Trop sages «milléniales» peintures, Anne-Charlotte Finel sauve la mise, Frac MÉCA

Millénials peintures, vue de l’exposition présentation presse Frac MÉCA

Selon la définition millennials concerne cette génération de personnes nées au début des années 1990 (les Y), ces digital natives, connectés en permanence aux réseaux sociaux. Que Vincent Pécoil (ex directeur galerie Triple V) commissaire invité par le Frac Nouvelle Aquitaine Méca, reprenne ce titre et y accole le genre de la peinture c’est suggérer que l’on sorte du cadre, que l’on sorte des attendus formels ou théoriques. Or ce n’est pas vraiment le cas et malgré le parterre de très bons artistes convoqués, tels Tursic & Mille, Wade Guyton, Stephen Felton, Bertrand Lavier, Sylvie Franchon, Sarah Morris, Peter Halley.. le parcours se voulant trop didactique tombe dans des catégories d’usage : le portrait, la nature morte, l’histoire.. qui ne favorisent pas les échos et rebonds formels. Et ces artistes sont-ils toujours bien des millennials ? Cet anglicisme est décidément plein de surprises.

Millénials peintures, vue de l’exposition présentation presse Frac MÉCA

On se souvient de la dernière exposition de Nina Childress qui ouvre l’exposition avec « Je hais la peinture », à la Fondation Ricard par Eric Troncy, cette sorte d’overdose qui poussait très loin les paradoxes de cette peinture. Flora Moscovici que l’on a récemment vue en Normandie à  l’Académie avec « Décoration quelle horreur ! « subtile mise en abyme de la peinture à partir des traces du lieu qu’elle collecte, n’offre pas le même effet dans ce white cube. Et même si le commissaire explique que les catégories de la peinture ont migré vers ce qu’il appelle notamment le « paysage audiovisuel » il ne traduit pas véritablement la question des enjeux de l’image que travaille toute cette génération de millennials.

Anne-Charlotte Finel, Hors Sol, Jousse Entreprise

C’est à ce moment là que surgissent les black boxes d’Anne Charlotte Finel qui joue véritablement de notre perception dans un climat très immersif. Sans doute la partie la plus intéressante de la proposition du Frac. Entre aube et crépuscule, ses vidéos hypnotiques poussent loin la dissolution de l’image autour de l’éclairage en continu des serres intensives et du phénomène de ressaut des marées observé dans la Garonne. Cela donne envie d’en savoir davantage alors qu’elle prépare une oeuvre pour la Nuit Blanche. Interview à suivre.

Pour conclure et vous l’avez compris l’exposition précédente « Narcisse ou la floraison des mondes » qui se saisissait de la question du vivant dans un parcours à rebours des hiérarchies habituelles, en ouvrant grand le champ des possibles, devenait réellement convaincante.

Infos pratiques :

Milléniales peintures

Désoleil, Anne-Charlotte Finel

jusqu’au 3 janvier 2020

https://fracnouvelleaquitaine-meca.fr/