David Hockney
27th March 2020, No. 1
iPad painting printed on paper, mounted on 5 panels
Exhibition Proof 2
364.09 x 521.4 cm (143.343 x 205.276 Inches)
© David Hockney
« Do remember, they can’t cancel the spring »
C’est l’exposition des superlatifs comme les aime la Fondation Louis Vuitton ! Elle est annoncée par une forme de polémique liée à l’affiche interdite de diffusion dans le métro parisien car David Hockney y pose cigarette à la maison devant l’œuvre Play within a Play within a Play and Me with a Cigarette, une folie selon lui, qui s’avère au final une forme de publicité indirecte.
Avec plus de 400 œuvres, le peintre britannique, géni de l’image, livre à l’âge de 87 ans, une sorte de best-of sous forme de testament non chronologique qui va du Yorkshire, à Londres, en passant par la Californie et la Normandie où il a élu domicile dans une jolie maison du Pays d’Auge. S’il se concentre sur les 25 dernières années, l’artiste ne s’interdit rien endossant le rôle de scénographe aux côtés du commissaire Norman Rosenthal, de ce projet pharamineux qui dépasse les précédents que ce soit à la Tate en 2017 ou au Centre Pompidou la même année, au musée de l’Orangerie en 2021 ou musée Matisse en 2022 pour la partie française.
David Hockney
« Portrait of an Artist (Pool with Two Figures) » 1972
Acrylic on canvas
213.36 x 304.8 cm (84 x 120 Inches)
© David Hockney
Photo Credit: Art Gallery of New South Wales / Jenni Carter
Depuis le confinement et l’ode lancée au printemps normand « A year in Normandy » à partir d’une longue frise inspirée de la Tapisserie de Bayeux retranscrite avec son iPad au « Bigger Splash » de la parenthèse gay friendly californienne, les portraits de ses proches et intimes, ou l’hommage aux grands maîtres, à la célébration des saisons, les dispositifs et innovations techniques ne cessent de se réinventer, de se redéployer dans les espaces majestueux de la Fondation.
Vue d’installation de l’exposition David Hockney 25
, galerie 4, niveau 0, salle Portraits et fleurs (2000-2025),
exposition présentée du 9 avril au 31 août 2025 à la
Fondation Louis Vuitton, Paris. © David Hockney © Fondation Louis Vuitton / Marc Domage
Une installation immersive polyphonique autour de ses incursions dans le théâtre et l’opéra offre un bonus supplémentaire dans les étages supérieurs. De même avec ce miroir tendu au regardeur avec l’artiste en train de regarder les portraits de fleurs.
Son dialogue ininterrompu avec l’histoire de l’art : Fra Angelico, Turner, Constable, Monet, Matisse, Van Gogh jusqu’aux récents « After Much » et « After Blake ». Sa réponse à l’Olympia de Manet avec les fessiers masculins nus offerts est assez truculente. Que ce soit le photocopieur, la photo numérique, l’iPad, le fusain, l’ordinateur, le papier ou l’acrylique, il expérimente, s’amuse, travaille de jour comme de nuit avec la série des « Moon ». Comme une épiphanie, un cycle de renaissance infini. En galerie 7 « La Grande Cour » se déploie en panoptique, 24 feuilles de papier pour 24 images par secondes, avec comme motifs la maison selon les 4 points cardinaux, la marre, les voitures garées devant, les arbres fruitiers.
Sa plus grande oeuvre « Bigger Trees near Water ou Peinture sur le Motif pour le Nouvel Age Post-Photographique » soit 50 toiles réalisées comme en dialogue avec les Nymphéas pour La Royal Academy of Arts, de même que les vidéos issues de l’enregistrement du paysage à bord d’une Jeep noire, « The Four Seasons, Woldgate Woods » participent d’une même démarche : capter le passage du temps et la nature transitoire des choses. L’éclosion de la fleur d’aubépine dans le Yorkshire devient une quête formelle et spirituelle à la fois. Du pouvoir du microcosme.
Hockney Paints the Stage, 2025
Création de David Hockney & Lightroom
Conception 59 Productions
Vue d’installation de l’exposition David Hockney 25, galerie
10, niveau 2, salle Hockney peint l’opéra, exposition
présentée du 9 avril au 31 août 2025 à la Fondation Louis
Vuitton, Paris. © David Hockney © Fondation Louis Vuitton / Marc Domage
A ne pas manquer tout à la fin du parcours le décryptage de la fascination d’Hockney pour les jeux d’optiques dans l’histoire de l’art avec « The Great Wall » qui propose une réflexion sur l’acte de voir et résume ce projet d’art total magistralement servi par des prêts que seule la Fondation Louis Vuitton peut obtenir. Une stimulation des sens que certains visiteurs trouveront peut-être trop concentrée même si elle traduit un appétit de vivre aux tonalités très pop ! Ne boudons pas notre plaisir.
Commissariat :
Commissaire générale
Suzanne Pagé, directrice artistique de la Fondation Louis Vuitton
Commissaire invité
Sir Norman Rosenthal
Commissaire associé
François Michaud, conservateur à la Fondation Louis Vuitton
Assisté de Magdalena Gemra
Avec la collaboration de Jean-Pierre Gonçalves de Lima et de Jonathan Wilkinson, pour le studio David Hockney.
Catalogue éditions Thames & Hudson/Fondation Louis Vuitton, 328 pages, 49,90 euros
Également à découvrir : Open Space #16 Tabita Rezaire, « Des/astres », première exposition personnelle de l’artiste dans une institution parisienne.
Infos pratiques :
David Hockney 25
Jusqu’au 31 août
Billetterie
Tarifs
16/10 euros
https://www.fondationlouisvuitton.fr/fr/billetterie
Fondation Louis Vuitton
8 av. du Mahatma Gandhi, Paris
https://www.fondationlouisvuitton.fr/fr/evenements/david-hockney-25
