différentes en étant moins dépendante des outils : le labo, les machines de développements, les agrandisseurs…d’être plus libre. J’ai fait des tirages avec juste un peu de chimie, de la lumière du soleil. Cela m’a libéré et je continue dans cette direction. Si je pars, je peux juste prendre une valise avec une boite de papier et deux bacs. Ce que je n’aurais jamais fait avant.

Quel soutien pendant la période ?

J’ai trouvé via le Houloc une vraie solidarité notamment à l’occasion de la vente. Je ne faisais pas encore partie du collectif que j’ai rejoint depuis. Il y a eu pas mal de soutien au final si l’on compare avec d’autres pays.

La résidence en Vallée de Loire

La résidence à La Richardière est située dans le village de Lhomme près du Mans. Elle a été fondée par Nathalie Grenier, artiste et Marc Dupont, architecte en partenariat avec Jeune Création. C’est dans le cadre du prix Jeune Création que j’ai été accueillie même si il y a de nombreux autres artistes. La résidence est très libre autour de la recherche sans contrepartie attendue. Nous avons eu une rencontre autour de notre résidence aux Moulins de Paillard, un autre lieu formidable créé par Shelly De Vito et James Porter également en Pays de la Loire.

Quels sont vos projets ?

J’aurai ma première exposition personnelle à image/imatge, centre d’art à Orthez fin juin. C’est par l’intermédiaire de Nathalie Giraudeau directrice du CPIF que j’ai pu rencontrer Cécile Archambeaud, directrice du centre d’art. Une autre rencontre très positive.

Ma monographie va sortir en septembre aux éditions RVB Books.

Site de l’artiste :

Laure Tiberghien

Infos pratiques :

unRepresented by a ppr oc he – 1ère édition

Laure Tiberghien parrainée par Jacques Deret, collectionneur et fondateurd’Art [ ] Collector

Du 31 mars au 2 avril 2023

Le Molière, 40 rue de Richelieu Paris 1

(Programme Vip Art Paris)

unRepresented – a ppr oc he