FOMO VOX

La rentrée des galeries à Paris : Surréalisme à tous les étages…et variantes contemporaines !

Emilie Pitoiset, Clone, 2023, Fourrure, perruque, 78 x 43 x 15 cm courtesy l’artiste, Klemm’s Berlin photo Adèle Onnillon

Un vent de folie souffle sur la capitale et le Comité des galeries en association avec le Centre Pompidou propose une quarantaine de déclinaisons surréalistes dans les quartiers emblématiques du mouvement. Les librairies sont de la fête. 

Dans le Marais et à St Germain, Anne-Sarah Benichou propose une exposition collective d’œuvres historiques avec des artistes de la galerie, Christophe Gaillard dans le cadre des expositions dédiées à Daniel Cordier propose une sélection d’œuvres sur papier de Jean-Pierre Duprey, Alberta Pane se penche sur Claude Cahun et sa compagne Marcel Moore, Jocelyn Wolff à partir de la bibliothèque de Suzanne Collinet , première femme de André Breton explore le versant littéraire du mouvement, Semiose propose une version contemporaine avec le collectif potache Présence Panchounette et sa logique du pire.

L’artiste belge Rinus Van de Velde (galerie Max Hetzler) rentre parfaitement dans la catégorie surréaliste avec son univers décalé, son travelling mental entre les grandes figures tutélaires de la peinture et son avatar ermite qui part à bord de trains en carton-pâte dans des errances absurdes avec le film « A life in a day ». J’avais découvert l’artiste lors de l’exposition proposée à Bruxelles Bozar qui donnait une porte d’entrée dans cet univers inclassable.

https://www.maxhetzler.com/exhibitions/rinus-van-de-velde-2024

Vue de l’exposition Failures Marty de Montereau x Galerie Filles du Calvaire photo Nicolas Brasseur

« My loneliness is killing me »

Marty de Montereau signe FAILURES à la galerie des Filles du Calvaire autour du narcissisme contemporain, de nos pulsions scopiques et de l’envers du miroir à partir du parcours de Britney Spears très vite dépassée par le succès, ses années de lutte pour retrouver son libre arbitre, sa dépendance à la drogue… Dans son sillage les artistes convoqués par le collectionneur et commissaire disent quelque chose d’une génération dans des décors kitsch et girly où le fantôme d’Alice se glisse. Ne pas manquer le cabinet érotique en sous-sol avec les dessins webcam de Thomas Lévy-Lasne. 

https://www.fillesducalvaire.com/exhibitions/163/overview/

Trash est Andrea Fraser (galerie Marian Goodman) que l’on voit ayant un rapport sexuel avec un collectionneur dans la célèbre installation Untitled 2003, autour de ce que veut dire vendre une partie intime de soi, de ses fantasmes, la valeur marchande et les relations d’échange. Le plan fixe dure 60 mns et fait du spectateur un voyeur dans une forme de participation orchestrée d’un tout petit moniteur perdu dans une grande salle d’une galerie commerciale. L’artiste ne cesse d’explorer les intersections émotionnelles et financières dans le monde de l’art, la subjectivité et le désir selon une perspective féministe. 

Dans la partie librairie de Marion Goodman la photographe polonaise Joanna Piotrowska qui a été exposée au BAL dans une scénographie conçue pour l’occasion d’un rêve éveillé où des objets, des fragments de corps jouent une partition ambiguë. Les réminiscences, les souvenirs remontent à la surface.

https://www.mariangoodman.com/exhibitions/paris/

Maty Biayenda (Double V) 

Entre icônes transgenre de la nuit parisienne et communautés du voguing ball du New York des années 1980 l’artiste a constitué une archive visuelle autour de la notion d’identité transgenre et afro-descendante. Toute une communauté, une famille qui est aussi le portrait d’une génération de jeunes femmes racisées à partir de l’usage d’une palette poudrée, dorée, bleutée qui renvoie à la notion de colorisme un dérivé du racisme basé sur le ton de la couleur de peau.

Euridice Zaituna Kala (Anne Barrault

A partir de sa résidence à la Villa Albertine de New York, l’artiste déroule un récit autour de la verticalité de la ville et de l’architecture comme forme d’oppression et de négation du corps. Les sculptures en verre font écho aux gratte-ciels, le paysage jouant des miroitements de l’eau et des transparences. 

Park Chae Biole (galerie Anne-Laure Buffard)

Les safe spaces apparus aux Etats Unis dans les années 1960 à l’initiative de communautés marginalisées et mouvements féministes face à l’exclusion sociale. Park Chae Biole pense l’espace et les œuvres comme une façon de nous protéger. Avec l’installation Playground il y a la notion d’aires de jeu pour enfants et cette tente/cabane qui reproduit l’intérieur d’une maison. Une métaphore agissante. 

Park Chae Biole, Rue des jardins, 2024 courtesy de l’artiste et de la Galerie Anne-Laure Buffard © Wonwoo Kim

https://annelaurebuffard.com/exhibitions/

Ranti Bam « How do we hold our stories ?” Première exposition de l’artiste britannico-nigériane Ranti Bam (Andrehn-Schiptjenko) autour de ses sculptures en argile et engobes pigmentés qu’elle relie au soin, au ressourcement collectif à de multiples strates de signification.

Infos pratiques :

https://www.parisgallerymap.com

Quitter la version mobile