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Edi Dubien trouve refuge au Musée de la chasse et de la nature 

Edi Dubien, Sans titre , 2020, aquarelle et crayon sur papier, 110 x 75cm ©Edi Dubien – ADAGP, Paris / Photo ©Musée de la Chasse et de la Nature – David Giancatarina – ADAGP, Paris

Le Musée de la chasse et de la nature devient le nouvel habitat de l’œuvre imaginative et vibrante de l’artiste Eli Dubien, ses créatures et animaux, avec l’exposition intitulée « S’éclairer sans fin ». Ce projet est tout à fait en phase avec l’ADN du musée et sa collection permanente, mise en dialogue avec 200 dessins, peintures, sculptures et installations de l’artiste qui a été récemment exposé à la Biennale de Lyon.

La première salle de l’exposition plonge le spectateur dans un monde mystique avec ses murs ornés d’une multitude de dessins et de peintures à l’encre, au crayon et à l’aquarelle. Ils racontent diverses histoires de métamorphoses entre un jeune garçon, des animaux et des plantes, ainsi que des représentations d’animaux personnifiés dotés de qualités ou d’habitudes humaines. La pièce est également ornée d’un papier peint à la main selon une sorte de vanité, représentant des crânes et des plantes réalisés par l’artiste lui-même. 

Le centre de la pièce est occupé par une sculpture en plâtre représentant un bateau échoué sur lequel un garçon pleure dans ses mains. Un liquide bleu ressemblant à de la cire sortant de ses yeux tombe sur le bateau et commence lentement à le remplir. Un nid d’oiseau fait de brindilles repose dans ses mains, au sommet duquel est perché un petit dinosaure, ainsi que divers animaux assis sur le bateau. Les larmes du garçon qui remplissent le bateau suggèrent qu’il est peut-être la cause de son propre désarroi. Par exemple, ses choix futurs contribuant au changement climatique peuvent affecter ses amis. Cette idée est accentuée par la présence d’un animal, le dinosaure, aujourd’hui disparu. 

Cette sculpture est très évocatrice dans la pièce qui est par ailleurs pleine d’espoir avec ses représentations imaginatives du garçon ne faisant qu’un avec les animaux et la nature, avec des poumons faits de plantes et autres empreintes d’animaux visibles dans d’autres peintures. Mais l’utilisation abondante de variétés de bleu ajoute un ton nostalgique, comme s’il s’agissait d’un point de vue d’adulte décrivant l’imagination insouciante et débordante de l’enfance.

Les étages supérieurs abritent la collection de meubles anciens du musée et toutes sortes d’animaux taxidermisés qui ont été suspendus dans le temps. Cette exposition permet à l’exquise richesse et à l’histoire de cet espace de devenir un labyrinthe pour un jeu d’enfant : une chasse au trésor. Le visiteur s’élance à la recherche des œuvres d’Eli Dubien qui ont été disséminées, ajoutant sa touche de fantaisie, comme par exemple l’un des sangliers du musée portant un tutu rose vif.

Toutes les pièces deviennent un lieu de découverte et d’émerveillement enfantin où les sculptures et les installations d’Eli Dubien interagissent avec l’espace traditionnel. Des sculptures en plâtre d’un jeune garçon hybride avec des animaux reposent sur le sol de différentes salles. Elles attirent immédiatement le regard du visiteur et lui permettent d’envisager une possible réconciliation des règnes et des espèces.

La cohabitation entre les œuvres d’Eli Dubien et les créatures de la collection du musée est inattendue, mais elles se complètent dans la représentation des animaux et de la faune. La nature ludique de l’exposition et ses notes tantôt comiques tantôt fragiles, laisse place à une certaine dérive mélancolique. La représentation récurrente de jeunes garçons aux multiples visages illustre la fantaisie avec laquelle nous pouvons choisir de percevoir le monde qui nous entoure et son caractère transitoire. Nous quittons cette exposition avec l’espoir de retrouver l’enfant qui sommeille en chacun de nous et une capacité d’émerveillement sans fin. 

Commissaire : Remy Provendier-Commenne, responsable des collections du musée de la Chasse 

Avec le soutien de la galerie Alain Gutharc

Phoebe Wilson

Infos pratiques :

Edi Dubien, « S’éclairer sans fin »

Musée de la chasse et de la nature 

Jusqu’au 5 mai 2025 

https://www.chassenature.org/expositions/s-eclairer-sans-fin

Version anglaise

The Musée de la Chasse et de la Nature becomes the new habitat for the artist Eli Dubien’s imaginative and vibrant work, creatures and animals with the exhibition titled “Light up endlessly”. It’s a fitting considering the museum’s name and permanent collection that is interlinked with 200 of Eli Dubien’s drawings, paintings, sculptures and installations. 

The first room in the exhibition plunges the viewer into a mystical world with the walls adorned with a multitude of drawings and paintings done in ink, pencil and watercolour. They tell various stories of metamorphosis between a young boy, animals and plants, as well as depictions of personified animals with human qualities or habits. The room is also garnished with a wallpaper that has been hand painted like a sort of vanité, featuring skulls and plants done by the artist himself. 

The middle of the room is occupied by a plaster sculpture of a stranded boat where a boy cries into his hands. A blue liquid resembling wax emitting from his eyes falls onto the boat and slowly starts the fill it. A birds nest of twigs rests in his hands where a small dinosaur is perched atop, alongside various animals sat on the boat. The boy’s own tears filling the boat they are occupying suggests that he is perhaps the cause of his own dismay. Such as his future choices contributing to climate change can affect his fellow friends. This idea is accentuated with the presence of an animal, the dinosaur that is now extinct. 

This sculpture is very evocative in the room that is otherwise hopeful with its imaginative depictions of the boy being one with animals and nature, with lungs made of plants and animal features in other paintings. But his copious use of varieties of blue adds a nostalgic tone, as though from an adult perspective depicting their childhood’s rampant carefree imagination. 

The upper floors contain the museum’s own collection of antique pieces of furniture and all kinds of taxidermy animals that have been suspended in time. This exhibition allows the exquisite richness and history this space holds to become a maze for a child’s game: a treasure hunt. The visitor darts around looking for Eli Dubien’s artworks that have been speckled around, adding his touch of whimsy, for example one of the museum’s wild boars wearing a bright pink tutu. 

All of the rooms become a place for discovery with childlike wonder where Eli Dubien’s statues and installations interact with the traditional space. Plaster sculptures of a young boy in hybrid with animals rests on the floor of various rooms. This draws the visitor’s eye immediately and enables them to perceive the space it occupies, one of Paris’ most emblematic museums in a new light. 

The cohabitation between Eli Dubien’s artworks and the museum’s own creatures in its collection is unexpected yet complement each other with the representation of animals and fauna. The exhibition’s playful nature and comedic notes in the personification of animals adds a refreshing lightness to an otherwise traditional historical space. The recurring depiction of a young boy illustrates the whimsy we can choose to perceive the world around us. Leaving this exhibition with the hopeful perception of our inner child that can be found within all of us. 

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