Pavillon libanais Biennale de Venise, Hala Wardé A Roof for silence

A Roof for Silenceمنظور2©HW architecture

A Roof for Silence est le projet de Hala Wardé, fondatrice du cabinet HW Architecture, qui a réalisé le Louvre Abu Dhabi avec Jean Nouvel pour le Pavillon libanais de la 17ème Exposition Internationale d’Architecture – La Biennale di Venezia, dans les Magazzini del Sale (Zattere), du 22 mai au 21 novembre 2021.

Sélectionnée dans le cadre du premier concours public ouvert par les autorités libanaises pour représenter le Liban, la proposition de Hala Wardé a été choisie le 16 octobre 2019 par un comité d’experts désigné par le ministère de la Culture et la Fédération des ingénieurs et architectes libanais. En écho à la problématique « How will we live together ? » posée par Hashim Sarkis, commissaire général de cette 17ème Exposition Internationale d’Architecture – La Biennale di Venezia, Hala Wardé aborde le vivre-ensemble à travers un questionnement autour des espaces de silence, en faisant dialoguer l’architecture, la peinture, la musique, la poésie, la vidéo et la photographie.

Hala Wardé portrait ©HW architecture

Le Pavillon libanais est conçu comme une partition musicale, faisant résonner les disciplines, les formes et les époques pour provoquer l’expérience sensible d’une pensée articulée autour des notions du vide et du silence comme conditions temporelles et spatiales de l’architecture. Une installation « révélationnaire» selon la formule de Paul Virilio, en hommage au célèbre penseur et urbaniste. Conçu comme un manifeste pour une nouvelle forme d’architecture, le projet de Hala Wardé s’appuie sur les formes cryptiques d’un ensemble de seize oliviers millénaires du Liban. Figure tutélaire du Pavillon libanais, ces arbres légendaires, dont les creux abritent la vie de différentes espèces, sont des lieux de recueillement ou de rassemblement, où les paysans se réunissent depuis des générations pour y décider des affaires du village où y célébrer des noces.

IN BCHA’LEH, LEBANON, THERE ARE 16 OLIVE TREES, SAID TO BE THE OLDEST IN THE WORLD. THE LEGEND SAYS THAT IT IS ONE OF ITS BRANCHES THAT WAS CARRIED BY A DOVE TO SAVE NOAH FROM THE DELUGE

A Roof for Silence, qui sera dévoilé pour la première fois à la Biennale Architettura 2021 à Venise, poursuivra son itinérance culturelle dans différentes villes du monde. En première étape, il fera l’objet d’une exposition temporaire au Musée National de Beyrouth, à l’occasion de l’inauguration de sa nouvelle aile construite par la Fondation Nationale du Patrimoine pour la promotion du patrimoine architectural et artistique. Il sera notamment présenté au Palais de Tokyo à Paris. Enfin, le projet revêt une dimension sociale et patrimoniale. Des initiatives et campagnes de mobilisation seront organisées dans le cadre de la Biennale pour sensibiliser l’opinion et la communauté internationale des experts et des architectes, autour de la réhabilitation du patrimoine architectural et culturel endommagé de la ville de Beyrouth. Le Pavillon libanais offrira ainsi sa tribune à la Beirut Heritage Initiative, structure indépendante et inclusive créée à la suite de l’explosion du port de Beyrouth le 4 août 2020 pour fédérer les compétences et initiatives au sein d’une action unifiée au service de la ville.

Scénographie :

Le dispositif architectural du Pavillon libanais s’inscrit dans l’espace du Magazzino del Sale selon une géométrie et un rythme rigoureux.

Il se déploie en quatre temps :

• Sur une cimaise d’introduction, les « Antiformes » de Paul Virilio, exploration de l’espace et de la matière absente, sont mises en regard avec des relevés photogrammétriques des arbres millénaires et des tirages photographiques en noir et blanc du photographe libanais Fouad Elkoury des oliviers du Liban.

• Au sol, une traînée de verre. Empreintes ou traces fractales qui se font écho : celles de l’impact de la déflagration de Beyrouth en août 2020, une forme de vide qui rejoint celle des Antiformes ou des empreintes graphiques à grande échelle des creux des arbres.

• Suivant leurs traces, le visiteur est conduit vers une projection en triptyque des oliviers millénaires du Liban. Filmés dans l’obscurité de la nuit par Alain Fleischer, cinéaste, photographe et plasticien, ces oliviers offrent une expérience sensible du vide et de la lumière, accompagnée d’une création musicale des artistes sonores Soundwalk Collective.

• En traversant ces images, le visiteur est conduit dans la pièce centrale : un espace octogonal en plan, mais à l’intérieur cylindrique, où sont présentées les 16 toiles du poème-en-peinture « Olivéa : Hommage à la déesse de l’olivier » d’Etel Adnan. L’artiste n’y représente pas tel ou tel olivier, mais le sentiment que lui a inspiré cet arbre légendaire qui a accompagné les civilisations méditerranéennes.

Couronné d’un toit semi-sphérique bordé de lumière, cet espace incarne la possibilité d’un lieu « essentiel » : un « Toit pour le Silence »

Conférence de presse :