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Le Paris de la modernité, Petit Palais, un tourbillon effervescent !

Delaunay, Robert, Hommage à Blériot, 1914.
Huile sur toile, 46,7 x 46,5 cm. Musée de Grenoble. Photo ©
Ville de Grenoble /Musée de Grenoble / J.L. Lacroix

Dernier volet de sa trilogie avec « Le Paris de la modernité » le Petit Palais signe une traversée éblouissante de la Ville lumière, carrefour des avant-gardes de la Belle Epoque aux Années Folles. Les 400 œuvres d’artistes du monde entier témoignent de l’attraction qu’exerçait notre capitale. Les femmes tiennent une grande place à partir de ces années émancipatrices avec l’entrée de la « garçonne » sur le devant de la scène. La modernité se joue en matière des découvertes scientifiques : électricité, métro, cinéma, débuts de l’aviation avec des emblèmes du musée du Bourget exposés…et stylistiques à travers une certain nombre de ruptures et d’ismes : cubisme, dadaïsme..sans oublier les Ballets Russes qui font scandale au tout nouveau Théâtre des Champs Elysées.  Nijinsky est immortalité par le féru de photographie le Baron Adolphe de Meyer dans l’Après-midi d’un faune.

A la fois chronologique et thématique, ce qui en fait son attrait, l’exposition bénéficie d’une scénographie très aboutie ce qui est un peu la marque de fabrique du Petit Palais.

Marie Vassilieff,Scipion l’Africain,1916. Huile sur toile, 100 x 120 cm. Collection particulière, Paris. Courtesy Galerie Françoise Livinec. Photo © Cornelis van Voorthuisen.

Le parcours ouvre sur la topographie des ateliers parisiens est évoquée avec la Ruche, le Bateau-Lavoir puis Montparnasse et ses cafés. Les salons donnent le ton à la fois en matière d’industrie et d’arts au Grand Palais. Leur fréquentation influence les artistes comme les frères Duchamp, Raymond et Marcel, Robert Delaunay ou Fernand Léger qui imagine son très expérimental Ballet Mécanique en 1924. Film conçu avec George Antheil, Man Ray et Dudley Murphy sur une musique d’inspiration futuriste en hommage à Chaplin, il revendique son absence de scénario et la pratique du collage.  Le rythme saccadé des images d’objets du quotidien (machine à écrire, balançoire..) finit par s’imprimer sur la rétine du regardeur. C’est un peu un condensé de la quête de vitesse de l’époque sur laquelle se base le Manifeste du futurisme.

Paul Poiret, Robe Delphinium dite « Robe Bonheur »
avec fond de robe à modestie pour Denise Poiret, 1912.
Palais Galliera, Paris © Paris Musées / Palais Galliera, musée
de la Mode de la Ville de Paris

Après les désastres des tranchées, la société tente d’oublier, ce sont les Années Folles : la mode, avec la silhouette affranchie de Paul Poiret, le jazz et Joséphine Baker au Bal de la rue Blomet, célèbre cabaret interlope où la biguine, musique venue des Antilles, triomphe. Les créatrices s’imposent : Jacqueline Marval, Marie Vassilieff ou Tamara de Lempicka. La lost generation d’artistes américains trouve refuge dans le salon de Gertrude Stein et Alice Tobias, deux femmes qui font bouger les lignes.  

Peu à peu, les lignes de l’Art Décoratif se profilent avec l’Exposition Internationale de 1925 qui clôt le parcours. Le Corbusier ou Mallet-Stevens  y règnent de même que Jeanne Lanvin aux côtés des maisons prestigieuses : Callot, Jenny et Worth et Cartier. Le luxe à la française est mis en avant et des milliers de visiteurs s’y pressent.

Bouillonnante, trépidante, multiculturuelle, Paris est au centre du monde. Nostalgiques de cette époque, précipitez-vous au Petit Palais !

Catalogue de l’exposition – Le Paris de la modernité, 1905-1925. Editions Paris-musees, 368 pages, 49 € (disponible à la librairie)

Commissaires :

Annick Lemoine, directrice du Petit Palais, commissaire générale

Juliette Singer, conservatrice en chef du patrimoine, commissaire scientifique

Infos pratiques :

Le Paris de la modernité 1905 – 1925

Jusqu’au 14 avril 2024

Petit Palais

Du mardi au dimanche de 10 à 18h

Nocturnes jusqu’à 20h vendredi et samedi

Petit Palais (paris.fr)

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