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Art-o-rama 2024 : Interview Amandine Guruceaga 

Amandine Guruceaga photo Allyssa Heuze

Découverte au Salon de Montrouge et à la galerie Double V Paris-Marseille, l’artiste Amandine Guruceaga entretient des liens privilégiés avec Art-o-rama. Ses sculptures d’abord à base de wax africain engagent une pluralité de matières et de techniques dans un processus pictural. Elle revient sur les moments clés de son parcours et les dernières évolutions de sa pratique en réponse à des lieux et commandes in situ. Marseille et son bouillonnement continue à l’inspirer à l’instar de la ville de Glasgow côtoyée lors d’une résidence et qu’elle trouve proche dans son énergie. Elle a répondu à mes questions.

Amandine Guruceaga diplômée de l’Ecole Supérieure des Beaux-Arts de Marseille en 2013, a été sélectionnée pour participer à des événements et expositions prestigieux tels que Le prix MAIF pour la sculpture, «Run Run Run» au Centre d’Art de la Villa Arson, Nice, «Outside Our» pour le Prix des Révélations Emerige en 2018, au 64 ème Salon Montrouge, Le Beffroi, Paris. Ses sculptures ont fait l’objet de plusieurs commande public ou in situ. En 2018, elle a participé à la résidence LVMH Métiers d’Art dont elle à exposée le résultat à la galerie Monteverita, Paris, pour son exposition «Colour Sparks». Elle a également exposé lors de l’événement Art-0-Rama en 2019 et a présenté son stand pour La Compagnie Fruitière en Côte d’Ivoire. En 2022, elle a participé à la Lux Art Fair à Luxembourg et à «Plonger dans la couleur» au Musée d’art contemporain de Montélimar. En 2023, elle a présenté une exposition personnelle à la Galerie Julie Caredda à Paris.

Vous faites partie du Parcours Privé Art o rama : quels liens entretenez-vous avec la foire ?

J’entretiens une relation de longue date avec Art-o-rama, Il y a une douzaine d’années, en tant qu’étudiante, j’ai découvert la foire et cela a été mon premier contact avec le marché de l’art. La rencontre avec cette plateforme, alors en pleine expansion, m’a permis de mieux comprendre les dynamiques du marché de l’art contemporain.

En 2019, j’ai eu l’opportunité d’y présenter mon travail pour la première fois grâce à une résidence en Côte d’Ivoire, soutenue par La Compagnie Fruitière, mécène de la foire. Cette expérience a solidifié mon lien avec Art-o-rama, qui s’inscrit aujourd’hui dans une relation de proximité, non seulement géographique mais aussi artistique. La Friche de la Belle de Mai, où se tient la foire, est un lieu emblématique du troisième arrondissement de Marseille, mon atelier, se trouve à quelques pas. C’est un lieu vibrant, et faire partie de ce paysage est vraiment important pour moi.

Amandine Guruceaga Lady Rosebud, Compagnie Fruitière International Residence Project by Fraeme in Ivory Coast (from left to right) Wedding flower, Chérie don’t turn your back on me, Génito, 2019, steel ironwork, wax, resin, braided palm leaves, 120x160cm each Exhibition view, solo show installation during the ART-O-RAMA art fair

Quels facteurs expliquent-ils selon vous l’attractivité de la scène marseillaise ?

La scène artistique marseillaise se distingue par une énergie créative particulière, que je compare souvent à celle de Glasgow, où j’ai eu l’occasion de faire une résidence au Glasgow Sculpture Studios. Ces deux villes partagent une certaine distance par rapport aux centres du marché de l’art – Londres pour Glasgow, Paris pour Marseille – tout en étant des foyers d’effervescence artistique. Ici, les artistes peuvent vivre et travailler avec un peu moins la pression constante des prix élevés, ce qui permet de se concentrer sur l’essentiel : la création

Ce qui rend Marseille si spéciale, c’est aussi son dynamisme et sa diversité. C’est une ville où tout bouillonne, où les cultures se croisent et où l’art trouve des formes d’expression très diverses. Pour les artistes, c’est un terrain de jeu stimulant, plein de possibilités et d’expérimentations.

Amandine Guruceaga Belladonna Phénix » – 2021- 2023 – acier, laiton, cuivre – 6,5mx2m In situ Centre d’art Le vent des forêts

Quelles sont les récentes évolutions de votre pratique ?

Ces dernières années, j’ai vraiment exploré les sculptures monumentales in situ. Par exemple, pour le projet Les Murmures du Temps, j’ai créé une sculpture appelée Passage-Tissage dans le Pays de L’Arbresle, inspirée par l’histoire textile de la région. J’aime de plus en plus cette interaction entre mes œuvres et les lieux où elles prennent vie, comme si elles faisaient partie intégrante du paysage. Cette évolution vers des œuvres de plus grand format s’accompagne d’une réflexion sur les matériaux et les techniques. J’explore notamment les tensions entre le mou et le rigide, en hybridant des matériaux tels que les métaux, le tissu, le cuivre. Ce dialogue entre les textures et les formes m’amène à questionner les frontières entre sculpture et peinture, en intégrant des gestes picturaux dans mon processus sculptural.

Amandine Guruceaga La déchirure, 2018, métal, cuivre, peaux d’agneau entrefino transparentes, approx. 3,70x180cm 

Quels projets vous animent ? 

Après mon solo show Healing Surfaces à la Julie Caredda Gallery à Paris, où j’ai déjà montré des sculptures plus petites, je continue de jouer avec les échelles et les matériaux et les couleurs questionnant la surface. L’ouverture de mon studio pendant Art-o-rama est une belle occasion de présenter des sculptures- maquettes, et de poursuivre mes recherches. Je suis aussi très intéressée par la manière dont la peinture et la sculpture peuvent se répondre. Je travaille sur des œuvres où les gestes de la peinture viennent enrichir et parfois perturber le processus sculptural. C’est une recherche qui m’anime profondément en ce moment.

Quels ont été les accélérateurs de votre parcours ? 

C’est difficile de pointer un moment précis comme un tournant. Je vois mon parcours comme une série de petites étapes qui, mises bout à bout, m’ont permis d’avancer. Les contextes de résidence ou de collaboration avec des artisans sont des moments bien spéciaux d’immersion j’ai par exemple travaillé dans une tannerie sur la transparence du cuir, un matériau que j’ai découvert sous un nouveau jour et qui a ouvert de nouvelles voies dans ma pratique. Plutôt que de parler d’accélérateurs, je préfère voir chaque projet et chaque exposition comme des moments qui se construisent les uns après les autres, chacun apportant une nouvelle dimension à mon travail.

C’est quoi être artiste pour vous ? 

Selon moi, il s’agit d’être intranquille par rapport au monde dans lequel on vit et de chercher des manières de l’exprimer. 

A l’occasion de la semaine Art Basel Paris Amandine expose l’oeuvre immersive Greenhouse – Blue eyes à The Hoxton Paris, du 15 au 27 octobre.

Infos pratiques :

Art-o-rama 2024

Friche la Belle de Mai    

Open Studio, Parcours privé Art-o-rama

Inscription @amandineguruceaga

https://amandine-guruceaga.com

https://art-o-rama.fr/fr/type/galerie/

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